L'Ange et Le Loup [En Pause Pour Réécriture]

Chapitre 2

Le lendemain, Dee vint me chercher, comme à notre habitude, pour aller au lycée.

Le trajet se passa dans le silence. Je repensais au rêve que je venais de faire, la nuit dernière, le même que la nuit d'avant. Cela ne m'était jamais arrivé. Ce fait me renfrognais dans mon idée que je devais peut être plus prudente que d'ordinaire ...

Je m'assis, comme à chacun de mes cours de français, au fond de la classe près des radiateurs. M. James était mon enseignant préféré. Toujours un mot gentil à glisser à certains élèves. Mais surtout, il me laissait dessiner tant que je voulais pendant son cours du moment que mes notes ne baissaient pas.

Cette fois-ci, je m'étais mis à dessiner ce symbole que j'avais pu apercevoir dans les derniers songes. Ce "signe" m'obsédait, il s'imposait dans ma tête à longueur de journée.

Il ressemblait à une rune ancienne mais en me rappelant étrangement, à force d'observation, des ailes. Je sais que ça peut paraître vraiment étrange de mette ces deux termes plutôt opposés ensembles mais c'est comme ça que je le concevait : l'aspect ancien et très graphique des runes en y mêlant l'étrange impression d'y voir des ailes.

Plongée dans mes dessins, je ne vis pas le mystérieux garçon, que j'avais renversé la veille, prendre place près de moi.

Il ne m'adressa pas la parole. Il fixait seulement mon dessin. Il ne devait pas avoir remarqué que je le regardais à la dérobée depuis son arrivée et lorsque que je levai enfin réellement mes yeux vers lui, il détourna le regard en affichant une mine impassible. Je détestais cet air par dessus tout alors je retournais à mes dessins en décidant de l'ignorer pendant tout le cours.

J'avais réussi à suivre le cours sans regarder mon voisin. J'avais quand même senti son regard sur moi mais je m'étais forcé à rester concentrer sur le cours de M. James.

Mais je dois bien l'avouer, je n'ai pas pu m'empêcher de le détailler à une ou deux reprises. Il possédait des cheveux bruns avec de très discrètes nuances de blond à certains endroits. Je devais bien avouer que ça le rendait vraiment mignon. Il avait les traits fins. Sa bouche était légèrement charnue, suffisamment pour se faire désirer par de nombreuses filles. Mais ce qui me marqua le plus fut ses yeux. Aussi bleus et profond qu'une mer agitée. J'y voyais de nombreuses subtilités de bleu plus clair et cela rendait le tout très harmonieux.

Il était plutôt beau à regarder. Pas excessivement musclé, mais suffisamment pour en faire défaillir plus d'une. Son corps était agréable, plutôt bien équilibré. Des bras forts et des mains qui devaient très certainement être douces et délicates malgré leur puissance certaine.

La matinée se passa dans une routine habituelle, sans revoir ce beau brun.

A midi, je retrouvais Dee et Aiden à notre table. Je considérais Aiden comme un grand frère pour moi. Il avait toujours occupé ce rôle depuis la première fois que je l'avais croisé.

J'avais rencontré Aiden un matin de printemps dans la forêt qui bordait la maison de ma tante. Le soleil venait de se lever et le ciel abordait une magnifique teinte rose orangé.

Je venais tout juste de perdre mes parents et je pleurais seule au pied d'un arbre. Aiden s'était immédiatement approché de moi. Il avait toujours été comme ça, doux, généreux et altruiste. Il m'avait pris dans ses bras et m'avais bercé comme on le ferait avec une enfant. Je n'avais pas réagi à cette marque d'affection de cet inconnu.

Ce moment m'avais paru infini. Il aurait pu durer une minute ou une heure, je me sentais bien et ça faisait longtemps que je n'avais pas éprouvé d'émotion aussi agréable.

Une fois calmée, je relevais la tête.

- Merci ... Je m'appelle Heaven.

- Aiden.

Un long silence s'était installé. Mais ce n'était pas un de ces silence pesant et gênant, seulement un silence où nous nous observions et où chacun était plongé dans ses pensées. Nous nous fixâmes sans rien dire, comme si nos yeux parlaient pour nous.

- Nous nous reverrons, n'est-ce pas ?

- Je serais toujours présent pour toi. me lança-t-il avec un clin d'œil qui lui valut un sourire franc et véritablement amusé de ma part.

- Eh bien, à une prochaine fois j'espère. souriant malgré mon visage encore marqué par mes larmes.

- Oui, à une prochaine fois ...

Et c'est ainsi que nous étions devenu très proches. Il était toujours près et pour moi dans mes mauvaises passes et avait un humour débordant.

Notre repas terminé, nous décidâmes d'aller passer un peu de temps à l'extérieur à profiter du peu de soleil qu'il y avait aujourd'hui, avant de reprendre les cours.

Aiden nous faisait encore et toujours ses blagues afin de détendre l'atmosphère légèrement tendue mais j'étais distraite. Je ne parvenais pas à me concentrer sur autre chose que ce signe ... Il s'imposait à moi dès que je laissais mon esprit vagabonder.

- Heaven, ça te dirais de sortir vendredi soir ? On pourrais même aller faire les boutiques ensemble pour ce trouver une tenue avant ! me proposa-t-elle avec un immense sourire et des yeux mi-implorants, mi-amusés.

   Impossible pour moi d'y échapper ! Quand Dee me regardait de cette manière, je ne résistais jamais bien longtemps.

- D'accord, ça me changera un peu les idées ! lui lançais avec un sourire en coin.

   Nous continuâmes à discuter de cette soirée où tous les terminales étaient conviés. Dee aborda le sujet de nos tenue et, peu de temps après, je fus sauvée par la sonnerie.

   L'après midi se passa dans une monotonie fatigante. J'essayais tant bien que mal de me concentrer sur mes cours afin d'éviter les mauvaises notes et, surtout, afin d'éviter de m'interroger sur la signification de ce mystérieux symbole.

   La sonnerie me libéra de mon dernier cours de la journée et Dee me proposa de ma raccompagner chez moi.

   Nous plaisantâmes pendant tout le trajet. Dee me parlait sans cesse de cette soirée et de notre sortie du lendemain pour nos tenues.

- Tu verras, ça sera la meilleure soirée de l'année ! s'exclama mon amie.

- Et surtout, notre première soirée ! plaisantais-je dans un fou rire.

   Puis nous rigolâmes sans pouvoir nous arrêter si bien que nous étions déjà arrivées chez moi.