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LES QUERELLES DE CHAPELLE

Il y a de cela une dizaine d'années, en 2004, la Municipalité avait décidé de baptiser un emplacement situé entre l'école et le cimetière : "Place du 19 Mars 1962" ou "Place des Anciens combattants" Mal lui en pris car au niveau des anciens d'Algérie, c'est compliqué...


Une vieille querelle opposait la FNACA, d'obédience communiste aux autres associations d'anciens d'Algérie. La FNACA souhaitait que la date du 19 Mars, qui est celle des accords d'Evian, soit retenue comme date de la fin de la guerre d'Algérie. Or les autres associations contestent la légitimité de cette date et se refusent à retenir le 19 Mars comme date de commémoration. Un décret de septembre 2003 imposerait la date du 5 décembre.

Seulement, comme dans toute guerre, ce conflit a généré des exactions, des morts des deux côtés de la Méditerranée, civils comme militaires. Nous qui sommes les enfants du baby-boom n'avons pas connu la guerre (sauf celle d'Algérie) et les jeunes gens étaient trop jeunes en 1955/62 pour faire partie des appelés du contingent, nous ne comprenons pas ces querelles car pour nous, tous les appelés en Algérie combattaient tous sous le même drapeau.

Pour en revenir à cette nouvelle place créée suite à la construction du groupe scolaire, elle fut finalement inaugurée et porte désormais le nom de "Place du Souvenir" afin de rassembler tous les morts de toutes les guerres dans la même reconnaissance, afin de ne pas être dans le déni des souffrances de tels groupes ou individus ayant vécu des évènements tragiques que ce soit au cours de la première ou de la seconde guerre mondiale ou pendant les guerres de décolonisation, en Indochine et en Algérie et, encore moins, de rentrer dans une logique de concurrence victimaire ou communautaire.

La paix en 18, 45, 54 et 62 a été chèrement acquise pour qu'elle demeure un bien infiniment précieux. Que les morts soient tombés dans les tranchées de 14/18, pendant leur captivité en 39/45, à Bien-Dien-Phu ou dans les djebels de l'Atlas, qu'ils aient été engagés, appelés du contingent ou rappelés, qu'ils aient été des combattants, des résistants ou prisonniers de guerre, ils sont morts pour une noble cause : la défense de leur patrie.

Dans quelques décennies, nous ne parlerons plus des anciens combattants qui deviennent une espèce en voie de disparition dans une France qui ne fait plus la guerre qu'avec des professionnels et sur des fronts lointains. Mais les défilés et commémorations resteront comme le défilé du 14 Juillet qui est une parade militaire bien française.

Or, voilà qu'une candidate d'un parti écolo n'hésite pas à jeter un pavé dans la mare et de phraser "Je pense que le temps est venu de supprimer les défilés militaires du 14 Juillet parce que ça correspond à une autre période (...) J'ai rêvé que nous puissions remplacer ce défilé par un défilé citoyen où nous verrions les enfants des écoles, où nous verrions les étudiants, où nous verrions aussi les séniors défiler dans le bonheur d'être ensemble". Un pavé de sottise dans une grande mare d'ignorance de notre histoire.

L'antimilitarisme primaire ne tue pas, certes.... ça doit la rapprocher un peu du ridicule. Les écolos sont des anciens combattants qui s'ignorent ! On les trouve à l'avant-garde de l'arrière-garde. Elle aurait du faire sienne de la phrase du Maréchal-Foch :


"Parce qu'un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir." .

Chroniques villageoisesWhere stories live. Discover now