First love

Six.

Charlie Bridges.
Mardi 10 mars 2015 - Westerville, Ohio.

J'ai aidé mes parents à débarrasser la table pendant qu'ils couchaient Zack. Je vais embrasser mon petit frère et je monte dire bonne nuit à Matthew. Je m'assois sur son lit et caresse ses cheveux.

- Alors mon grand, tu es pressé d'être demain ? souriais-je.

- Oui. Maman a dit qu'elle sera réveillée quand je rentrerais de l'école.

- Tu n'as pas oublié que demain je viens te chercher avec les garçons ?

- Non, me répond-il en secouant la tête.

- Chouette. Aller, dors bien. Demain c'est ta journée.

- Je t'aime Charlie.

- Moi aussi, mon cœur.

Je l'embrasse sur la joue et je referme la porte en sortant. Je vais dans ma chambre et je m'assois sur mon lit avec mes cahiers de cours. Il faut bien que je révise à côté de ma famille et le soir est le seul moment où je peux le faire. Mon portable vibre sur le matelas. Je laisse mon livre d'histoire de côté pour le prendre dans mes mains.

De : Inconnu
Ne t'énerve pas. C'est ton frère qui m'a donné ton numéro.
- S.

A : Shay
En revanche, il ne t'a pas obligé à m'envoyer un message. N'est-ce pas ?

De : Shay
Non, en effet. J'en avais envie.

A : Shay
Oublie-moi.

De : Shay
Je ne peux pas.

Je soupire et éteins mon téléphone sans répondre. Je reprends mon livre d'histoire sur mes genoux quand quelqu'un toque à la porte de ma chambre. Je relève la tête et vois ma mère, une assiette avec une part de gâteau et une tasse dans les mains.

- Je peux ?

Je me décale pour lui laisser un peu de place. Elle pose la tasse contenant du chocolat chaud sur ma table de nuit et l'assiette entre nous. On se met à en manger toutes les deux.

- Zack t'a montré son dessin ?

- Oui. Il m'a aussi dit qu'il avait parlé avec toi en rentrant de l'école.

- C'est exact.

- Il a dit qu'il voulait m'aider pour que je sois fière de lui.

- Il se sent un peu délaissé. On est tous beaucoup plus grand que lui. Peut-être qu'il est triste que tu ne t'occupes plus de lui, mais il sera heureux quand il aura un bébé avec qui jouer.

- Tu aimerais que ce soit quoi ?

- Je ne sais pas. Une fille ne serait pas de refus. Il y a beaucoup trop de testostérone dans cette maison, riais-je. Mais j'avoue que je ne saurais pas comment m'occuper d'une fille. Les garçons, je les connais maintenant. Je sais comment ils fonctionnent. Peu importe. Maman ? Pourquoi est-ce que vous vouliez une si grande famille ?

- Ton père a grandi avec trois sœurs et moi, je suis fille unique. J'ai toujours voulu avoir une grande famille pour que mes enfants ne se sentent pas seuls. Et puis, chaque enfant est un cadeau de Dieu.

- Mais sept enfants quand même.

Elle hausse les épaules en souriant. Elle mange un bout de gâteau et relève la tête vers moi.

- Alors, euh, Shay est revenu ? demande-t-elle prudemment.

- Maman, soupirais-je.

- Ton père m'a dit que vous vous étiez violemment disputé devant la maison.