L'amitié

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Une semaine était passée depuis mon arrivée au bloc et je me sentais de plus en plus seule. Les personnes dont j'étais le plus proche étaient Minho, Newt et Alby. Je m'entendais plutôt bien avec Winston, Zart, Clint, Jeff et Frypan également mais les autres blocards m'ignoraient, me fuyaient. J'avais l'impression que c'était Gally qui leur disait de ne pas m'approcher et ils l'écoutaient. Il me détestait et c'était évidemment réciproque.

Ce mal-être me pesait de plus en plus. Je n'en avais même pas parler à Minho. Lui aussi ne parlait pas aux autres mais c'était dans son caractère d'être discret et de se mettre à l'écart. Moi, je n'avais rien demandé et je ne me sentais pas à ma place.

La vie au bloc était loin d'être joyeuse.

***

Aujourd'hui, j'avais ma journée d'essai avec les bâtisseurs et évidemment, c'était Gally le maton. J'y alla en traînant les pieds et sous l'insistance de Newt qui me disait que je finirait au gnouf si je faisais pas un effort. Comme si c'était de ma faute!

Je retrouva la bande de bâtisseurs qui étaient occupés à réparer le toit d'une cabane. Gally me lança un regard noir lorsque j'arriva près d'eux.

- Tu es en retard! gronda-t-il.

- Tu n'a pas intérêt à faire la maline avec moi!

Je leva les sourcils, l'air de dire "Ou sinon quoi?". Dans ma position, je savais bien que je devais éviter de le provoquer mais je ne pouvais pas me laisser marcher sur les pieds sans rien faire, sans rien dire. Il serra les dents et me lança un marteau que j'attrappa à la volée.

- Puisque tu es là, tu vas te rendre utile. Monte! m'ordonna-t-il avec un sourire carnassier.

Je soupira et me dirigea vers l'échelle mise à disposition afin de monter sur le toit. J'étais à peine arrivée à la moitié que je commença à me sentir mal. La tête qui tourne, mes jambes qui tremples, l'impression d'étouffer... Je baissa la tête mais lorsque je regarda en bas, je sus que c'était une erreur. Ma vue se troubla et je releva aussitôt la tête. Alors c'était donc cela ce que l'on appelait le vertige?

- Gally! m'exclamais-je d'une petite voix.

- Quoi encore? grogna-t-il en soupirant.

- Je...je me sens...pas bien! J'ai le vertige!

Je l'entendis ricaner. J'aurais bien voulu répliquer mais ce n'était pas le moment idéal.

- Je m'en fiche! répondit-il. Tu continues à monter ou je vais dire à Alby que tu refuses de travailler! menaça-t-il.

Je voulus hurler à l'injustice mais je sus que c'était peine perdue. Ce minable avait tous les bâtisseurs dans son camp. Je souffla pour me donner du courage.

"Inspire! Expire! Inspire! Expire!" J'essaya de réguler ma respiration et je continua la montée. J'avais beaucoup de mal mais je parvins finalement à me hisser sur le toit de la cabane.

- Et maintenant, je fais quoi? criais-je à Gally qui me regardait d'en bas.

- Maintenant? Et bin tu te débrouilles!

Je le vis avec surprise enlever l'échelle et partir avec, suivie de ses célèbres toutous.

- Gally! Reviens ici! hurlais-je à pleins poumons.

Je m'époumonais à l'appeler mais rien n'y faisait. Il ne revenait pas. Je n'en croyais pas mes yeux. Il avait osé faire ça. Il était pathétique. Je sentais la haine monter en moi. Je le détestais. J'avais le vertige et pour éviter de regarder en bas, je m'assis et mis ma tête entre mes genoux, me balançant d'avant en arrière et priant pour que quelqu'un passe par là et me vienne en aide.

***

C'était finalement Frypan qui m'avait trouvé sur le toit, pleurnichant sur mon sort. Il était allé récupérer une échelle et l'avait aidé à descendre. Je lui avais fait promettre de ne pas en parler à Alby et Newt, et surtout pas à Minho. Connaissant le jeune homme et sachant qu'il ne vouait pas une grande amitié à Gally, je savais qu'il aurait été capable d'aller lui casser la figure. J'avais une totale confiance en le fait qu'il l'aurais massacré mais je ne voulais pas qu'on le banisse du bloc pour avoir frapper un blocard. Je préférais lui en parlé moi-même, pour ne pas avoir à lui cacher cela, et ensuite le calmer pour ne pas qu'il aille démolir le portrait d'Alby.

Je passa donc la fin de journée à attendre le retour de Minho, couché dans mon hamac. Quand celui-ci pointa enfin le bout de son nez, il se dirigea directement vers moi.

- Alors princesse? Tu as passé une bonne journée? demanda-t-il en s'acroulant dans son propre hamac, en face du mien, éxténué.

J'adorais ce surnom qu'il m'avait donné. Je lui fis un sourire un peu crispé en signe de réponse. Il fronça les sourcils.

- Je connais ce sourire. Qu'est-ce qui s'est passé? demanda-t-il à nouveau.

J'hésitais à lui parler de ma journée. Je me mordis la lèvre, signe de mon hésitation. Cela ne faisait qu'une semains qu'on se connaissait mais c'était comme si on se connaissait depuis toujours. Il savait tout de moi: Mes goûts, mes mimiques, mes tics... et vice versa. On se comprenant en un regard. Etait-ce cela l'amitié? Je crois bien que oui.

- Aly? insista-t-il.

Voyant que je ne répondais pas, il soupira vint s'asseoir à côté de moi.

- Je sais que..., hésita-t-il. Je sais que tu as eu ta journée d'essai avec les bâtisseurs.

Son regard dériva vers Gally, qui était en train de discuter avec Winston un peu plus loin. Je compris tout de suite à quoi il pensait.

- Qu'est-ce qu'il a fait? murmura-t-il.

Je soupira et le regarda droit dans les yeux.

- Eh bien..., commençais-je, il a voulut que je monte sur le toit de la cabane pour le réparer. Mais c'est à ce moment-là que j'ai découvert que j'avais le vertige. J'ai voulu descendre mais il a insisté pour que je continue à monter en disant que sinon, il dirait à Alby que j'avais refusé de travaillé.

Je sentis Minho commencer à se crisper à mes côtés. Je lui pris alors la main pour le rassurer. Il se détendis un petit peu.

- Mais ce n'est pas fini, conituais-je. Une fois arrivée en haut, je lui ais demandé ce qu'il fallais que je fasse. Il m'a alors dit de me débrouiller et il est partit avec l'échelle, me laissant seule, sur le toit toute la journée.

Minho se leva en un clin d'oeil. Je pus voir de la rage dans son regard. Ses points étaient serrés et sa mâchoire crispée.

- Je vais le tué cet enfoiré! s'exclama-t-il en faisait un pas dans sa direction.

- Non! criais-je en me mettant devant lui, les mains sur son torse.

- Pourquoi? demanda-t-il, visiblement surpris.

Je le regarda droit dans les yeux, maintenant mes mains sur son torse, une larme coulant sur ma joue.

- Parce que je sais que tu es capable de lui démolir le portrait, commençais-je à expliquer. Et tu sais très bien qu'une des régles les plus importantes est de ne jamais frapper un blocard. A ton avis, qu'est-ce que ferait Alby si tu faisais cela? Tu es peut-être le maton des coureurs et un des éléments les plus importants au bloc, les règles sont les mêmes pour tout le monde. Et qu'est ce que je ferais moi si tu te fais bannir? Par ma faute en plus. Tu es un de mes seuls amis ici. Je n'ais surtout pas envie de te perdre, finis-je avec des sanglots dans la voix.

Ses traits se radoucirent instantanément face à ma tirade. Il me prit alors dans ses bras, mes larmes coulant sur son épaule.

- Toi aussi tu es importante à mes yeux, murmura-t-il à mon oreille.

Tome 1: La nouvelleWhere stories live. Discover now