1. Guillaume

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Je me réveille assez difficilement ce matin car j'ai passé une nuit plutôt agitée, mais dans le bon sens du terme. La belle inconnue dans mon lit en est la preuve... Vanessa ? Julia ?... Peu m'importe, je ne compte pas la revoir, connaître son nom est le cadet de mes soucis.

Je regarde mon réveil et constate qu'il ne me reste qu'une demi-heure pour me préparer. J'ai un rendez-vous professionnel très important à midi, je dois signer un contrat de rachat de boutique. Je suis actuellement patron de deux agences immobilières et ce futur contrat une fois signé, me permettra d'ouvrir ma troisième agence. Les deux premières sont situées chacune à un axe opposé de la ville, la troisième sera implantée à deux heures de route d'ici, dans la grande cité balnéaire. Cette ville côtière est réputée pour son tourisme de luxe, ses débauches vacancières et son paysage tout bonnement exquis du sud-est de la France.

Mes agences ont obtenu un certain prestige dans la région, connues pour servir une clientèle plutôt aisée. Je me suis créé en quelques années un carnet de contacts assez conséquent, je saute donc sur l'occasion qui m'est offerte.

Je n'en suis pas peu fier à vrai dire, c'est bien la seule chose que j'ai d'important dans la vie. C'est sûrement pour ça qu'à l'heure d'aujourd'hui, je mets autant de rage et de volonté dans mes projets professionnels, étant à l'inverse, incapable d'avancer dans ma vie personnelle. Je reste hanté par mes erreurs passées, par certains coups durs de la vie...

Je sors de la douche après avoir entouré mes hanches d'une serviette, j'essuie brièvement d'une main le miroir embué face à moi et pose quelques gouttes de black XS sur ma peau encore humide à certains endroits. Je passe ensuite un jean noir et une chemise qui l'est tout-autant. J'observe mes cheveux châtains légèrement ondulés que je recoiffe afin de les discipliner. Ma barbe naissante bien entretenue et mon regard brun attirent fortement la gente féminine, je suis du genre à profiter de ma belle gueule lorsque l'occasion se présente. Je ne suis pas vantard égocentrique loin de là, je suis seulement sûr de moi, de mon potentiel. Pourtant cette belle gueule m'a attiré bien des soucis par le passé...

Je passe ma chèche grise autour du cou et me dirige vers la nymphomane qui se trouve dans mon lit, endormie sur le ventre et laissant apparaître son joli fessier qui m'a tant excité hier soir. Certains détails assez coquins de notre nuit me reviennent à l'esprit. Je la réveille en douceur en la secouant gentiment, je suis malgré tout un parfait gentleman.

-Je dois partir jolie brune, tiens...pour le taxi. Lui dis-je en déposant un billet de vingt euros sur la table de chevet et continu... Tu as une demi-heure avant que la femme de ménage ne vienne dans l'appart.

-Merci tu es trop généreux, me répond-elle à moitié endormie. Je serai partie d'ici là ne t'inquiète pas. Elle me sourit en émergeant petit à petit, puis engouffre son visage dans le coussin.

Je me dirige vers la porte d'entrée et attrape au passage ma veste en cuir noire, et mon casque. Je prends les clefs de ma Triumph Thruxton sur la console à l'entrée et descends les escaliers en colimaçon de ce bâtiment assez ancien, mais très significatif architecturalement parlant, placé dans l'écusson de la ville. Mon petit bijou se trouve près de la porte attenante à cette petite ruelle emplie de charme typiquement sudiste. Les balcons fleuris de géraniums et les palmiers présents égayent ces ruelles ensoleillées par ce beau jour d'été. Lorsque je démarre ma moto, son bruit ronronnant me possède, une sensation de bien-être et de lâcher-prise envahit alors mon esprit torturé.

Je vais faire deux heures de route en compagnie de ma moto, avec pour seule vision les paysages montagneux du col qui domine la vue exquise du bord de mer.

Mais avant tout ça, pour sortir du centre ville, je dois passer par deux ruelles opposées à double sens pourtant très étroites. La première rue est déjà traversée, à l'approche d'un feu rouge je ralentis mais le voyant devient vert, j'accélère donc.

Putain de M.....

Cette piétonne est folle de traverser sans regarder! Je manque de la percuter. Je pile d'un coup sec, freine comme un forcené et me retrouve face à un visage choqué, n'étant qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Je suis rassuré de savoir que le pire a pu être évité. Notre face à face en silence dure plusieurs secondes, elle semble se reprendre en clignant des yeux et observe la scène, dépitée.

-Non mais vous êtes malade ! Ça ne va pas ? Vous avez failli m'écraser ! Hurle-t-elle soudainement.

Alors là, c'est le monde qui tourne à l'envers! Elle me traite de malade alors que le feu est vert pour moi, par conséquent rouge pour elle. Je ne réponds pas, car à travers mon casque et le ronronnement de la moto, elle n'entendra pas clairement mon envie de lui faire comprendre qu'elle est l'unique fautive. Je désigne juste de ma main gauche le petit bonhomme rouge indiquant aux piétons leur interdiction de traverser et pense que mon geste est assez clair pour elle.

Comprenant en effet le comique de la situation, elle hausse les sourcils et passe une main sur sa bouche en signe d'effroi, puis la retire pour prononcer le mot désolée, mais elle reste pourtant plantée là comme une idiote et je commence à m'impatienter. Je décide de lui faire comprendre qu'elle doit se décaler pour me laisser passer, en tournant mon accélérateur plusieurs fois, je fais ronronner brutalement mon petit bijou. Ayant pris peur de ce bruit soudain qui fait raisonner la ruelle toute entière, elle se décale violemment, imaginant peut-être que j'allai lui foncer dessus. Je ne peux m'empêcher de rire à travers mon casque.

Je reprends donc la route après cet interlude plutôt divertissant, j'en ai souri tout le long du trajet en repensant au visage confus de cette petite brune assez bien gaulée je dois l'admettre.



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Passion Prohibée ( En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant