Chapitre deux partie quatre.

386 14 0
                                    

Je rougis de ma stupidité.

-Ca fait partit de vos projets pour nourrir la planète ?
-Plus au moins, reconnait-il avec un sourire en coin.
Il examine la sélection d'attache en plastique. Qu'est ce qu'il peut bien vouloir en faire ? Je ne le vois pas du tout bricoleur. Ses doigt caressent les différents emballages et, sans savoir pourquoi, je suis obliger de détourner le regard.
Il se penche pour choisir un paquet.
-Ceux-là, ça ira, m'annonce-t-il avec son sourire "j'ai un secret".
-Autre chose ?
-Je voudrais du gros scotch.
Du gros scotch ?
-Vous faites des rénovations ?
Les mots me sont sortit de la bouche avant que je n'ai peu les retenir. Il doit surement payer des gens pour faire ça.
-Non, pas de rénovations, réplique-t-il avec un petit sourire en coin.
J'ai l'impression qu'il se moque de moi.
-Par ici. Cet article se trouve au rayon décoration.
Je jette un coup d'oeil par dessus mon épaule tandis qu'il me suit.
-Vous travaillez ici depuis longtemps ?
Je m'empourpre. Pourquoi donc a t-il cet effet sur moi ? J'ai l'impression d'être un gamin de quatorze ans.
Regarde devant toi, Tomlinson !
-Quatre ans.
Je lui montre les deux largeur de scotch que nous avons en stock.
-Celui-ci, dit Styles d'une voix douce en désignant le plus large.
Quand je lui remet, nos doigt s'effleurent très brièvement. Une fois de plus, un courant me traverse comme si j'avais touché un fil électrique, pour me parcourir le corps jusqu'au ventre.  Je m'efforce désespérément de reprendre pied.
-Ca sera tout ?
J'ai la voix rauque et haletante.  Ses yeux s'agrandissent légèrement.
-Il me faudra aussi de la corde.
Sa voix est aussi rauque que la mienne.
-Par ici.
Je baisse la tête pour dissimuler mon visage empourpré.
-Vous cherchez quoi au juste ? De la ficelle ?  Des câbles ? 
Je me tais en voyant son expression, ses yeux s'assombrissent.. Oh, la vache.
-Je prendrais cinq mètre de corde en fibre naturelle.
Rapidement, les doigts tremblant, je mesure la corde au mètre sous son regard vert brulant. Je n'ose pas le regarder. Plus gêné, se serais impossible. Tirant mon cutter de la poche arrière de mon jean, je coupe la corde, l'enroule et l'attache avec un noeud coulant. Par miracle, j'arrive a ne pas m'amputer un doigt avec mon cutter.
-Vous étiez scout quand vous étiez petit ? me demande-t-il, ses lèvres ourlée et sensuelles retroussées par un sourire.
Ne regarde pas sa bouche !
-Les activités de groupe, ça n'est pas mon truc, monsieur Styles.
Il hausse un sourcil.
-Et c'est quoi, votre truc, Louis ? me demande-t-il d'une voix douce, avec, a nouveau, son sourire "secret".
Aucun son ne sort de ma bouche. Je vacille sur des plaques tectoniques en mouvement. Du calme, Lou, me supplie a genoux ma conscience.
-Les livres.
Je chuchote, mais ma conscience hurle : Vous ! C'est vou, mon truc ! Je la fait taire d'une gifle, atterré par sa folie des grandeurs.
-Quelle sorte de livres ?
Il penche la tête sur l'épaule. Pourquoi ça l'intéresse ?  
-Et bien, vous savez, comme tout le monde. Les classiques. Surtout la littérature anglaise.
Il se caresse le menton de l'index et du pouce en réfléchissant à ma réponse. Ou alors il s'ennuie ferme et essaye de le cacher.
-Vous avez besoins d'autre chose ?
Il faut que je détourne la conversation -ces doigts sur son visage sont captivants.
-Je ne sais pas. Que pourriez-vous me recommander ?   
Ce que je pourrais vous recommander ? Mais je ne sais même pas pourquoi vous acheter tout ça !
-Pour bricoler ?
Il hoche la tête, l'oeil malicieux. Mon regard dérive sur son jean moulant.
-Une salopette.
C'est a ce moment la que je comprends que je ne filtre plus les mots qui me sortent de la bouche.
Il hausse le sourcil. Encore une fois amusé.
-Pour ne pas salir vos vêtements.
Je désigne son jean d'un geste vague.
-Je pourrais les enlever, ricane-t-il.
-Euh..
Mes joues s'empourprent tellement que je dois être de la couleur de Petit Livre Rouge de Mao.
Tais-toi. Tais-toi TOUT DE SUITE.
-Alors je prend un salopette. Il ne manquerais plus que je salisse mes vêtements, ironise-t-il.
Je l'imagine tout d'un coup sans son jean, et je m'efforce de chasser cette image importune.
-Autre chose ?
J'ai encore couiner en lui tendant une salopette bleue.
-Et votre article, ça avance ?
Ouf. Enfin un question facile, dénuée d'allusion et de sous-entendus troublants.. une question a laquelle je peu répondre. Je m'y agrippe comme une bouée de sauvetage et j'opte pour l'honnêteté.  
Ce n'est pas moi qui l'écris, c'est Niall. Monsieur Horan. Mon colocataire. C'est lui, le journaliste. Il en est très content. Il est rédacteur en chef du journal des étudiants, et il était catastrophé de ne pas pouvoir faire l'entretien lui même.
J'ai l'impression d'être  revenu a l'air libre -enfin un sujet de conversation normal.
-La seule chose qui l'ennuie, c'est de ne pas avoir de photo originale de vous.
-Quelle sorte de photo veut-il ?
Je n'avais pas prévus cette question. Je secoue la tête car je l'ignore.
-Et bien, je suis dans le coin. Demain peut-être..
-Vous seriez prêt a faire une séance photo ?
Je couine toujours. Niall serais au septième ciel si je lui arrangeais le coup. Et comme ça, tu le reverra demain, me susurre, tentatrice une voix inconnue. Je chasse cette pensée -c'est idiot, ridicule..
-Niall en serais ravi -si nous arrivons a trouver un photographe.
Je suis tellement content que je lui adresse un grand sourire. Ses lèvres s'entrouvrent et ses paupières frémissent. Pendent une fraction de secondes, il a l'air rêveur, et la Terre oscille légèrement sur son axe; les plaques tectonique viennent a nouveaux bouger.
Oh mon dieu, le regard rêveur de monsieur Styles. 
-Tenez moi au courant, pour demain.
Il sort son porte feuille de sa poche arrière.
-Voici ma carte, avec mon numéro de portable.  Il faudra appeler avant 10 heure du matin.
-D'accord, lui dis-je en souriant. Niall va être ravis.
-Louis !
Zayn s'est matérialisé a l'autre bout de l'allée.
C'est le frère cadet de de M.Clayton. Je savais qu'il était rentrer de Princeton, mais je ne m'attendais pas a le voir ici aujourd'hui.
-Euh, excuser moi un instant, monsieur Styles.
Styles fronce les sourcil.
Zayn est un bon copain, et je suis ravi d'interrompre mon dialogue incongru avec cet homme tyrannique, riche, puissant et beau a en faire exploser les compteur, pour parler à quelqu'un de normal. Zayn me serre dans ses bras, ce qui me prend au dépourvu.
-Lou, salut, ça me fait plaisir de te revoir !
-Salut, Zayn, ça va ? Tu es rentrer pour l'anniversaire de ton frère ?
-Ouai. Tu a bonne mine, Lou, vraiment bonne mine.
Il me tien au bout de ses bras pour le dévisager, souriant.  Quand il me libère, il pose un bras possessif sur mes épaules. Je me dandine sur place, gêné. J'aime bien Zayn mais il a toujours eu un comportement trop familier avec moi.
Harry Styles nous observe d'un oeil d'aigle, les lèvres pincées. Au lieu du client bizarrement attentionné qu'il était, il s'es mué en être froid et distant.
-Zayn, je suis avec un client. Je vais te le présenté, dis-je pour tenter de désamorcé l'agressivité que décèle le visage de Styles.
Je traîne Zayn vers lui. Les deux hommes se jaugent du regard. L'ambiance est devenue glaciale tout d'un coup.
-Zayn, je te présente Harry Styles. Monsieur Styles, voici Zayn Clayton, le frère du propriétaire du magasin.
Sans raison, j'ai l'impression qu'il faut que je m'explique.
-Je connais Zayn depuis que je travail ici, mais on ne se voit pas très souvent. Il est rentré de Princeton où il fait des études de management.
Ca n'a vraiment aucun intérêt, ce que je suis en train de raconter...Stop !
-Monsieur Clayton.
Styles lui tend la main. Son expression est impénétrable. Zayn la prend.
-Monsieur Styles.. le Harry Styles ? De Styles Entreprise Holdings ?
Zayn passe du revêche au stupéfait en moins d'une nanoseconde. Styles lui adresse un sourire poli qui n'atteint pas ses yeux.
-Ca alors ? Je peu vous aider ?
-Louis s'en ai chargé, monsieur Clayton. Il m'a donner toute satisfaction.
Son expression reste impassible, mais ses mots.. c'est comme s'il disait tout autre chose ?
-Super, répond Zayn. A tout a l'heure, Lou.
-D'accord, Zayn.
Je le suis des yeux alors qu'il se dirige vers la réserve.
-Autre chose, monsieur Styles ?
-Ce sera tout.
Il parle d'une voix froide et cassante, comme si je l'avais offensé. J'inspire profondément en passant derrière la caisse. C'est quoi, sont problème ?
-Ca vous fera quarante-trois dollars, s'il vous plais.
Je lève les yeux vers monsieur Styles et le regrette aussitôt. Il me scrute si intensément que c'est déstabilisant.
-Vous voulez un sac ?
Je prend sa carte bancaire.
-S'il vous plais, Louis.
Quand sa langue caresse mon prénom, mon coeur s'affole à nouveaux. J'arrive à peine à respirer. Je me hâte de ranger ses emplettes dans un sac en plastique.
-Vous m'appellerez, pour la séance photo ?
Il a repris sa voix d'homme d'affaire. Je hoche la tête, incapable de prononcer un mot, en lui rendent sa carte bancaire.
-Très bien. Alors a demain, peut être.
Il fait mine de partit, puis s'arrête.
-Au faites, Louis, je suis ravi que monsieur Horan n'ai pas pu faire cette interview.
Il sourit, puis sort du magasin d'un pas décidé en jetant le sac en plastique par dessus son épaule, me laissant réduit à regarder fixement la porte qu'il vient de franchir avant de revenir sur la planète terre.
Bon, d'accord , il me plait. Voilà, je me le suis avoué. Je ne peu pas me cacher ce que j'éprouve. Je n'ai jamais rien ressentit de pareil. Je le trouve séduisant. Très séduisant. Mais c'est une cause perdue, je le sais. Je soupire amèrement. S'il est entrer ici, c'est par hasard. Cela dit, rien ne m'empêche de l'admirer de loin. Il n'y a pas de mal a ça. Et si je trouve un photographe, je pourrais l'admirer tout mon saoul demain. Je me mordille la lèvre inférieure en souriant en souriant comme une gamine. Il faut que je téléphone a Niall pour organiser la séance photo. 

Cinquante nuances, Larry.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant