Sorcière et Loup Garou

CHAPITRE 4

C'est lui en personne qui m'ouvrit la porte, le sourire aux lèvres. Comme à son habitude, ses cheveux blond son ébouriffés de partout et il porte un jean noir troué avec un T-shirt blanc. On ne s'était pas vu depuis trois jours et pour nous, trois jours correspondent à une éternité ! Il m'embrasse sur la joue puis me fait entrer. Il m'amène dans sa chambre, et je prends place sur la chaise de son bureau.

- Tes parents ne sont pas là ? Demandais-je.

- Non. Mon père est à la librairie et ma mère va rentrer d'une minute à l'autre je pense.

La librairie ! J'ai oublié d'y retourner ! J'irai en fin de journée ou demain pour maintenant...

- Mais dit moi, quel bon vent t'amène ? En général, c'est moi qui viens te voir, se vante Tom en s'affalant sur son lit. Il s'est passé quelque chose avec tes parents ?

Son ton était légèrement inquiet. Je soupir en faisant un sourire en coin. Il comprend le sens de ma réponse.

- Raconte-moi.

En m'ayant dit ces mots, il s'était redressé et me prête maintenant une oreille attentive. J'ai bien l'intention de lui raconter en détails ma petite « aventure ».

Après mon récit, il est toujours dans la même position que quinze minutes au pars-avant. Dès que je me tais, il prend la parole.

- J'aurais eu la même réaction que tes parents. C'est vraiment insensé ce que t'as fait.

Son air colérique se radouci.

- Le principal, c'est que tu n'aies rien. Mais ce ne sera pas toujours comme ça, alors promet moi que tu n'iras plus dans la forêt.

- Promis.

Il vient me prendre dans ses bras. Notre accolade ne dura pas plus de dix secondes car, sans s'en apercevoir, la mère de Tom était rentrée, et elle frappa à la porte. Elle est bien restée avec nous au moins dix minute, au grand désespoir de Tom, qui me lançait des regards incrédules alors que j'étais en grande conversation avec sa mère.

Nous avons ensuite passé le reste de l'après-midi ensemble avec Tom. On a été se promener dehors mais il n'a pas voulu ne serait-ce qu'aller aux environs de la forêt pour mon « bien », m'a-t-il dit. Toujours est-il que tous les bons moments ont une fin. Je vais devoir rentrer chez moi car il est quand même dix-neuf heures et mes parents vont s'inquiéter. Je repasse par le salon accompagnée de Tom. Sa mère et son père sont assis sur le canapé tous deux en train de lire un livre.

- Au revoir Mme Olga !

Sa mère me salua gentiment.

- Euh... Mr. Olga, ça ne vous dérange pas si je repasse demain pour le manuel ? J'ai eu un petit problème tout à l'heure et j'en ai complètement oublié de passer à la librairie... Dis-je honteuse.

- Non bien sûr ! Ne t'en fait pas je te l'ai gardé !

Je le remercie et le salue, puis repart chez moi, toujours accompagnée de Tom. Je le remercie une fois arrivée, et rentre non enthousiaste dans ma maison. Je trouve mes parents dans le salon. Ma mère en me voyant se releva prudemment et sourie.

- Tu as passé une bonne après-midi ?

J'acquiesce. Elle m'invite dans la cuisine ou je trouve la table mise, et une odeur de viande se dégage d'une des deux poêles. Ma mère prend place, suivie de moi.

- Ton père termine de remplir son contrat et il nous rejoint.

- D'accord.

Comme prévu, mon père arriva peu de temps après. Ma mère fit le service, puis nous mangeons dans un silence de plomb. Je n'aurais jamais cru en arriver là avec mes parents : ne pas se parler au sujet d'une simple discussion ! Mais ils ne sont décidemment pas prêt à parler. Et moi, qu'est-ce que je pourrais bien dire ? Rien malheureusement...

Après le dîner, j'embrasse mon père et ma mère sur la joue, puis pars me coucher.

***

Le rêve que je fais est étrange... : bien que je sois dans ma chambre la fenêtre fermée, j'entends les habitants crier de toutes parts, malgré mes yeux fermés, j'arrive à voir une lueur orange rougeâtre se tapisser sur mes murs. Je ne bouge pas pour autant, trop fatiguée. Tout le monde crie. C'est presque comme-ci on tournait un film. Un film d'horreur.