Chapitre 12

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Les portes se referment immédiatement, et me laisse à nouveau seule et desésperée. Pourquoi ils ont envoyé cette lettre à Thomas ??

On s'entendait enfin parfaitement, on passait une semaine merveilleuse, et ils le font partir. Pourquoi putain ?! Ça leur apportait quoi de briser mon couple ?!

L'ascenseur arriva enfin. Je souffle, et sors avant de me diriger vers le bureau de Chuck. Je toque et entre.

Mon ex-patron est assis, avec ses lunettes, plongé dans ses papiers. Il se redresse immédiatement lorsqu'il me voit arriver. "Elise." Dit-il d'une voix automatique.

"Non c'est la reine Elizabeth." Je roule des yeux et continue : "Je viens chercher un certificat de renvoi, un document qui certifie que je suis sans emploi et si possible une lettre de recommandation."

Je vois qu'il assimile tout ce que je lui demande, et il me répond doucement : "Tout ca qui peut confirmer ton renvoi, je peux. Malheuresement, je ne peux pas te faire de lettre de recommandation, à cause de ton passé. Tu devrais déjà être heureuse de...

-Et si je veux travailler moi ? J'ai pas fait du bon travail pendant tout ce temps ici ?

-Si, mais je ne peux pas recommander une criminelle.

-Pourquoi pas ? Ça change quelque chose ? Ici j'étais parmi les meilleurs de la base, et tu me vires juste à cause des erreurs que j'ai faites plus jeune. Alors au moins, accepte de me laisser une chance de travailler ailleurs.

-Je t'accorde déjà cette chance. Mais tu te passeras de lettre de recommandation.

-Ça te tuerai d'écrire juste que j'ai accompli un travail parfait pendant quatres ans sur un papier ?

-Non, mais je refuse.

-Tss, tu sais quoi ? T'es pathétique. Je sais même pas pourquoi je suis allée te voir. Tes papiers, tu peux les garder en fait. Je me débrouillerai. Ah oui, et tu devrais changer un peu cette devise ridicule que t'as marqué sur ce poster au dessus de ta porte. "Libres et égaux en droits, défendons ces valeurs." De une, elle est nulle, et de deux, tu les défends pas ces valeurs. Se faire payer par l'État pour fournir de simples gardes du corps, ou alors virer quelqun qui fournit un travail irréprochable juste à cause de son passé douteux, ça respecte pas trop le principe d'égalité."

Il ne répond rien, sur le coup, et reste abasourdi. Je finis donc :

"Et puis tu sais quoi ? Enfait je suis soulagée de plus être à ton service. Être rien de plus qu'un pion sur l'échequier de l'État, non merci. Enfin d'ailleurs, t'as beau être le roi, toi aussi t'es sur cet échequier. Accomplir ce qu'on te dit de faire, rien de plus. Obéir aux ordres dictés par cet amour de l'argent. Bravo."

Je fais mine d'applaudir, et puis je tourne les talons et quitte enfin cet endroit qui devenait étouffant.

Durant le vol du retour, je ne pu m'empêcher de penser à Thomas. Il m'en voulait, et malheuresement je ne pouvais que trop le comprendre. Son père était mort de ma main. Mais quand même, que ce soit pour me faire des reproches, ou même pour m'insulter, j'aurais voulu qu'il me parle. En tout cas plus que les deux seuls mots qu'il avait dégné prononcer : c'est ça. Pff.

Une fois rentrée, je regardais mon portable, pour vois que Philippe m'avait envoyé un sms. Me disant que Madison devait être morte d'ici une semaine.

C'est de sa faute, tout ça. Si il n'avait pas fait son gamin capricieux en voulant absolument que je retourne à son service, je serais encore avec Thomas, dans notre magnifique chambre d'hôtel, en train de savourer notre réussite de notre précédente misson.

Sauf qu'une partie de moi me rappelle les points positifs de tout ça : je ne suis plus le petit chien chien à qui on donne des ordres que j'accompli sans rien dire, et surtout, j'ai retrouvé ma mère et ma soeur. Ce qui n'est pas négligeable.

Mais je pense à Thomas, que j'avais pardonné, et qui ressentait enfin quelque chose pour moi à son tour. Alors que maintenant, il ne doit plus rien ressentir pour moi si ce n'est que de la haine. D'ailleurs ça se voyait quand il me fixait tout à l'heure.

Il doit être 21h00, et pourtant, je n'arrive pas à dormir. Qu'est-ce que je vais faire une fois que j'aurais tué Madison ?

J'irai vivre en Bretagne. Avec Chloé, et maman. Oui, mais ensuite ? Vais-je vivre toute mon existence en regrettant Thomas ? En regrettant notre amour si bref, et en même temps si parfait ?

Sans trop réfléchir, j'envoie un sms à Ryan et lui demande de venir dans ma chambre d'hôtel.

Il me répond quelques instants plus tard qu'il arrive, et effectivement, deux minutes après, il toque à ma porte. Je lui dis d'entrer, et il me rejoint sur mon lit. Je lui souris, mais il doit voir que quelque chose ne va pas parcqu'il ouvre ses bras pour que je me blotisse dedans, ce que je fais.

Et puis, je me met à parler. À lui raconter. Tout. De Tyler à Thomas, de Chuck à Madison. Tout. Je sais pas pourquoi je me confie soudainement à lui, peut être parce que c'est la seule personne près de moi qui semble m'apprécier.

Peut être parce que je sais qu'au fond de lui ce mec n'est pas méchant. En tout cas, il me rassure et me réconforte pendant que je me lamente pitoyablement dans ses bras. Je réussis quand même à ne pas pleurer, repensant à cette promesse que je m'étais faite. Rester froide dans toute situation. Bon, là je suis pas vraiment froide, mais je pleure pas donc ça va.

Et puis quand j'ai fini de tout lui dire, je me redresse, et secoue la tête.

"-Pourquoi je t'ai dit tout ça moi ?"

Il rigole, et me prend le visage entre ses mains avant de m'embrasser. Il embrasse bien. Mais je pense que si l'envie d'oublier Thomas n'était pas présente dans mon esprit, je l'aurais repoussé.

Et puis il sépare ses lèvres des miennes avant de me dire doucement : "Cette fille, tu vas la tuer. Et ensuite, si tu le souhaites toujours, je dirai à mon père de te laisser tranquille pour de bon. Et on ira vivre quelque part, toi et moi, là où tu voudras. On s'installera, et on aura une vie parfaite.

-Comment ça si je le veux toujours ?

-Tuer peux devenir addictif ma chérie, tu le sais autant que moi.

-Mais... je ne veux tuer personne... je peux pas tuer surtout !

-Tt tt tt. Tu penses ça parcque tu te voiles la face. Qu'est-ce qu'une personne enfait ? Juste un tas de cellules et de chair. Rien de plus. Après, qu'elle soit belle, sympa, détestable, ou encore maman, grande soeur ou petit frère, ça change rien. C'est rien de plus que de la matière organique."

Je bois ses paroles, me rendant compte à chaque mot qu'il prononce que je pense au fond de moi exactement comme lui. Il continue :

"-Et puis, de toute façon, il faut bien mourrir une fois. En lui tirant brièvement une balle dans le crâne, tu lui assures une mort rapide et sans douleur, alors que cette Madison pourrait très bien choper une maladie incurable dans une dizaine d'années qui la ferait mourrir dans d'atroces souffrances... Donc tu vois, la tuer, ce n'est rien. C'est facile. Ça viendra tout seul, tuer, ça coule dans tes veines. Ok ? Et puis après, on aura une vie parfaite tous les deux."

Et pour clore ce discours, il referme à nouveau ses lèvres sur les miennes.

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La suite mercredi :)

Être agent secret 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant