Prologre - Andrew

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NDA

Merci infiniment de me lire !

À la demande de plusieurs lectrices, et d'amis, j'ai décidé d'exaucer leur souhait : raconter l'histoire de Matthieu et Andrew, que vous avez déjà croisés dans "Notre premier été".

Pour ceux qui l'ont lu, vous connaissez déjà certains fragments de leur parcours, surtout en ce qui concerne Matthieu. Pour les autres, rassurez-vous : la lecture de Notre premier été n'est pas indispensable pour plonger dans ce nouveau récit.

Sur ces mots, je vous souhaite une très belle lecture.

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Mon père me manque. Comme chaque fois que cela arrive, je pars marcher sur la plage jusqu'à atteindre ce cottage dans lequel j'ai toujours rêvé de vivre.

Mon père pouvait m'écouter parler de cette maison pendant des heures, imaginant avec moi toutes les améliorations que nous pourrions y apporter ensemble. D'autres fois, il se contentait de m'écouter parler de ma vie, de mes études, de mes rêves, sans jamais m'interrompre. Juste là, silencieux, présent.

Qu'est-ce qu'il me manque...

Depuis sa mort, maman me propose souvent de m'accompagner lors de mes promenades, mais je refuse à chaque fois. Malgré son absence, ce moment reste le nôtre. Alors je continue de lui parler, de lui confier mes doutes et mes incertitudes.

C'est ainsi, alors que je suis perdu dans mes pensées, que je finis par me retrouver devant le cottage de mes rêves. Comme toujours, je m'arrête pour l'admirer.

Niché en bord de mer, avec ses pierres blanches et son toit de chaume qui mériterait un bon rafraîchissement, il semble tout droit sorti d'une carte postale pour promouvoir notre île.

J'ai toujours imaginé son intérieur baigné d'une douce odeur de bois ciré, mêlée à celle du sel et des embruns. Dans le salon, un grand canapé couvert de coussins douillets ferait face à une cheminée où quelques bûches se consument lentement. Juste à côté, une bibliothèque regorgerait de livres d'histoires que j'étudie à Oxford, mêlés à des romans que je dévorerais les soirs d'hiver devant un feu de bois. Quant à la cuisine, avec son évier en porcelaine et ses étagères en bois peint, elle sentirait bon le gâteau fraîchement sorti du four.

Le jardin, un brin sauvage, déborde de lavande et de roses dont les pétales frémissent sous la brise marine, s'éparpillant jusqu'à moi. Un sentier de galets serpente jusqu'à une barrière en bois blanc, menant directement à la plage.

De petites fenêtres aux volets bleu pâle parsèment la façade, laissant entrevoir deux silhouettes. Je n'ai aucun mal à les reconnaître. Je les ai déjà vues à plusieurs reprises dans la boutique de ma mère, Dante et Matthieu, deux jeunes hommes qui viennent depuis peu passer leurs vacances ici.

La première fois que je les ai aperçus, j'ai eu du mal à détacher mon regard d'eux. En particulier de Matthieu. Dès que mes yeux se sont posés sur lui, quelque chose en moi s'est figé. Une tristesse insondable semblait émaner de lui, nouant mon estomac et m'arrachant mille questions. Que pouvait-il avoir vécu pour porter une telle détresse ?

D'après ma mère, ils reviennent souvent, louant toujours le même cottage. Mon cottage. Mais hier, quand je les ai croisés à la boutique, j'ai perçu un changement entre eux. Une nouvelle dynamique semblait les habiter. J'en ai parlé à ma mère après leur départ, et elle s'est contentée de sourire en secouant la tête, murmurant que je comprendrai un jour.

Je doute qu'elle avait une telle situation en tête quand elle m'a dit cela, mais maintenant, je comprends...

Jusqu'ici, tout dans leur comportement m'avait laissé penser qu'ils étaient amis. Mais à cet instant, alors qu'ils échangent un baiser, je réalise l'étendue de mon erreur.

Figé sur la plage, incapable de détourner les yeux, je me surprends à les observer. Intrigué. Captivé.

Bien que vivant dans une grande ville, c'est la première fois que je vois deux hommes s'embrasser.



Nos jours d'aprèsWhere stories live. Discover now