Somehow, I would know ... [ ANCIENNE VERSION ]

Chapitre 9: Desastrous photography

Je frissonnai, subitement mélancolique. Je tournai finalement la page où je tombai sur la première photographie. La photographie en question avait été prise lorsque je venais de naître. Je me trouvais dans une couveuse, visiblement à la maternité. Je me détaillai avec attention et remarquai attendrie que mon petit visage poupin était couvert de plaques rouges, j'avais l'air complétement exténuée - ce qui était sans nul doute le cas - et j'avais tout l'air en pleine crise. 

 Je reportai mon attention sur la photographie suivante qui montrait un bébé tout autre. Mary sans grande surprise. Contrairement à moi, elle paraissait calme et offrait un sourire édenté au photographe - chose comique puisqu'elle venait à peine de naître ! -

Je passai aux clichés suivants, j'avais à présent un an et je buvais un biberon. Un cliché où elle apparaissait se trouvait juste à côté. Les pages qui suivirent étaient identiques, la seule différence étant que nous prenions une année à chaque fois.

La première photo où nous nous trouvâmes toutes les deux, fut lors de mon huitième anniversaire, elle était déguisée en lion et moi en zèbre, je supposai sans grande difficulté que le thème était le jungle. Bien que la totalité de nos visages étaient dissimulés par les têtes d'animaux, je nous trouvai à croquer.

A côté de moi, des enfants posaient, tout sourire, eux aussi déguisés, je fus incapable de me souvenir leurs noms. Je me remémorais de cet anniversaire - ou plutôt des vagues souvenirs qui m'en revinrent - Il s'était déroulé la première année où j'étais devenue amie avec Mary qui était dans ma classe. Nous ne nous étions ensuite plus quittées, le hasard faisant qu'elle habitait dans la même rue que moi à ce moment-là.

 Les photos s'enchaînaient, accompagnées de petits commentaires qui faisaient aussi offices de légende. Mary s'était arrangée pour que sur chaque cliché, nous apparaissions ensemble. Elle ne collait plus seulement les anniversaires, elle avait également collé quelques clichés comiques sur lesquels nous jouions à la marelle - où je me trouvai par terre en train de pleurer -  où nous boudions toutes les deux, où nous rions ... Chaque cliché me fit frémir, rire. Je ne pus le nier, l'idée du cadeau de Mary était agréable et je me donnai à cœur joie de partir à la chasse aux souvenirs. J'arrivai finalement à un cliché. J'ouvris la bouche tant mon étonnement était grand. Elle avait osé. Comment avait t-elle pu ? J'aurais dû refermer rageusement l'album, au lieu de ça, je restai à observer la photo. J'étai incapable de quitter des yeux la photographie, je n'y arrivai pas. L'émotion me submergeait d'or et déjà.

Tout me revenait. Tout dans sa totalité. J'étai assaillis de soubressauts, je restai immobile, incapable de bouger d'un iota. Pourquoi devait-elle appuyer là où cela faisait si mal ? Pourquoi ? Ne connaissait-elle pas la douleur de perdre un être cher ? Ne connaissait-elle pas ma douleur ?

Les larmes coulèrent abondamment le long de mes joues, je ne fis rien pour les arrêter. A quoi Mary jouait-elle ?

***** Flash Back, le 25 Mai 2012******

- Charly ! Regarde-moi dans les yeux ma chérie ! Me supplia Margaret, ma marraine.

Je me débattis de son étreinte, elle me rattrapa. Je demeurai muette mais sifflai intérieurement. Je voulai qu'elle me lâche. J'avais le droit de pleurer, qu'elle me laisse tranquille ! J'émis un grognement et pleurai de plus belle.