Chapitre 1 (corrigé)

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Depuis la fin de la bataille contre l'Academy, Dageus n'avait pas eu une seconde de répit. Il devait assurer le suivi du démantèlement des armes et des lieux occupés par les Headhunters sous les ordres de Lazard Coles. Sans compter les charniers que ses hommes découvraient quasi chaque jour et qui demandaient sa présence pour retrouver les familles, parler avec les autres espèces de la ville et assurer le suivi des corps souvent incomplets.

Il n'avait pas une minute à lui pour s'occuper de ses propres affaires et ça commençait à lui taper sur le système.

Alors, voir débarquer quatre humains fanatiques dans sa maison prêts à assassiner des enfants exacerbait son humeur déjà exécrable.

Dageus foudroya du regard les Headhunters ensanglantés. Des semaines qu'il tentait de maintenir la paix entre les wastes et les quelques rares humains ayant encore un cerveau en état de marche. Des semaines que sa Vanadis restait plongée dans un état semi comateux et incapable de venir en aide à leur peuple. Des semaines qu'il gérait à nouveau tout, tout seul à cause de la folie humaine.

Certains jours, il gérait son humeur à merveille, mais d'autres, comme celui-ci, ne lui donnaient qu'une envie : tous les envoyer en enfer, prendre ses cliques et ses claques pour se tirer bien loin de toutes ces emmerdes à n'en plus finir.

Sauf que son statut ne lui permettrait jamais de mener ses illusions à terme. En tant qu'Odin lié au Panthéon, il n'avait plus le choix. Il devait affronter la fatigue, la colère et parfois le désespoir. Sans oublier les signaux désastreux envoyés par les derniers événements telles des fusées éclairantes en pleine tempête au milieu de l'océan.

A cause de ces signes avant-coureurs, il ne pouvait plus permettre qu'un seul membre de son clan soit blessé. Vœux pieux ? Sans doute. Mais ce n'était pas en se montrant diplomate qu'il parviendrait à ses fins. La diplomatie n'amenait à rien dans ce monde. Les humains se montraient bien plus cruels et monstrueux que ne l'étaient soi-disant les wastes. Et l'excursion de ces humains sur son territoire le lui démontrait.

— Seigneur, nous les avons capturés alors qu'ils s'aventuraient au second étage, dans la crèche. L'une des nourrices est morte et l'autre grièvement blessé, expliqua Devis.

De tous ses seigneurs, le loup serait le moins susceptible de verser le sang des humains. Voir la haine de devis le surprit et galvanisa les résolutions de l'Odin.

Dageus garda le silence pour contenir son envie dévorante de tous les massacrer.

Assis sur son trône, Dageus se pencha en avant, son regard écarlate fixé sur les humains tandis que ces griffes crissaient sur les accoudoirs d'os des précédents souverains. Un frisson d'horreur secoua le groupe d'humains à mesure que le son, promesse de mort, résonnait dans la salle remplie de wastes impatients de la sentence.

— Il me semblait avoir été assez clair lorsque nous avons rasé votre maudite académie de fanatiques décérébrés ! grogna Dageus entre ses dents.

Sa voix résonnait si calme alors qu'au fond, son âme bouillonnait.

Le chef du groupe releva la tête, une expression de mépris totale sur son visage. S'il s'était écouté, Dageus aurait éclaté de rire devant la bêtise de cet humain arrogant, si son peuple n'était si à cran. La soif de sang couvant dans les rangs mais il ne pouvait pas la laisser éclater n'importe quand et n'importe comment.

— Puisque vous prenez les wastes pour des monstres assoiffés de sang, qui suis-je pour vous contredire ? commença-t-il en esquissant un sourire narquois.

— Seigneur, vous ne pensez pas à ...

Dageus leva la main. Devis se tut.

— Ce soir, nous aurons de la chair fraîche au menu !

Helldown #2 - Ville de glaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant