Chapitre 9: Desastrous photography

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Ma respiration se fit saccadée, je m'en fichais.

- Je ne veux pas y aller ! Finis-je par murmurer, le visage ruisselant de larmes.

Margaret me regarda navrée, repoussa une mèche qui me barrait le visage, leva mon menton vers elle et me raisonna:

- Enfin Charly tu es grande ! Ne fais pas tant de caprices ! Fais le pour Angie, pour Davis !

A l'énonciation de mes parents, je tressaillis, la repoussai méchamment et couru m'enfermer dans le placard le plus proche.

Je ne voulais pas aller à cet enterrement. Comment pouvait-elle m'y obliger ? Je préférais pleurer tout mon soûl ici, certainement pas publiquement.

La porte du placard se rouvrit instantanément. N'y tenant plus je jetai avec hargne à ma marraine qui ne le méritait pourtant pas:

- Fiche-moi la paix ! Tu ne sais pas ce que c'est souffrir ? Me laisser. C'est la seule chose que je te demande. Je ne t'ai jamais rien demandé, tu peux bien m'accorder cette faveur. Je sais que tu ne me comprends pas. Tu ne peux pas. Tu ne souffres pas et je ne peux pas t'en vouloir, après tout tu n'es rien. Absolument rien. Je suis la seule à souffrir. Laisse-moi.

A ce moment-là, aveuglée par la douleur, je ne pensais qu'à moi, qu'aux souffrances que je pouvais endurer.

Alors qu'en vérité, je n'étais pas la seule à souffrir.

Surprise par mes paroles cinglantes, Margaret fronça les sourcils, et me donna une claque bien méritée.

Les yeux brillants de haine je lui avais déclaré, avec toute la haine qui remplissait mon sombre cœur:

-  Disparais de ma vie, jamais je n'ai voulu que tu sois là, jamais tu m'entends ? Jamais je n'ai voulu que tu sois ma marraine ! Jamais je n'ai voulu que tu me prennes sous ton aile. Jamais je n'ai voulu de toi tu comprends ?

Margaret n'avait rien répliqué sur le moment, elle s'était contentée de refermer le placard et s'était éloignée. Finalement, dans un emportement inattendu, elle revint brusquement et déclara avec froideur:

- Comme tu voudras Charly. Je conçois parfaitement que tes parents te manquent, que ce soit une étape difficile. Mais ça ne sert à rien de reporter ta colère sur les personnes qui veulent t'aider, tu vas les perdre et t'éloigner. T'éloigner si vite, que l'on ne pourra plus rien faire pour te rattraper ensuite. Tu le regretteras mais il sera trop tard. Vit comme tes parents l'auraient voulu. Comporte-toi tel qu'ils l'auraient voulu, pour qu'ils soient fiers de toi. Es-tu certaine qu'en ce moment, tu te comportes ainsi ?


Ses paroles glaciales m'avaient achevées. Tout ce qu'elle avait dit était vrai je le savais. Je commençais déjà à m'éloigner. Pourtant, malgré ses paroles, je n'avais toujours aucunement l'intention d'assister à l'enterrement. C'était une étape que je n'étais pas encore prête à franchir.

Je pleurai, encore et encore. Mes parents. Mes parents. Ils me manquaient déjà tant. L'angoisse ne me quittait plus. Qui s'occuperait de moi à présent ? Prendre une adolescente en charge était un héritage que beaucoup n'étaient pas prêts à assumer.

Somehow, I would know ... [ ANCIENNE VERSION ]Where stories live. Discover now