Chapitre 12 - Conspirations

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J'avais passé l'après-midi dans mon lit à ressasser les événements de la journée. Rien n'allait en ce moment. J'avais en quelque sorte perdu le contrôle de ma vie et ça m'exaspérait au plus haut point. Avec une détermination nouvelle, je sautai de mon lit et décidai d'aller faire un tour dans le parc. J'enroulai une écharpe autour de mon cou et sortis. La château était entièrement vide. "Bizarre." pensai-je. Mais ce n'est que quand je sortis que je compris: aujourd'hui avait lieu le premier match de Quidditch de l'année: Poufsouffle/Gryffondor. Des cris de joie explosèrent. Le match avait déjà dû commencer. Je me faufilai dans les gradins et m'assis au premier rang à côté d'un première année qui s'était peint un lion sur le front. "Qui gagne pour l'instant ?" criai-je pour recouvrir le bruit environnant. "Gryffondor évidement ! ALLEZ SIRIUUUUUUS !" répondit le petit. Je ris et me concentrai sur le match. Sirius était plus agressif que jamais, volant à une vitesse folle et esquivant ses adversaires, le Souafle sous le bras. Les batteurs faisaient leur travail à la perfection. Ce qui n'était pas le cas de James. Tout en haut, il semblait rêvasser, voire même s'endormir. Ce n'était pas normal. Je regardai autour de moi: personne ne semblait s'en apercevoir. Je sortis ma baguette en voulant faire bouger son balai mais je me ravisai: il pouvait tomber. Je me rabattis alors sur la méthode la plus simple: "James !" criai-je encore et encore. Jusqu'au moment où il leva la tête vers moi. Je lui fis un signe d'ecouragement. Il secoua la tête, mais elle semblait trop lourde pour lui. Je le fixai, horrifiée. On l'avait drogué, il tanguait de plus en plus dangereusement sur son balai en me regardant. Je réprimai un cri. "Aidez-le !" criai-je désespérée. Aucune réaction. Je grognai d'exaspération. "Accio balai !" criai-je en pointant ma baguette vers les vestiaires. Un balai vola jusqu'à moi. J'hésitai. Je n'avais jamais été très douée pour voler. Mais cette situation était plus ou moins une urgence. Je pris mon courage à deux mains et chevauchai le balai. James tanguait encore plus sur son balai: quand il bascula sur le côté. "James !" hurlai-je en m'élançant vers lui. Je piquais vers le sol, comme lui seul était capable de faire et déviai ma trajectoire: James atterrit lourdement sur mes genoux et je perdis à mon tour un instant l'équilibre mais je me re-stabilisai. J'étais à environ 6 mètres du sol, sur un balai volant avec James Potter inconscient sur mes genoux. Je fus prise d'un vertige. Heureusement, l'équipe de Gryffondor fonça vers moi pour m'aider. Ensemble, nous descendions jusqu'au sol, en essayant de ne pas brusquer James. Je le posai à terre. J'écartais une mèche de cheveux de son visage et caressai sa joue. Une fine couche de sueur recouvrait son visage. "On l'a sûrement drogué." lançai-je en jetant un coup d'œil à Sirius. Ce dernier serra les poings. "Evans ?" murmura James en essayant d'ouvrir les yeux. J'émis un hoquet de surprise et me penchai vers lui. "Tu... tu m'as sauvé la vie, encore." dit-il difficilement. Je souris en essayant de réprimer des larmes de joie. "Je sens plus aucun de mes membres. Sirius, tout est en place ?" dit-il en tournant lentement la tête vers son ami. Sirius ria. "Ne t'inquiète pas, tu es toujours aussi beau, Potter." répondit-il. James soupira de soulagement. Il se redressa sur ses coudes. "Que s'est-il passé ?" cria le professeur McGonagall en s'approchant de nous. Un des batteurs lui expliqua la situation. "Drogué ? Mais par qui ?" dit-elle. James haussa les épaules. "Certainement quelqu'un de l'équipe adverse." dit une des poursuiveuse. Je fus parcourue d'un frisson. "Amos." pensai-je. Je me levai et regardai autour de moi: il était là, sur son balai en train de sourire fièrement, entouré de ses amis. Il jetait des regards étranges à notre petit groupe. Ça ne lui ressemblait pas du tout ce genre de tricherie et pourtant, je savais que c'était lui. Je décidai de me taire pour le moment. Je devais d'abord aller lui parler. On emmena James à l'infirmerie car il était retombé dans les pommes. Le terrain se vidait. Le match était donc reporté dans une semaine. J'entendais déjà des rumeurs circuler: "Il l'a fait exprès !", "Quelqu'un l'a empoisonné ?", "C'est de la comédie !", "Ce sont les Poufsouffles, j'en suis sûre !". J'attendis qu'une foule se forme pour rejoindre discrètement le vestiaire des Poufsouffles. J'ouvris la porte et me cachai derrière les casiers. "Il l'a bien mérité ce crétin !" lança un joueur en ouvrant la porte. "Eh Amos, super idée !" dit un autre. "Ça l'a calmé, cet imbécile arrogant. Il n'aurait pas dû te frapper."s'écria un suivant. J'avais du mal à respirer. Amos avait donc empoisonné James, non seulement pour gagner le match mais aussi pour se venger. Et moi qui croyait qu'il était passé à autre chose. Les jouissances se poursuivirent mais je n'écoutais plus. J'étais déçue de lui, je croyais qu'il était quelqu'un d'honnête. J'attendis qu'ils sortent des vestiaires pour sortir de ma cachette. "Lily ?" lança Amos. Il était resté dans les vestiaires et je ne l'avais pas entendu. Je laissai échapper un juron. "Tu.. tu as tout entendu ?" bégaya-t-il, tendu. Je soupirai et croisai les bras. "Oui, Amos. J'ai tout entendu." Et je sortis sans faire d'autres commentaires.
J'avais besoin de m'isoler, je parcourus le parc d'un pas rapide et m'assis au bord du lac. J'aimais imaginer ce qui pouvait y avoir à l'intérieur. Des rumeurs disaient qu'il y avait des sirènes ou d'autres disaient qu'un monstre marin géant y vivait. Plongée dans mes pensées, je n'avais pas vu la nuit tombée. "Evans ?" Je me retournai. James était sur son balai à un mètre du sol. Ses cheveux étaient agités par le vent, je réprimai l'envie de les toucher. "Qu'est-ce que tu fais là ?" me demanda-t-il. J'haussa les épaules et me reconcentrai sur la surface argentée du lac. J'entendis James sauter de son balai et s'asseoir à côté de moi. Nous restâmes silencieux un moment, fixant l'horizon. "Tu comprend ma réaction de tout à l'heure ? Envers Severus ?" demandai-je enfin à James en tournant la tête vers lui. Il tourna les yeux vers moi, les coudes sur les genoux puis il hocha lentement la tête en regardant le bout de ses chaussures. "Oui, je crois. L'amitié, ça me connaît. Ce n'est pas un sentiment facile à effacer." chuchota-il. Je restai muette et esquissai un sourire: j'étais heureuse qu'il me comprenne. Je me rapprochai un peu de lui et posai ma tête sur son épaule. Il frissonna mais mis son bras par dessus mes épaules. Ses cheveux me chatouillaient le front. J'inspirai et fermai les yeux.
Nous étions toujours côte à côte quand un énorme chien noir apparu devant nous, sauta sur James et lui lécha les joues. Je ris en caressant l'énorme bête. "Il est adorable, il est au garde-chasse ?" demandai-je en caressant sa tête alors qu'il s'était tourné vers moi. Je lui grattai le ventre et il aboya de joie. Je ris et lui donnai des noms affectifs en continuant de le caresser. "Hum, Lily ?" dit James, hésitant. "Oui ?" répondis-je en jouant avec les pattes du chien. "Le chien..." commença-t-il. Je m'immobilisai. Le chien avait la tête sur mes genoux, dos au sol. "Ne me dis pas que c'est..." m'écriai-je. La silhouette du chien commença à se mouvoir étrangement. Quelques secondes plus tard, je me retrouvais avec Sirius la tête sur mes genoux. "Coucou." lança-t-il avec un grand sourire. Je criai et je levai précipitamment. Les deux garçons se levèrent également, hilares. "Plus jamais ça !" criai-je en pointant du doigts Sirius d'un air menaçant. Ils étaient toujours plié de rire. Je levai les bras au ciel et me dirigeai vers le château. Ils me suivirent. "Au fait James, c'est Amos qui t'a empoisonné." lançai-je après m'être remise de mes émotions. Il ne parut pas surpris: il haussa les épaules. "Je l'ai mérité." répondit-il. Je m'immobilisai. "Bien sûr que non ! Tu aurais pu gravement te blesser voire mourir ! Son acte est impardonnable et devrait être puni." m'emportai-je. James afficha un sourire en coin. "Tu t'inquiètes pour moi Evans ?" roucoula-t-il. Je levai les yeux au ciel et poursuivis ma route. Je les entendais discuter à voix basse mais quand je me retournai, ils avaient disparu, laissant derrière eux un bout de parchemin. Je me penchai pour le ramasser: c'était le parchemin que me cachai James à Pré-au-Lard. Je l'ouvrais mais il était vierge. Curieuse, je lui jetai un sortilège de Révélation mais rien ne se produisit à part l'apparition d'une insulte pas très sympathique sur le vieux bout de papier. Je grognai. Si ce parchemin renfermait quelque chose, ça devait être important. Je le glissai dans ma cape et rentrai dans le château. Une fois au dortoir, je me couchai: le vieux parchemin de James dans ma main.

James Potter et Lily EvansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant