3. Sorties dans la ville

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Le lendemain

Pour dire vrai, j'avais passé la nuit à hésiter entre le rendez-vous avec Modou et celui que j'avais donné à Alioune. Mais tôt le matin, j'avais appelé Modou pour annuler notre rendez-vous. J'avais inventé un mal de ventre insoutenable, l'excuse facile de toutes les filles. Toute la journée, je m'en étais voulue de lui avoir fait faux bond. Mais quand j'ai vu Alioune me sourire devant ma porte dans son sexy tee-shirt bleu et son short noir, son gros appareil photo au cou, je n'avais plus regretté. J'aurai voulu être son appareil photo pendu à son cou. Non mais, qu'étais-je en train de m'imaginer ?

Moi : On y va ?

Alioune : Oui !

On prit un taxi pour le sommet de Dakar. Le trajet ne fut pas long. Nord Foire était à 15 mn des Mamelles. En plus, en ce dimanche après-midi du mois d'avril, la circulation était parsemée. Quand on descendit du taxi, je me dis que ce n'était peut-être pas une idée ingénieuse de venir au monument.

L'étendue innombrable des marches à gravir ne m'enchantait pas. Je n'étais pas une grande sportive. Il n'y avait pas beaucoup de visiteurs et ça ne me surprenait. Perso, je n'ai jamais visité le monument. Cette grande statue qui surplombait la ville n'avait pas trop attiré ma curiosité. Au fil des années, je m'étais habituée comme tous les dakarois à cette grande bâtisse sans vraiment chercher à la voir de plus près. Je n'avais pas trop compris pourquoi je l'avais proposé à Alioune. Mon subconscient a parlé.

Alioune, tout souriant, se dirigea vers les escaliers. Je le suivis. On monta, monta, monta, monta, monta, monta. Un moment, comprenant que j'étais en difficulté, il me prit la main et me tira vers le haut.

Alioune : Allez courage, petite sœur.

Quand on arriva au sommet, je mis 10 mn à reprendre un souffle normal. Cela amusait énormément Alioune qui se plia de rire.

Alioune : Alors là, Alima, tu me déçois. Ton corps bien sculpté, tu ne le dois pas à une pratique intense de sport.

Il éclata de rire. Je le fixai du regard, plus blessée qu'amusée. J'aurais ri, si c'était Omar ou quelqu'un d'autre, mais pas lui. Il continua de rire jusqu'à ce qu'il réalise que je ne le prenais pas avec humour.

Alioune : Eh miss, je joue. Ce n'est pas une attaque contre toi.

Il passa sa main sur mes épaules. Oh, non, criai-je au fond de moi.

Alioune : Sister, je t'ai fait un compliment avant. Je t'ai bien précisé que tu as un corps bien sculpté. C'est juste ton manque d'endurance qui m'a surprise. Je pensais que comme Dieyna, tu étais férue de sport.

Moi : Non. Je ne suis pas très sportive. Dieyna et moi, on a beaucoup de choses en commun, mais pas celle-ci. Tu es sportif ?

Il me relâcha et se tourna sur lui-même.

Alioune : Tu oublies mes matchs de basket auxquels Dieyna et toi veniez assister. Je vais en salle de sport deux fois par semaine. C'est moi qui ai initié Dieyna au jogging quotidien. Là, depuis mon arrivée, je n'ai pas encore repris mais ça ne va pas tarder. Tu n'as pas vu mes biceps ?

Il me montra ses muscles.

Alioune : Baby, si tu voyais mes tablettes en chocolat. C'est ma plus grande fierté.

Je voyais bien qu'il n'était pas sérieux. Mais moi, je ne pus résister à l'effet de l'image qui me vint en tête. Il ne fallait pas glisser sur ce terrain.

Moi : Viens voir cette vue magnifique.

Je le tirai vers les remparts pour passer à autre chose.

Un Prince Presque Trop Charmant (terminée)Where stories live. Discover now