Partie 10 | Révélations sur Révélations

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Deux semaines déjà que Tidiane était en Belgique, et comme promis, il appelait souvent.   Malgré la distance leur relation évoluait. Aurore décida de parler de lui à Louisette, qui s'était fort réjouis de la nouvelle. Enfin sa sœur s'émancipait et s'épanouissait.

Quant à Abigaël, elle acceptait difficilement le nouveau statut de femme épanouie qu'affichait  son aînée. En effet, Aurore qui avait saisi l'importance d'être libre, lui avait fait comprendre que ses tentatives d'intimidation n'avait plus aucun impact sur elle. Elles avaient eu une grande discution suite à une violente dispute lors de laquelle Abi, avait giflé sa fille sans retenue. Et ce qui s'était dit ce jour là dépassait tout ce que l'on pouvait imaginer :

— Pourquoi tout ce que je fais, te mets en rogne, Maman? Tes colères sont de plus en plus dures, et de plus en plus fréquentes. Je ne comprends...

C'est vrai qu'Abi n'avait jamais levé la main sur ses filles jusque là !

— Je... Tu... Hmm bégaya Abigaël.
— Maman... Parfois je me demande si vraiment je suis ton enfant. Maman es-tu ma mère ? Je veux dire ma véritable mère ? Parce que là...

Abi se mît à pleurer. Les sanglots étranglaient sa voix et les larmes innondaient son visage, d'habitude si bien apprêté.

— J'ai été violée ! hurla-t-elle.
—  Oh Maman !

Abi se reprit un peu et entreprit d'expliquer ce qu'il c'était vraiment passé :

— J'étais jeune, je venais de me marier avec ton père, j'avais exactement vingt-cinq ans. et l'oncle de ton père est allé trop loin. Il était...

Les jambes d'Abi ne la portaient plus, elle s'écroula au sol.

— Maman !

Abigaël reprit de nouveau son discours avec difficulté. Son souffle était entrecoupé de larmes.

— Ton père l'a su beaucoup plus tard. Tu devais avoir cinq ou six ans. Jamais je n'ai pu le lui dire en face et je ne sais toujours pas comment. Il ne me l'a jamais pardonné... Raison pour laquelle l'entreprise t'appartient à complètement. Il m'a rayé de son testament.  Les biens immobiliers sont à Louisette et moi, je n'ai rien alors que j'ai participer à son succès.

Abi essuya ses larmes avant de reprendre.

Je porte ce secret depuis si longtemps... Tu es mon enfant, crois-moi. Mais pas celui de ton père. Tu es bien une DJANZ, mais pas la DJANZ que tu crois. Je te demande pardon Aurore. Pardon parceque cette colère que j'avais en moi, je l'ai transféré sur toi.
J'avais peur que vous me laissiez vous aussi tomber ta sœur et toi, alors je me suis servie de mon autorité. Ton père t'adorait. Mais le jour où il a su que tu n'étais pas de lui, son cœur s'est brisé. Il t'aimait toujours mais ne pouvait plus te le prouver. Il ne pouvait plus te touchait et se sentait obligé de te rejeter. Mais en réalité, tu étais sa petite merveille et il était fière de toi. Il te savait intelligente et capable de diriger cette entreprise. J'aurais dû être différente avec toi, mais je ne le pouvais pas. Tu me rappelles ce qui est arrivé. J'ai beaucoup de problèmes avec ça, je le reconnais... Je veux que tu sois capable de tout supporter. Je ne veux pas que tu subisse ta vie comme moi je l'ai subi. Et s'il te plait... Pas un mot à Louisette. C'est déjà assez difficile comme ça. J'espère que tu trouveras la force de me pardonner.

— Évidemment que je te pardonne. Tu as supporter tellement de chose, je suis heureuse que tu te sois enfin livrée. Je me sens plus légère et je comprends mieux maintenant. C'est dommage qu'on ait pas percé l'abcès plus tôt. On va avancer maintenant ok ?

Elle prit sa mère dans ses bras et l'embrassa. Souhaïla qui entrait dans la pièce à ce moment là, fut surprise d'assister à une telle scène.

« Pincez-moi je rêve ! Depuis quand chien et chat se serrent-ils dans les bras? » balbutia-t-elle. Elle toussa pour signaler sa présence.

— Ah Souhaïla, tu es là ! Maman je dois y aller... nous terminerons notre discussion plus tard, d'accord ?

Abi hocha la tête et s'en alla, honteuse et sans un regard pour Aurore et  Souhaïla. Cette dernière questionna Aurore qui lui fit un rapport rapide : « J'espère que ça ira! » dit Souhaïla d'un ton compatissant. Et toi comment te sens-tu ?

— Mieux. J'ai l'impression qu'on me rend ma vie. J'ai l'impression d'être sortie de ma prison. Je savais qu'il manquait une pièce à mon puzzle. Je suis contente de savoir la vérité aussi même si elle est triste.

Souhaïla la regarda étonnée, elle se réjouissait de cette issue heureuse entre les deux femmes. Finalement, les jours passèrent et Abi réajusta sa façon de faire. Elle commandait toujours autant mais elle le faisait avec mesure. Tout le monde autour bénéficiait de ce nouvel état d'esprit. Louisette avait compris que quelque chose s'était passé mais elle ne chercha pas à en savoir plus. Ce qui l'intéressait, c'était les garçons, les copines...

Enfin, tout allait bien chez les DJANZ. Cela faisait longtemps que ça n'était pas arrivé.

*

Chez les SARR (parents de Marietou) au contraire le ton montait. Marietou venait de faire une annonce, qui faisait l'effet d'une bombe. Une bombe atomique, même! Elle avait des nausées depuis quelques temps, et elle avait donc fait un test de grossesse.

Sans surprise, le résultat était positif et affichait près huit semaines de grossesse. Ne pouvant plus faire autrement, elle avait fini par tout avouer à ses parents.

Tout le monde attendait le retour de Tidiane qui était parti depuis huit semaines déjà. Il restait quelques jours avant son retour sur Dakar, cela devenait urgent de trouver un arrangement. Ma Habibatou, la maman de Marietou était en colère contre sa fille, même si était Tidiane le père, elle n'appréciait que les choses se fassent dans le désordre. Elle redoutait surtout la réaction de sa belle-famille. À coup sûr, ils diraient du mal d'elle, il
critiqueraient son éducation légère et conciliante.

Pa Amadou, lui, fulminait. Il préférait ne pas parler. L'honneur de son nom était en péril, et tout ça à cause de la légèreté de sa fille unique :

— Attendons seulement le retour de l'auteur de cette grossesse, dit-il avec énervement.

Le pire c'est que le présumé auteur de la grossesse en question n'était pas encore au courant. Marietou avait tenté de le joindre en vain, avant de mettre ses parents au courant.
Ma Safia et Pa Moussa (les parents de Tidiane), avaient été mis au courant aussi. Ils lui avait finalement conseillé d'attendre le retour de leur fils pour lui annoncer la nouvelle.

Si seulement ils savaient !

Non seulement Tidiane n'était pas le père, mais en plus, il était à mille lieux de leurs soucis et du tumulte que Marietou créait. En effet, Aurore l'avait rejoint en Belgique pour la fin de son séjour. Et ils nageaient tout les deux dans le bonheur.

***

CHRONIQUE D'AURORE : OMBRE DE MES JOURS Où les histoires vivent. Découvrez maintenant