Je voulais également le voir, la curiosité prenant le dessus sur ma méfiance et ma petite boule de nerfs qui s'était nouée dans ma gorge. J'appréhendais ce que j'allais découvrir.

La course semblait interminable et ennuyante.

La lumière s'éteignit, les sanglots s'arrêtèrent un instant, et l'obscurité reprit sa domination sur ces lieux.

À peine essoufflé, je m'arrêtais pour inspirer une grande bouffée d'air. Le fait que je puisse respirer si facilement après tant d'efforts était fort étonnant et... Troublant.

Tout cela pour rien.

La lumière réapparue subitement, me prenant de surprise.

Devant, derrière et sur mes côtés. Elle réapparaissait comme si elle jouait à un jeu avec moi.

Je restais de marbre, immobile, les yeux clos pour me concentrer sur mon esprit embrouillé.

Un son me fit sursauter. J'ouvris les yeux et comprit que je n'avais plus d'emprise sur mon corps car je n'arrivais plus à faire un geste.

Je voulais me retourner.

La source de cette lumière provenait de derrière moi, et son éclat était plus puissant que le premier, aussi puissant que des projecteurs. On aurait dit qu'il avait été ranimé.

Je percevais mon ombre, et fut surpris de voir une silhouette humaine plantée face à moi, à la pointe de mon ombre.

Je ne parvenais toujours pas à bouger, faisant grandir une colère en moi.
Je voulais m'approcher.

Pourquoi tant d'obstination ? La réponse était simple : c'était cet humain qui était à l'origine de ces sanglots.

C'était un petit garçon, recroquevillé sur lui-même et dont le visage était caché par ses genoux rapprochés contre son maigre torse.

Je crus reconnaître des vêtements d'hôpitaux.
Des vêtements de patient.

Mes yeux parcouraient cet enfant, mon incompréhension ne s'améliorant point.

Quelques aiguilles médicales étaient plantés dans ses avant-bras, reliées à des tuyaux jusqu'à une perfusion suspendue.

Mon regard fut attiré par la poche de perfusion, et corps réagissait plus vite que mon esprit.

Le liquide transparent de la poche de perfusion commençait à se teinter de rouge...

Une couleur existait dans ce monde de désespoir.
Le rouge.
Le sang.

Mes membres tremblaient, mes muscles étaient tendus, ma respiration s'accélérait et mes yeux s'écarquillaient.

Pourquoi la peur me hantait corps et âme ?

Le liquide rouge se mit à ruisseler le long des bras, provenant de ses aiguilles. Elle commençait à couler de plus en plus, presque à flot.

Alone In My Dark Memories [EN ARRÊT]Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ