Nothing more than a sunrise...

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Une route sinueuse grimpait entre le vert des arbres. La voiture brinquebalait dans les virages, sans croiser personne. Le soleil, paisible, se couchait a l'ouest, déposant sa lumière sur chaque élément du paysage.

La musique se coupe dans l'habitacle. Le disque est expulsé, rangé, mais pas remplacé. Le silence s'installe, bercé par le bruit du moteur.

La destination de cette voiture est inconnue du conducteur, un homme puissant aux cheveux marins, longs, qui le gênent quelques peu mais il pousse de temps en temps quelques mèche d'un doigt fin.

Ce matin, il est simplement monté dans la voiture, accompagné de l'homme qui dort a ses côtés, et ils sont partit. Sans destination. Juste tout les deux.

D'ailleurs, l'homme qui dort, lui, a les pieds nus posés sur le tableau de bord, le visage incliné vers le chauffeur qui pose de temps en temps son regard acier sur lui.

Lui qui a les cheveux courts, bouclés, encadrant son visage pour lui donner un air enfantin bien qu'ils aient tout deux le même âge. Un bandeau rouge ceint son front, retenant les mèches trop longues de lui brouiller la vue, et ses yeux fermés sont protégés par de long cils d'ébène.

Plus tard, la route se redresse, le soleil couchant peut alors pleinement déverser sa chaleur sur le véhicule et les plaines qui entourent le ruban de goudron noir. Le conducteur sourit, baigné de la lumière du soir, orangée et douce. Mais même cette lumière finit par disparaître, laissant place à la clarté blafarde d'une lune pleine, ronde et accomplie.

Le jeune homme qui ne peut pas conduire se redresse lorsque le dernier rayon sanglant et brillant de l'astre diurne glisse sur son visage, clignant des yeux plusieurs fois avant de comprendre, de se rappeler. Ils ont quitté la forêt dans laquelle il s'était endormi il y a bien une heure maintenant, mais la voiture continue d'avancer, dressée comme le seul point mouvant du paysage.

Lorsque la voiture s'arrête, en plein milieu de la nuit, et que le conducteur sort, c'est uniquement pour remplir le réservoir -la machine bien gourmande est déjà à sec. A peine quelques minutes et ils repartent, sans qu'aucun des deux homme n'ait prononcé un mot. Ils sont juste assis, se déplaçant à la vitesse moyenne de cinquante kilomètres par heure, appréciant le calme du silence et de la lumière hâve sur la campagne.

Le conducteur ne fut pas interverti, l'homme aux yeux azurins ne pouvant pas prendre le volant. Il se contente de laisser son regard se poser sur des éléments extérieur qui disparaissent rapidement de sa vue. Sa nuit entrecoupée de phases de sommeil ne semble pas déranger l'autre homme, aux cheveux longs, qui poursuit sa route sans but mais sans fléchir.

Soudain, quelques heures à peine avant le lever du soleil pour un nouveau jour, dans les phares de la voiture apparaissent un indicateur. Ce panneau de métal indique uniquement deux directions. Ralentissant le véhicule, les deux billes de glaces se posent sur le visage jovial du passager.

- Par là ! s'exclame-t-il plein de conviction, un grand sourire sur les lèvres.

Avec un hochement de tête, celui qui semble être le plus âgé des deux hommes dirige la ferraille dans la direction indiquée, vers la droite.

Mer Méditerranée.


Alors que le moteur s'arrête, les deux portières s'ouvrent simultanément, laissant l'air salé pénétrer l'habitacle et les poumons des deux hommes. Ils se rejoignent devant la voiture blanche, presque immaculée si elle n'avait pas roulée toutes ces heures sans pause.

Ils se rejoignent et se prennent la main, leurs doigts entrecroisés, leur dos appuyé sur la carrosserie, ils contemplent l'étendue paisible et sereine qui se déroule devant eux, tandis que le soleil, qu'ils ont vu se coucher la veille alors qu'il dardait ses rayons dorés sur leurs visages neutres, ce même soleil de toujours, pointe timidement quelques rais de lumière dans le ciel, qui prends tout de suite la teinte de l'aube. Un violet orangé, pur, propre et sans accrocs, illuminant le ciel et le couple qui s'embrasse timidement mais non sans passion devant ce spectacle magnifique qui offre à eux.

- Tu vois, ça valait le coup... Je te l'avais promis Saga.

Sans un mot, ce dernier hoche la tête, préférant largement le bleu doré des yeux de son amant à celui du ciel. Une main sur la joue douce et pâle de celui-ci, le dénommé Saga penche le visage en avant et chuchote quelques mots qui resteront gravés dans le cœur des deux hommes. Des mots simples qu'ils se répètent tout les jours ou presque, mais qui en cet instant ont beaucoup plus de signification.


- Je t'aime, Aioros.

Nothing more than a sunriseWhere stories live. Discover now