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Je montai les marches de la fac deux à deux en attrapant mon téléphone.

A : Alex
Je suis aux toilettes de la cours nord, venez dès que vous vous êtes débarrassées des sangsues qui vous collent au cul.

La réponse de ma meilleure amie ne se fit pas attendre.

De : Alex
La sangsue nommée Drew va t'exploser si elle te croise. Je te conseille vivement d'y rester, aux toilettes. ;) On te rejoint vite.

Je souris.
Ah ! Il est énervé ? Quel dommage.
Je rentrai dans les toilettes, et comme d'habitude à cette heure ci, ils étaient vides. La plupart des étudiants étaient ou rentrés chez eux, ou partis manger dans le centre, ou encore à la cafèt. L'une de nos principales habitudes était de manger le plus tôt possible pour avoir du temps après.
Je m'approchai du miroir, sortis mon baume à lèvres et m'en étalai sur mes lèvres en tentant de capter mon reflet à travers les épaisses couches de noirceurs qui salissaient la glace. La porte des toilettes s'ouvrit alors brusquement et je reconnus Barbara, Lucy et Alexandra, avec des sourires gênés sur le visage. Je fronçai les sourcils, mon tube planté dans ma main droite, à côté de mes lèvres, tandis qu'elles rentraient. Je compris alors rapidement la raison de leurs attitudes faciales bizarres.

Drew se tenait derrière elles, les poings fermés, mais un sourire forcé accroché aux lèvres. Il ne rentra pas et se contenta de me fixer, la porte ouverte et ce même sourire sur le visage. Je soupirai lourdement pour lui montrer l'étendue de mon exaspération et refermai mon tube avant de le ranger dans ma poche et de fixer Drew à mon tour.

- Un problème Drew ? Tu ne sais plus si les toilettes des filles ou des mecs te correspondent le mieux ? lâchai-je, voyant qu'il ne parlait pas.

Son sourire s'agrandit pour je-ne-sais-quelle raison et je fronçai les sourcils.

- Nan, je sais plus. Mais tu vas vérifier pour moi cariña, me répondit-il avec un sourire pervers.

Une once de dégoût traversa mon visage mais je me repris.
Il veut jouer ? On va jouer.
Je m'approchai et me plaçai face à lui. Je m'approchai alors de son visage avec un sourire mesquin.

- Si ça te tente. Mais avant, il te reste un peu de pâtes sur le visage, murmurai-je.

Puis je saisis la porte et la lui claquai au nez.

Je me retournai vers mes amies, mi-amusée mi-gênée pour essayer de lire sur leurs traits ce qu'elles en pensait. S'en suivit un très gros blanc, lors duquel personne ne savait quoi dire. Puis on explosa de rire à quatre. Barbara me tapa dans la main et on passa le reste de notre courte pause du midi dans les toilettes, à rire et à discuter comme nous seules pouvions le faire.

Le reste de la journée, je ne croisai pas Drew ou sa bande de copains tout aussi délirants.
Ce n'est pas non plus comme si tu les avais évité...!
Nous avions beau avoir de nombreux cours ensemble, les cent autres étudiants qui emplissaient les amphi me permettaient de ne pas tomber dessus toutes les six minutes.

Je sortis précipitamment de la grande salle, pressée d'en finir. Je n'attendis même pas mes amies puis me ruai vers mon casier, n'ayant qu'une seule envie : rentrer chez moi. Alors que je récupérais mes affaires dans mon casier, la sonnerie de mon téléphone retentit. En essayant de décrocher, je fis tomber toutes mes affaires au sol.

Il n'y a qu'un pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant