Chapitre 18, Hemli

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L'homme s'avance vers moi. Je le reconnais. Je l'ai déjà vu. Il tend sa main gantée et me caresse la joue. Je n'ose plus bouger, j'ai peur, je suis pétrifiée.

- Toi aussi, tu es devenu belle... Avec ce teins de porcelaine on dirait une poupée...

Il me chuchote à l'oreille, d'une voix mielleuse et glaciale qui me fait frémir :

- MA poupée...

Il se retire et continue à voix haute :

- Je dois avouer que vous me plaisez, toutes les deux ! Vous vous défendez plutôt bien pour des jeunes filles...

A ce moment-là, je cherche, je fouille même, dans mes souvenirs et ceux du Mal. J'ai déjà vu cet homme quelque part... Puis une partie de moi me souffle qu'il est sombre, élégant, ténébreux. Dangereux. Tout ce qu'il y a de plus maléfique.

- Je me présente ! s'exclame-t-il d'un ton théâtrale en faisant voler sa cape. Je m'appelle Gunnakt Nelifia, incontestable seigneur au service du Mal !

Cette phrase, ce nom, me font retrouver ce que je cherchais. Je revois les gens qui s'endorment, une femme qui crie, un village en flamme. Je chancèle. Mes marques me brûlent atrocement et tous ces souvenirs si horribles dans ma tête... Gunnakt se penche vers moi :

- Alors, ça y est ? Tu te souviens ? Eh oui, c'est moi qui est mis ton village à feu et à sang pour te récupérer ! D'ailleurs, je dois avouer que tes parents m'ont donné du fil à retordre... Tu devrais être flattée, nous nous sommes battus pour toi...

Je me redresse et tente un pas vers lui mais mes jambes me lâchent et je tombe dans ses bras. Je sens que j'ai de la fièvre, mon front ruissèle de sueur.

- Mes... Mes parents... ?

Ils ne m'avaient donc pas abandonnée... Il sourit méchamment :

- Oui tes parents : Etealos et Céleste, comte et comtesse de Twillthorne. Ca te rappelle des choses ?

Je me sens au plus mal. C'en est trop. Je m'arrache à son entrave avec difficulté et le regarde droit dans les yeux.

- Où sont-ils ?

- Je n'en ai pas la moindre idée, répondit-il avec indifférence. Ils ont fuis lorsqu'ils ont compris qu'ils ne pouvaient rien contre moi.

Je tremble de rage, je sens une larme qui coule. Me dit-il la vérité ? Leur a-t-il fait du mal ? Si c'est le cas, il va le payer. Je tente de l'attaquer mais il anticipe mon mouvement et le bloque. Je le rate de peu tandis qu'il tient fermement mon poignet. Mon attaque va trouer le champ magnétique qui nous entoure mais ce dernier se reforme aussitôt. Cette bulle dans laquelle nous sommes enfermés est constituée de la même matière que la barrière de la Limite.

Gunnakt me sert le bras trop fort. Je gémit tandis qu'il le tord pour m'obliger à me tourner. Je me plis pour éviter qu'il ne me le casse. Il me parle à l'oreille, je sens son souffle chaud sur ma nuque.

- Je suis beaucoup plus fort que tu ne l'imagines, joli fleur...

Je me débat mais il a beaucoup plus de force que moi.

Soudain un cri retentit et une boule de magie bleue va s'écraser sur un arbre, à quelques mètres. Mon assaillant me lâche  et nous nous retournons. Earwen a le bras tendu et Eldhwen le tien, l'empêchant de faire quoi que ce soit.

- Eh bien, eh bien ! On essaie de m'attaquer par derrière, chère Earwen ?

Pour toute réponse, elle regarde sa sœur comme si celle-ci venait de la trahir.

Maudite, tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant