◇ Verset 32 ♧

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Iwenn

lundi 03 mai

Les anges aux ailes brûlées renaissent avec des ailes en acier.

Ce matin, des gardes sont venus nous chercher quand il faisait encore nuit. Ils nous ont conduits dans une salle située à l'extrémité de la file des cellules. Là-bas, on nous a donné des vêtements propres et servis un repas copieux. Aucun de nous deux n'a touché aux assiettes garnies devant nous. Je suis sûr que la même réflexion tourne en boucle dans la tête d'Aladryon. Ce qu'on nous a servi, ça ressemble au dernier repas d'un condamné.

Je ne sais pas comment il compte nous tuer, mais j'espère que ce sera une mort douce, j'aimerais éviter l'écartèlement ou le bucher. Je lance un coup d'œil inquiet au dragon à mes côtes. Ces ails ont été solidement attachés avec de grosses chaines en métal l'empêchant de cette manière de s'en servir. Il a le visage fermé, épuisé. Ses yeux sont baissés vers ses cuisses, il a perdu tout espoir d'être secouru.

Je persiste à y croire, tant que je serai en vie, j'aurai la conviction qu'ils viendront nous sauver. Je le sens, j'en suis persuadé. Je le sens au fond de moi, ils vont venir. Ils vont venir nous chercher.

Je passe une main rassurante dans le dos du prince, mais mon action n'a aucune répercussion, son visage resté déprimé, fermé, à bout. Il entremêle ses doigts dans le creux de ses cuisses dans un geste qui semble inconscient.

Je relève la tête brusquement quand la porte face à nous se déverrouille, je bondis de ma chaise en lançant un regard mauvais à celle que je reconnais être Ménarie. Je lance un coup d'œil à mes mains enchainé et relève le regard vers la femme en face de moi.

— Toi ! Je peste en lui lançant un regard mauvais.

— Tu sembles en colère, mon cher humain, elle ricane.

— Vous êtes des monstres !

— Réveille-toi ! Ils sont tous des monstres. Dans ce monde, c'est la loi du plus fort. Le seul qui gagne c'est celui qui a le moins de cœur.

— C'est faux, vous mentez ! Tout ce que vous dites n'est que mensonge. Vous méritez tous la mort.

— Tout ce passé très bien. Mais les humains ont voulu jouer au plus fort et on détruit l'équilibre qui régner depuis la création du monde. Tout est de votre faute ! Elle me crie en dégainant son épée et en la plaçant juste sous mon nez.

— Vous n'êtes pas mieux que le roi le lui crache en faisant violemment glisser les chaines à mes poignets sur sa lame.

Déstabiliser l'épée tombe au sol et je m'élance vers elle. Elle fait quelques pas en arrière et, quand j'arrive dans l'embrasure de la porte, je me rends compte que le soleil est déjà en train de se lever. Je lance mes poings vers le visage de la dragonne face à moi. Elle place son bras devant son visage, mais grâce à la vitesse prise j'arrive à la faire basculer au sol.

— Tu veux mourir, ma parole ! Elle me lance en inversant nos positions.

Mon dos heurte violemment le sol et de là où je suis, je vois un garde attraper Aladryon par les poignets et le tirer en dehors de la petite cabane où nous étions quelques instants plus tôt. Son regard n'a pas changé. Il est toujours baissé. Je n'arrive pas à percevoir la moindre lueur d'espoir dans ses yeux.

Ménarie me rigole au nez et je lui envoie mon coude dans la figure, elle est sonnée pendant un instant et j'en profite pour lui enfoncer méchamment mon genou dans le ventre.

— Espèce de petite pute, elle me dit me crachant une gerbe de sang sur le visage.

Elle en profite pour me mettre son point dans la mâchoire. Elle se relève rapidement et m'attrape par le col. Elle me décolle aisément du sol et me lance contre la paroi en bois de la cabane derrière nous. Le bois grince sous mon poids et ma respiration se coupe violemment. Je mets quelques instants à reprendre mes esprits et me relever.

◇ Le peuple dragon | 1. Efflorescence ♧ 『 BxB 』Where stories live. Discover now