Esclave Malgré-Elle.

Chapitre 1, Seilah

PDV Danielle :

Je me réveillais mais n'ayant pas la force de faire un seul mouvement, je restai les yeux fermés et essayai tant bien que mal d'identifier l'endroit où je me trouvais. D'abord, impossible pour moi de bouger : ma tête me faisait horriblement mal, c'est comme si on me donnait plusieurs coups douleureux.
《 Allez, fais un effort Danielle...》
Je posai ma tête le plus délicatement possible sur une espèce de chose moelleuse. Un oreiller sûrement. On peut donc en conclure que j'étais allongé sur un lit. Un lit plutôt confortable.
Je bougeai lentement, très lentement tellement je me sentais épuisé. Puis soudain, quelqu'un me prit la main. La main était froide, mais douce. On me la caressa, alors je fis un immense effort et tentai d'ouvrir un minimum les yeux. Je pus distinguer à travers, de longs cheveux noirs et un corps fin. Une femme.

- Qui... êtes... vous...? Essayai-je de dire.
- Ne t'inquiète pas, je ne vais pas te faire de mal. Tu es en sécurité maintenant.
- Où... suis... je...? Que... s'est-t-il...

Cette femme me toucha le front et me releva le plus délicatement possible.

- Chut... tu es assez épuisée comme ça. Je suis navrée. Je n'aurais pas dû abuser des somnifères.

Est-ce que je viens d'entendre ce que je viens vraiment d'entendre ? Cette inconnue m'a donné des somnifères ?
- Comment... comment... ça...

Je basculai lentement en arrière mais la jeune femme me rattrapa bien avant. Elle me porta et m'installa sur une chaise. Même dans mon état, je fus quand même surprise de sa force.
- Où.... est.... Luxus....?
- Bois ça.

Elle me tendit une sorte de flacon et me la fit boire. Le goût était juste immonde, mais totalement impuissante, je me laissai faire. Puis d'un coup, j'ouvris subitement les yeux qui étaient à présent grands ouverts. J'allais beaucoup mieux. Étrange...
- Que... qu'est-ce-que c'était ? Une potion ?

La jeune femme se moqua doucement.
- Non, c'est un médicament venu de chez nous, en Égypte. C'est très connu dans le coin.

Il ne me fallait pas plus d'explications. À présent dans mon état normal, je me souvenais de tout c'qu'il s'était passé. J'étais à présent à Edfou, en Égypte.
- J'ai dormi... pendant combien de temps ?
- Une journée.
Je n'en crus pas mes yeux. C'était un rêve, en faite. C'est ce que j'espérais en tout cas. Que tout ceci ne soit qu'un maudit rêve.
- Une journée ???
- Exact. Mais ne t'en fais pas, Maître Lamur ne te fera pas de leçon pour toi.
- Qui est Maître Lamur ? Demandai-je malgré le fait que je me doutais de la réponse.
- Celui qui t'a engagé à servir dans son empire.
- Bien sûr... chuchotai-je à voix basse.

La jeune fille se recula et se baissa pour se saluer :
- Je m'appelle Seilah. Je suis aussi une servante de la famille Lamur, comme tu as pu le constater. Je travaille chez eux depuis 10 ans déjà.
- Toi aussi tu as été enlevée de ta famille ?
Elle hocha tristement la tête.
- Mais tout ceci est du passé maintenant. Il faut accepter notre destin.
- Je ne veux pas l'accepter. Pas moi. Dis-je en croisant les bras.
Elle alla répliquer mais une autre personne, un homme d'une trentaine d'années, habillé en tenue de serveur entra brusquement dans la chambre et parla à Seilah d'une langue qui m'était inconnue :
- Walakun shayatta, madha tafealina? al'amir Seilah alaintizar !*
(N.D.A : Mais Merde, tu fous quoi ? Le prince t'attends Seilah !)

- Sawf yakun hunak haq, la taqliq.*
(N.D.A : J'arrive tout de suite, ne t'inquiètes pas.)

Cela devait sûrement être de l'arabe. Seilah se retourna alors vers moi et se salua :
- Je suis désolé, mais il faut que je me retire.
- Attends, mais et moi ? Qu'est-ce-que je dois faire ?
- Reste ici jusqu'à mon retour d'accord ?
- Où est-ce que tu vas ? Et qui était cet homme ? Qu'est-ce qu'il t'as dit Seilah ?

Elle allait me répondre quand une autre personne au fond s'écria violemment :

- Laenata, wa'innama hu hayth alllaenata! Antaqalat alhimar alana! 'Ana alquraf min aljawe!*
( N.D.A : Putain, mais elle est où bordel ! Qu'elle bouge son cul maintenant ! J'ai faim merde !)

Je pus deviner tout de suite qu'il ne s'agissait pas de la même personne qui avait brusquement ouvert la porte tout à l'heure.

- Danielle, je suis désolée, mais on en reparle plus tard, je dois vraiment y aller.
- Mais...
- Et surtout, tu restes ici jusqu'à mon retour. Ne bouges surtout pas.

Je n'eus pas le temps de répliquer une deuxième fois qu'elle avait déjà claqué la porte. Je n'entendais absolument plus rien à présent autour de moi. J'étais seule, enfermé dans cette chambre et en plus, je ne savais même pas où je me trouvais exactement. Il ne me restait plus qu'à attendre le retour de Seilah.

Je restai enfermé ici une heure, puis deux, puis quatre, puis six... Cela faisait six heures que j'attendais là, allongé sur le lit, pensive et en même temps inquiète. Seilah n'était toujours pas revenue. Et si elle m'avait oublié ? Si il lui était arrivé quelque chose ? Trop de questions se bousculaient dans ma tête, je décidai alors d'attendre encore un peu.

La nuit tomba. Toujours pas de Seilah. Je crois qu'elle m'avait vraiment oublié. Je perdais patience. Devais-je encore l'attendre ou alors je prends le risque de sortir ? Bon, prenons le risque.

J'ouvris doucement la porte, marchai sur la pointe des pieds sans savoir où aller. Je me trouvai dans un long couloir presque interminable je dirais. En tout cas, je ne devais en aucun cas faire un seul bruit.
Je marchai toujours dans cet immense couloir quand le chemin s'arrêta enfin par des escaliers. Je ne pouvais pas voir à quoi menait ces escaliers puisque pendant tout le trajet, j'avais marcher dans le noir.

Que faire ? Monter ou faire demi-tour ?

Malgré ma forte curiosité, je fis demi-tour ayant peur de me faire repérée.
Mais c'est alors qu'en marchant sans faire attention à ce qu'il se passait autour, un homme me plaqua brusquement contre le mur, ce qui me fit reprendre mes esprits, et plaça juste à quelques centimètres de ma gorge un couteau. Je ne bougeai plus.

- T'es qui ? Me demanda-t-il agressivement.

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N.D.A : L'histoire se passe en Égypte, autant pour moi que je les fasse parler en arabe de temps en temps.