Sorcière et Loup Garou

CHAPITRE 1

Après être rentrée dans un pyjama propre, puis avoir mangé, je me suis installée dans le bureau de mon père, ou je pu continuer de lire mon livre au calme. Un bureau avec un manuel se trouve en milieu de cette pièce, et 4 bibliothèques. Une sur chaque mur. Je me suis nichée dans un coin comportant un fauteuil. En général, je me couche souvent vers 22h30, mais étant donné que je n'ai pas besoin de me lever à une heure précise le matin, rien n'empêche que je me couche plus tard.

Je ferme lourdement mon livre. A quoi ça sert de lire si on n'arrive pas à rentrer dans l'histoire du personnage ? Je ne peux pas y arriver tout en sachant qu'une bande de loups prévoient de tuer mes parents dès que l'occasion se présentera ! Alors je pars nonchalamment dans ma chambre. Mes murs brodés d'un papier peint vieux de quelques années, n'a rien de rassurant. De plus, je ne peux être éclairée qu'avec une lampe de chevet, mon ampoule à rendue l'âme... Mon cahier de dessins est étalé à terre. J'hésite à le prendre mais mon gout pour l'inspiration n'est plus là... Il ne me reste plus qu'à me coucher.

Quelques minutes après m'être emmitouflée dans mes couvertures, la porte de ma chambre s'ouvrit tout doucement, laissant apparaitre la silhouette de ma mère qui vint prendre place sur mon lit.

- Tu t'es préparée pour ta cérémonie ? Me demande-t-elle.

Ma cérémonie. Je l'avais oubliée ! Elle a lieu dans trois jours. Cette cérémonie indiquera ma majorité, car dans notre peuple, nous sommes majeurs à 17 ans. Je vais devoir passer un examen sur la magie pour voir si je suis bien au point... J'ai tout préparé et réviser, sans quoi, je ne serais pas admise comme majeure.

- Il ne me manque plus que l'uniforme, maman.

Elle me sourit et part dans ma commode, en sortant du dernier tiroir, un uniforme noirs avec une jupe ainsi quelques contours blanc bien repasser et emballer soigneusement dans un plastique.

- Emile me l'a donné tout à l'heure. C'était celui de Trina...

On n'évoque pas souvent le nom de ma défunte sœur. Ou quand on le fait, on ne s'attarde pas sur le sujet. Je me lève de mon lit et prend le plastique dans les mains.

- Il est... Magnifique ! Et, est-ce qu'elle l'a eu à sa cérémonie ? Son droit d'être reconnue comme majeure ?

 - Oui...

Ma mère était fière de Trina, sa se ressent dans sa voix.

Voyant son malaise, je lui conseille d'aller se reposer, et elle ne se fit pas priée. Quant à moi, je retourne me coucher. Demain, il faut que j'aille chercher un autre manuel à la librairie. Car en plus d'être sorciers, chacun d'entre nous à (ou devra avoir) une profession.

La lumière du jour me réveilla de bon matin à 8h30, et à 9h00 j'étais enfin prête pour partir à la librairie. Ma mère dort encore, quant à mon père, il est dans la cuisine, son journal dans les mains avec sur la table, son café. Je passe en vitesse derrière lui et lui embrasse la joue.

- A toute à l'heure papa. Et n'oublie pas de laver ta tasse après, sinon maman va encore broncher !

Je sors de chez moi et dévale la colline au pas de course. La plupart des voisins dorment encore à cette heure matinale. Mais pas les commerçants, et pas moi non plus ! Mes cheveux rassemblés en nattes des deux côtés de mon visages, ballent d'un côté à un autre avec la force du vent, et mes jambes, vêtues seulement d'un short, évitent de peu les quelques branches d'arbres des habitants. La librairie se trouve à l'entrée du village, devant la forêt...

Je rentre comme une furie dans le magasin.

- Bonjour M. Olga !

- Oh, bonjour Cristal ! Comment vas-tu aujourd'hui ?

- Je vais bien merci ! Dites, auriez-vous le dernier manuel... Rah j'ai encore oubliée son titre ! Dis-je en me passant une main honteuse derrière le crâne. Celui avant la cérémonie...

- Oh ! Je vois du quel tu parles ! Il doit m'en rester un exemplaire. Je vais fouiner dans les archives.

Je le laisse s'absenter et en profite pour laisser mes yeux vagabonder sur les grandes bée-vitrées donnant sur la forêt. Je distingue même du mouvement à l'intérieure de celle-ci... Tom ! Tom est mon meilleur ami, et je ne l'ai jamais vu se balader seul dans la forêt. Je me demande bien ce qu'il y fait...

- Euh, M. Olga ? Ça ne vous dérange pas si je repasse plus tard ?

J'entends sa réponse du fond de la pièce des archives, et n'en attend pas plus pour accourir vers l'endroit où il m'a semblé voir Tom quelques secondes plus tôt. Mon ami a beau avoir 19 ans, il n'a jamais été dans cette forêt, et il m'a toujours prévenu quand il partait quelque part. Je ne cherche pas à me faire discrète, de toute façon, si les loups rodent ici, je leur dirais simplement que je cherche Tom. Car une chose est sûre, ils vont pister mon odeur bien avant que je retrouve Tom.

- Tom ?

Pas réponse. Une tête blonde m'apparait alors non loin de moi, derrière un arbre poussant de travers. Je cours alors vers cette tête.

- Tom ! Pourquoi tu ne m'as pas prévenue que...

Mais ma course ne fut pas de longue durée... Cette fameuse tête blonde que je penser être Tom, est en fait un disciple de Sam. Eh la boulette ! Le pire, c'est qu'ils sont quand même trois, et que je suis toute seule... ! Je ne peux même pas dire que je vais utiliser mes pouvoirs car je ne peux pas me servir d'eux quand je suis sur un territoire des loups.

- Eh, ce n'est pas elle que l'Alpha recherche ?

Le type qui venait de parler d'une voix rocailleuse est très grand et baraqué. Je ne vois même pas comment on pourrait le vaincre à trois contre lui.

- J'en sais rien. Au pire on lui amène et si c'est pas la bonne, on la relâche, dit le second.

Le troisième homme lui, ne parla pas, il se contenta d'approcher de moi, me laissant humer l'odeur cuisante du loup garou qu'il est. Je n'eus pas le temps de dire un mot qu'il me saisit le bras et bâillonne ma bouche de sa main de géant. Et de toute façon, même si je pouvais parler, j'aurais été bien trop perturbée pour le faire. Pourquoi j'ai réussie à me faire attraper comme une lâche, alors qu'ils ne savent même pas que je les épie depuis trois jours ? Un moment d'impuissance m'envahie. Le loup prit un sourire aisé.

- On peut dire que tu t'es jetée dans la gueule du loup, cette fois, petite sorcière.