Cinq

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Voila plusieurs jours que Tobias et moi ne nous parlons plus, nous nous croisons une fois de temps en temps et à chaque fois mon coeur se serre un peu plus. Je ne mange plus, dors à peine trois heures par nuits, les seules pensées que j'ai sont des souvenirs de ce presque baiser. Pourquoi suis-je maigre au point de devoir repousser le seul garçon qui veuille de moi ?
Je suis surprise en pleine nostalgie par ma meilleure amie, Saïko. Elle saute sur mon lit en me prenant dans ses bras réconfortant.

- Alors ma belle, on tombe en dépression ? Raconte moi tout !

J'entame alors mon récit en commençant par mon arrivée, la nuit où j'ai mangée avec lui, tout. Elle mécoute en poussant parfois des «oh» et des «ah». Quand je termine de lui restituer mon histoire, elle me lance un regard plus noir que noir. Elle prend une grande inspiration avant de tout recracher sous forme de mots.

- Putain mais Angie ! Ce mec est juste le bon ! Tu l'aimes et tu le repousses ! Il est celui qui te feras vivre, tu ne le comprends pas ça ? Bon sang mais que vais -je faire de toi...

- Je ne suis pas amoureuse.

- Tu ne le sais pas encore.

-Je ne serais jamais amoureuse de personne.

-C'est inévitable Angela, tu devras y passer un jours ou l'autre.

Plus elle parlait et plus je me rendais compte que Saïko avait raison, j'ai des sentiments que je ne peux que subir et accepter envers ce beau brun aux yeux du ciel. Mais la question est de savoir si ils sont réciproque ou pas.
L'heure de partir arrivent à grand pas, les dernières paroles de ma tendre amie ne sont pas les au revoirs habituels mais un "va lui parler" sonore. J'aquièce puis après quelques longues minutes de refflexion intense dans ma chambre je décide de me lever et de chercher une trace éventuelle de Tobias. Rien. Ma nostalgie reprend et je m'endors tout de suite après être revenue dans ma piole, sans avoir pris une seule miette de mon repas du soir.

Je suis réveillée par une infirmière, elle tient un bloc note à l'horizontal contre son ventre. Je réalise dans la seconde qui suit ce qu'elle veut de moi. Elle sourit et me demande poliment de m'installer sur la balance et je refuse froidement.

- Mademoiselle Wheeler s'il vous plaît ?

- Non ! Crie-je.

- Je... Dois-je appeler un médecin et des infirmiers pour vous faire coopérer ?

- Je ne monterais pas sur votre instrument de malheur !

- Angela c'est pour votre bien, montez !

- Pour quoi faire ? Me dire que je risque la mort à force de perdre du poids ? Je n'ai pas besoin de vous pour le savoir, c'est moi qui subit les conséquences des conneries de ma mère, et si je voulais ne plus être ici ? Et si je voulait me barrer de ce monde ? Et si je voulais rejoindre mon père là-haut ?

- Non vous ne pensez pas ce que vous dîtes. Ce n'est qu'une pesée ! s'énerve-t-elle.

- N. 0. N !!

La jeune dame serre les poings, elle se prépare à demander l'aide de ses collègues mais avant même qu'elle n'ai appuyées sur le bouton de sa ceinture la porte s'ouvre et un garçon entre. Il se dirige vers moi et passe une main sous mes genoux et l'autre dans mon dos. Il me soulève sans aucun effort et me porte jusqu'à l'endroit maudit. Tobias me lâche mais je me rattrape en enroulant mes bras autour de son cou et mes jambes autour de sa taille, ses muscles se tendent et ses joues prennent une teinte rosée. Il me supplie des yeux, je fais de mon mieux pour rester cramper sur ma décision, rapidement je cède. Je plante mon regard dans le sien tandis que mes pieds touchent la balance. Durant tout le long de la manoeuvre sous aucun prétexte nous ne détournons les yeux l'un de l'autre. Cinq minutes à se fixer sans rien dire, la tension est palpable. La jeune aide soignante sort en gardant le silence et je croise les bras sur ma poitrine. Je redoute les prochains instants, je ne veux pas de dispute, je veux le calme, la sérénité. Je demeure debout sur la machine le regard intense de Tobias posé sur moi, il n'y a pas de colère ni de pitié dans la lueur des ses iris, je crois apercevoir du désir et de la tendresse. Je me mord l'intérieur de la joue, il est tellement beau, ses cheveux chocolats en bataille, ses iris bleu turquoise, les joues rosie et ses lèvres que j'aimerais pouvoir embrasser de tout mon soûl, il est plus grand que moi et cela me rassure. Je le vois serrer la mâchoire, ses mains passent de mes épaules à ma taille, les miennes prennent place sur son torse.

- J'ai compris... murmure- t - il

- Quoi donc ?

- Des tas de chose que j'aurais dûs comprendre avant ...

- De quoi parles- tu ? demandé-je doucement.

- De toi, Angela je te veux. Je te veux pour moi, c'est égoïste je s...

Il n'a pas le temps de finir sa phrase que mes lèvres s'attaquent aux siennes avec impatience. Sa langue danse avec la mienne, mon coeur se libère d'un poid que je ne savais pas qu'il portait, je m'accroche desespérément à son cou et lui à ma taille. Je voudrais que ce baiser ne s'arrête pour rien au monde. À bout de souffle il sépare nos bouches mais pas nos fronts, je me mord la lèvre inférieure en reprenant mon souffle. Je ne pensais pas qu'un simple baiser pouvait être si... Wahou..!
Le coeur de Tobias bat vite sous mes doigts fins. Enivré par ce nouveau sentiment, nous échangeons encore des baisers plus chaste cette fois-ci, avant qu'il ne reparte auprès de sa grand-mère.

~Anorexie~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant