VIII.

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_ Tu ne finis pas ton muffin ? Me demanda soudainement Louis.

_ Hum si pourquoi ?

_ Non pour rien.

J'étais persuadée qu'il aurait été volontaire pour le finir. Son regard était fixé sur ma pâtisserie et ses lèvres formées une moue adorable. Il avait un air d'enfant. Un enfant beaucoup trop mignon à mon goût. Il me souriait avant de tourner la tête vers sa feuille, on avait décidé de s'avancer un peu sur notre exposé en écrivant nos idées. Et cela faisait déjà une demi-heure qu'on était dessus et pour être franche, j'aime travailler avec Louis. C'est agréable. Il était allongé sur le ventre, sa tête reposait contre sa paume et il mâchouillait son crayon. Vraiment adorable. Mon regard contra le sien et un nouveau sourire s'afficha sur nos deux visages.

_ Tiens. Je lui tendit un bout du muffin au chocolat.

_ J'ai déjà eu le mien c'est bon.

_ Tu le regardais comme si c'était la plus belle chose sur terre. Plaisantais-je.

_ Non c'est la deuxième chose. La première c'est toi.

Mon rire se stoppa net et une boule se forma dans ma gorge. J'avalais difficilement ma salive et j'essayais de garder mon regard rivé au sien, du mieux que je le pouvais. Mais ça ne servait à rien car je rougissais déjà.

_ C'est tellement facile de te mettre mal à l'aise.

Cette fois ci je baissais la tête et fixais ma feuille.

_ Désolé.

Son rire me parvient jusqu'aux oreilles et en croisant son regard je n'ai pas pu m'empêché de faire de même.

_ Sinon ta proposition de me donner ton muffin tiens toujours ? Me demanda t-il malicieusement.

_ Non.

_Oh. J'ai été trop méchant ?

_ Oui. Tu ne mérite même pas une miette.

Louis déposa sa main contre son cœur et afficha une moue mélancolique.

_ On devrait peut-être continuer à travailler non ?

_ Effectivement. Il me souriait avant de retourner à sa feuille. Je pensais à un truc tout à l'heure. Ca serait bien si j'avais ton numéro pour l'exposé, ça serait plus facile pour qu'on se joignent, qu'est ce que tu en penses ?

Avoir le numéro de Louis ? Bien évidemment que je le voulais mais jamais je n'aurai osé le demander moi-même. Je sortais mon téléphone de mon sac et le lui tendit. Il pianota quelques instants sur celui-ci avant de me le rendre le sourire aux lèvres.

_ Maintenant j'ai le tien et tu as le mien.

*

J'attrapais mon téléphone, quatre appels manqués étaient affichés sur l'écran. Anna. Mince. Et j'avais aussi deux message d'elle.

De Anna : Tu ne réponds pas, très bien. Je suis chez toi dans quinze minutes. Toi et moi on doit parler.

De Anna : J'arrive.

J'étais mal. Elle allait arrivée d'une minute à l'autre. Et pour confirmer mes propos, on frappa à la porte. Je resserrais mon peignoir et me dirigeai vers l'entrée. Après un petit coup d'oeil à travers le judas. C'était bien Anna. J'affichais un sourire gêné avant de lui ouvrir.

_ Alors on filtre mes appels Conley ?

_ Non pas du tout. Je sors de la douche, ça ne se voit pas ?

Oxymore l.tOù les histoires vivent. Découvrez maintenant