Sombres Héritages-6 En Pause

Prologue

« N'essaie rien : fais-le ou ne le fais pas. » Yoda.

Sa première erreur avait été d'accepter « l'aide » de Neven. Ses arguments imparables avaient touché une corde sensible en lui, quand bien même, il savait que ce renégat était un psychopathe en puissance. Pour cela, Neven n'avait eu qu'à lui garantir la sécurité d'Enora contre quelques menus petits services.

Sa sœur comptait plus que tout à ses yeux. Il n'y avait rien qu'il n'aurait donné et fait pour la protéger. Alors tuer des humains, de surcroît, ceux qui les chassait sous prétexte d'éliminer des monstres assoiffés de sang ne le dérangeait pas. Sur Altasia, il avait chassé, tué et massacré son propre peuple pour le compte de Riwan sans que cela ne fasse basculer ses états- d'âmes d'un iota. De toute les manières, il n'avait pas eu le choix. Son fumier de père l'avait vendu à Riwan...Alors un esclave était contraint d'obéir, pas vrai ?

Bref, ce ne fut pas la seule de ses erreurs.

La seconde, fut de croire qu'il n'avait pas de conscience.

Il avait payé chèrement son aveuglement.

Le seul ami qu'il avait parmi les humains était ironiquement la seule cible qu'il ne pouvait éliminer pour le compte de Neven. Comment aurait-il pu faire du mal à Alec ? Lorsqu'il était arrivé sur Terre avec Enora, les humains l'avaient pris en chasse...Oui d'accord, il avait tué, pas par choix cependant. Cette foutue malédiction dont les avait affublé Riwan pour mieux contrôler ses semblables ne leur laissait aucun répit, surtout lorsqu'ils étaient entouré d'humains. Entendre les battements de leurs cœurs, voir leurs veines pulser, sentir l'odeur de leurs sangs les rendaient incontrôlable.

Bien sûr, il avait essayé de lutter, pour Enora, pour qu'elle puisse vivre ici en paix...Or, il avait échoué...lamentablement. Quand le groupe d'humains armé d'épées et d'arcs, il se souvenait de la flèche qui s'était fichée dans son abdomen, l'avait finalement capturé, il s'était muré dans le silence pour protéger sa sœur. Ils ne devaient pas la trouver, elle n'aurait pas eu la moindre de chance de s'en sortir ; les humains n'auraient montré aucune pitié pour une Atridès, même s'il s'agissait d'une enfant.

Toutefois quelque chose d'inattendu se produisit ce jour là.

Le chef dispersa le groupe, leur ordonnant de rentrer au château pour assurer la sécurité de leur clan. Ils restèrent seul à seul sans échanger un traître mot. Le géant brun juste vêtu d'un kilt aussi couvert de boue que ses bottes s'approcha de lui et d'un seul coup, retira la flèche. Le sang gicla. Même s'il crevait de douleur, il était trop obstiné pour l'avouer.

Le géant, étrangement, se mit à sourire. Or, ce qui le prit complètement au dépourvu fut cette main tendue. Comment un humain pouvait-il vouloir l'aider, lui ? Ne venait-il dont pas de tuer un autre humain ?

Il ne comprenait pas.

- Contrairement aux autres membres de mon clan, je sais pourquoi tu as fais cela. Je ne t'excuse pas pour autant, Atridès, note le au passage. Mais, je comprends et me mets facilement à ta place. Seul, dans un monde inconnu, sans aucun rempart face à la tentation omniprésente.

- Je pourrai te tuer, humain ! Siffla Kier.

Le géant haussa un sourcil moqueur.

- Je ne donne pas cher de ta peau si tu continues à pisser le sang comme ça !

- Ça va passer, marmonna Kier entre ses dents.

- Je sais mais tu vois l'ennuie, c'est que tu seras affaibli et que tu auras besoin de recharger tes batteries et tu devras tuer, encore, et ça je ne peux pas le permettre.