Chapitre 7 |Juliann

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Chez Ava
Jeudi 22 Février
03 : 03

    Elle fait encore un cauchemar. Son corps tremble et elle souffle ces mêmes mots que je ne connais que trop.

« Non... non, je t'en supplie, lâche moi. S'il te plaît ! »

    Ça fait un mal de chien de la voir comme ça, je n'imagine pas à quel point elle souffre. À quel point ça doit être difficile pour elle de faire face à son passé. J'ai beau la suivre partout, dernièrement, la traquer, poser des caméras dans sa chambre, elle me manque encore. Sa façon d'arrêter de respirer dès qu'elle me voit, sa manière de jouer avec ma fille... Ses excès de violence qui la font parfois me balancer le premier objet qui lui tombe sous la main, son beau sourire... Elle est malheureuse et ça me tue.

    Comme presque tous les soirs, je retire mes chaussures et ma veste, et je me glisse près d'elle pour la serrer contre moi. Sa respiration devient rapidement régulière, et ses supplications se transforment en petits ronflements. Même ça, c'est sexy. Dieu que je l'aime, c'est une torture de ne pas être près d'elle.

    Ses cheveux sentent la vanille, comme d'habitude, et cette odeur est devenue une drogue. Je crois que je me transforme en psychopathe, moi aussi, car il m'est arrivé de voler un de ses pulls une ou deux fois pour avoir son odeur avec de moi. La nuit, je ne dors pas, je ne me repose que lorsque je la tiens contre moi.

« J'aimerais tellement que tu comprennes... Je suis désolée mon ange.
— Juliann. » sanglote-t-elle.

    Je la serre un peu plus fort. Je crois qu'elle pense que ma présence est un rêve, mais peu importe. On a cet échange toutes les nuits. Je lui demande pardon et elle me dit qu'elle me déteste. Je me déteste aussi, mais je me battrais pour être à nouveau digne de son amour. En attendant, je tente de ne pas me laisser dépérir. On m'a rendu ma fille, mais je ne vis plus avec elle; pour son bien, je l'ai envoyée chez Cara, et moi je reste à l'hôtel.

Je suis très discret, mais on ne sait jamais : si le harceleur me voit, je ne veux pas qu'il puisse s'en prendre à elle. C'est moi qui vais la chercher le matin et le soir pour la déposer à l'école, et j'ai bien stipulé à la directrice qu'en dehors de Cara et moi, personne n'a l'autorisation de venir chercher ma fille. Il ne me la prendra plus jamais.

« Tu me manques tellement, Ava.
— Est-ce que t'es réel ?
— Oui. »

    Elle se redresse et se retourne pour me regarder, sourcils froncés. Je lis dans ses yeux qu'elle n'y croit pas tout à fait. Elle est à moitié endormie et peine à garder les yeux ouverts.

« Rendors-toi, mon ange.
— Je te déteste, Juliann.
— Je sais. »

    Elle pose sa tête sur son oreiller, et se rendort. Je la détaille du regard, mémorise chaque trait de son visage parfait. Ses lèvres pulpeuses, ses longs cils noirs, sa magnifique peau métissée, ses sourcils froncés, ses joues encore inondées de larmes. Qu'est-ce que je l'aime. J'étais confiant à l'idée de pouvoir la récupérer une fois que toute cette histoire sera finie, mais je commence à en douter. Je déteste sa proximité avec João, je ne suis pas dupe, je sais qu'elle lui plait. Je lui ai dit de veiller sur elle, pas de la séduire. S'il la touche, je lui brise les os un par un.

TEACHME [PUBLIÉ SUR KINDLE ET AMAZON LES 14 & 21 JUIN]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant