Décevoir

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PDV de Nicolas

Quand je vois Georges et Clara sortir de l'établissement, je me dépêche de monter sur mon skate board et suis leur voiture.

***

Je suis tant bien que mal la voiture de Clara depuis plus de 40 minutes déjà et j'ai failli la perdre de vue plusieurs fois. Ce n'est que quand je vois qu'ils s'engagent sur l'autoroute que je perd tout espoir. J'abandonne et décide de rebrousser chemin jusqu'à chez moi. Je suis tellement déçu et en colère. Je suis en colère contre moi parce que, si je n'avais pas fais cette stupide connerie, je n'en serais pas là, triste et terriblement fatigué parce que oui, je n'en peux plus. Ma jambe droite est morte à force de me donner des élans pour que je puisse avancer. Je suis fatigué et il fait noir. Selon mes calculs, il me faudra un peu moins d'une heure pour rentrer chez moi... Je soupire puis me dirige vers l'arrêt de bus le plus proche et je regarde l'horaire.

Lorsque je vois le bus arriver, je sors mon porte-monnaie et prend le montant exigé. Je le met dans la petite machine, prend le billet qui en sors en vais m'asseoir sur un siège. Je sors mon iPod nano de ma poche, branche mes écouteurs et les mets dans mes oreilles. Une musique en sors; irresistible  de Fall Out Boy. Je secoue la tête en rythme avec la musique.

Puis, la playlist enchaîne avec clique de Kanye West (attention cette chanson contient beaucoup de mauvais mots)

J'écoute plusieurs chansons de ce genre. J'ai besoin de me défouler et c'est ce que je fais en écoutant de la musique. Le rythme décrit, en quelque sorte, comment je me sens. Je met la musique à fond dans mes écouteurs et en voyant le regard outré des vielles dames dans ce bus, je devine qu'elles peuvent entendre ma musique même si je porte des écouteurs et que ça les dérange. Je ne baisse pas le son pour autant, si j'avais pu, je l'aurais même haussé encore plus mais il est déjà au maximum donc je ne peux pas le mettre plus fort...

Je secoue la tête d'avant en arrière furieusement au rythme de la musique. On aurait pu croire que je suis possédé... Pourtant, ce n'est pas le cas j'ai juste besoin de me défouler un minimum et je n'ai que cette option pour le moment. Je suis tellement en colère contre moi-même qu'il faut que je trouve un moyen ou un autre pour ne pas recommencer à me faire du mal...

***

Je descend du bus avec la musique lonely boy de The Black Keys dans mes oreilles. Ironique? Totalement. Cette chanson décrit très bien ma situation. Je suis seul, terriblement seul. Je n'ai aucune famille (à part ma mamie) et je n'ai aucune ami (sauf si on compte que Clara a été mon amie et si c'est le cas, je doute qu'elle me considère encore comme telle...)

Je remercie le chauffeur d'un signe de main et je sors de son bus. Je marche pendant environ cinq minutes avant d'être enfin devant chez moi. Enfin, ce n'est pas vraiment chez moi, c'est chez ma mamie... mais bon j'y habite aussi donc j'imagine que c'est chez moi aussi... Je rentre tranquillement, dépose mon skate board et enlève mes souliers, enfile les chaussons que mamie m'a tricoté et vais dans la cuisine où flotte une bonne odeur de nourriture...

-salut mamie! Ça a l'air bon ce que tu prépare, qu'est-ce que c'est? dis-je en embrassant ma grand-mère sur son front

-ha merci Nico c'est gen... attend un peu toi, est-ce que tu essaie de m'amadouer petit chenapan?! dit-elle en me frappant la tête avec sa cuillère en bois

-aille mamie! Qu'est-ce qui te prend? Aille arrête tu me fais mal! dis-je en essayant de me couvrir la tête pour qu'elle arrête de me frapper. On ne s'en douterait jamais du premier regard mais ma mamie est extrêmement forte... un peu trop à mon gout...

-ça fait deux heures et demi que tu es censé être revenu à la maison! Où étais-tu?! Je me suis fait un sang d'encre pour toi!

-je suis désolé mamie, c'est juste que... J'ai fait de la peine à une fille et j'ai voulu la suivre jusque chez elle pour m'excuser et me faire... Aille! Mamie arrête!

Elle a recommencer à me frapper avec sa cuillère en bois mais cette fois-ci, elle me frappe partout. La tête, les bras, le ventre, les jambes...

-j'espère que tu es allé t'excuser petit diable! Halala! Dans notre temps, les hommes c'était des gentleman, des vrais. Alors, est-ce que tu as réussi à te faire pardonner?

-non...

Elle me regarde de la tête au pied par dessus ses lunettes d'un air réprobateur.

-Nico, il faut que tu comprenne, les femmes, c'est comme du chocolat, plus tu attend, plus elle vont fondre et disparaître...

Je la regarde, confus. Ma grand-mère n'a pas toujours les bonnes comparaisons pour me faire comprendre certaines choses mais bon, j'ai compris, il faut que je me dépêche de lui présenter mes excuses.

-tu as raison mamie, merci.

-de rien mon canard. Bon maintenant va te laver, qu'est-ce qui ta pris de faire une bataille de nourriture?

Je fronce les sourcils puis regarde mes vêtements. Je suis couvert d'aliments divers. Contrairement à ce que mamie pense, je n'ai pas fait de bataille de nourriture, c'est elle qui ma frappé avec sa cuillère avec laquelle elle mélangeait ses aliments. Naturellement, les aliments se sont retrouvés sur moi... Je soupire et vais dans la salle de bain pour prendre une bonne douche. Des fois, j'ai l'impression que ma grand-mère n'est pas toute là...

Malformés (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant