Chapitre 1

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Chapitre 1.

« -Si j'ai profané avec mon indigne main cette châsse sacrée, je suis prêt à une douce pénitence : permettez à mes lèvres, comme à deux pèlerins rougissants, d'effacer ce grossier attouchement par un tendre baiser.

-Bon pèlerin vous êtes trop sévère avec votre main qui n'a fait preuve en ceci que d'une respectueuse dévotion. Les saintes mêmes ont des mains que peuvent toucher les mains des pèlerins : et cette étreinte est un pieux baiser.

-Les saintes n'ont-elles pas de lèvres, et les pèlerins aussi ?

-Oui pèlerins, des lèvres vouées à la prière.

-Oh ! Alors que les lèvres fassent ce que font les mains. Elles te prient : exauce-les, de peur que leur foi ne se change en désespoir.

-Les saintes restent immobiles, tout en exauçant les prières.

-Restez donc immobile, tandis que je recueillerai l'effet de ma prière. Vos lèvres ont effacé le péché des miennes.

-Mes lèvres ont gardé pour elles le péché qu'elles ont pris des vôtres.

-Vous avez pris le péché de mes lèvres ? Ô reproche charmant ! Alors rendez-moi mon péché.

-Vous avez l'art des baisers. » William Shakespeare; Romeo et Juliette ACTE I. 


Je ne suis pas Juliette mais mon histoire est celle qui se rapproche le plus de la leur. L'amour impossible, la douleur, la perte, je connais. Mais est ce que l'histoire peut se répéter encore et encore ? Juliette ne le saura jamais, en revanche moi, Erine, infirmière dans un grand hôpital londonien, je vais en payer les frais. Ce pourrait-il que Roméo ne soit pas celui que je pensais ? Ce pourrait-il qu'en fait Roméo soit un pieu menteur ? Ce pourrait-il que Juliette soit une paumée amourachée du mauvais garçon ? Non parce que soyons honnêtes, si Juliette n'avait pas mis fin à ses jours, comment se serait fini leur histoire ? J'aime penser qu'ils auraient vécu heureux et auraient eu beaucoup d'enfants, mais je ne peux pas faire confiance à mon côté trop fleur bleue, c'est un traitre qui tente de me détourner du monde réel.

La vraie histoire la voilà.

Je vis dans la capitale avec Josh, mon petit ami depuis six ans maintenant. Il travail dans un journal local et c'est de loin le mec le plus canon que je connaisse.

C'est un brun aux yeux bruns, tout ce que j'aime, et sa barbe de trois jours lui donne un coté badboy mystérieux. On semble filer le parfait amour ; en apparence ; et on a décidés de se marier l'année prochaine.

Nous sommes français tous les deux et on s'est rencontrés quelques temps après mon installation, dans un bar de la ville. Il vivait ici depuis déjà trois mois et quand j'ai entendu ce beau jeune homme parler en français au comptoir, je ne l'ai plus quitté.

Bon ça ne s'est pas vraiment passé comme ça, ça, c'est la version « movie ». En réalité, il était légèrement bourré et il s'est assis ; non appelons un chat un chat ; il s'est écroulé sur la chaise à coté de moi. Il a commandé une autre tournée en français au barman, qui n'a pas compris un traitre mot de ce qu'il racontait, alors j'ai traduis.Ses yeux vitreux, mais magnifiques quand même, m'ont observés un moment avant de bafouiller un « t'es française ? » et de se mettre à rire comme un malade. D'ailleurs j'ai un peu flippé et je me suis décalée d'une chaise.

Nous nous sommes recroisés dans ce même bar, une semaine après. Il était sobre cette fois, et il s'est souvenu de moi. Il était plutôt mal à l'aise de s'être comporté comme ça, alors il n'a pas arrêté de s'excuser, c'était assez mignon et drôle. A la fin de la soirée, il a quand même réussi à m'embrasser...pas si mal à l'aise que ça le garçon en fin de compte.

Il a été la seconde meilleure chose qui me soit arrivée dans la vie. La première c'est ma décision de quitter Paris et tous ces mauvais souvenirs, pour réaliser mon rêve. J'avais besoin de changer d'air et de prendre du recul, alors je me suis inscrite dans une école d'infirmière au mois d'Avril, et cinq semaines plus tard, je faisais mes valises.

J'ai longtemps cru que vivre rimait avec douleur, chagrin, perte, mais quand la roue a enfin tourné ; parce qu'elle tourne croyez moi ; j'au eu un mal fou à apprendre comment être un Etre humain « normal ». Trois années d'études n'ont pas suffit à chasser entièrement Erine le robot. Je suis toujours un peu réservée, et je n'arrive pas accorder ma confiance à quelqu'un, mis à part Josh ; et encore lui-même ne connait qu'une infime partie de mon passé.

Mes collègues me reprochent souvent de ne pas assez m'ouvrir. Je ne participe pas à leurs sorties entre filles et je ne suis sur aucun réseau social. Et franchement si ne pas être ouverte, signifie ne pas raconter les moindres détails de ma vie sexuelle à toutes ces nanas qui n'attendent que ça pour le crier sur tout les toits, j'assume, je ne suis pas du tout ouverte.

Ce qui m'étonne le plus, c'est le changement dans ma personnalité, dès lors que j'enfile ma blouse et mon pantalon blanc, et que j'entre dans une chambre. Toutes les barrières tombent une à une. Chaque patient est différent, avec son histoire, son vécu, ses craintes, et je deviens enfin celle que j'ai toujours voulu être ; égale à celui qui m'a sauvé la vie, il y a quelques années.

Contrairement au titre du film, la vie n'est pas un long fleuve tranquille. Pour ma part, une mer bien agitée, l'océan peut être. Bon je vous l'accorde la tempête s'est calmée depuis, mais mon radeau à chaviré plus d'une fois avant d'atteindre l'ile de Robinson Crusoë. Mais entre nous c'est pas un peu trop calme ?

Hello mes choup's!! voila comme promis le premier chapitre réécrit. j'espère de tout mon coeur que vous aimerais cette nouvelle "version"... j'attends vos commentaires 
Kiss ❤️ vous êtes les meilleurs!! 

Nurse for you (sous contrat d'édition) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant