✨ Chapitre 157 ✨

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POV Marine:

La chambre est plongée dans un calme feutré. Les lumières tamisées dessinent des ombres douces sur les murs, et j'entends seulement le souffle régulier de Maïa à côté de moi, endormie, sa main toujours dans la mienne. Je la regarde un long moment. Elle a fini par s'assoupir sans que je m'en rende compte, sûrement épuisée par toutes les émotions de la journée... et de la nuit.

Mon regard glisse ensuite vers le petit berceau transparent à nos côtés. Mathéo dort profondément, paisible, les lèvres à peine entrouvertes, comme s'il souriait déjà au monde. Mon cœur se serre. Un mélange de fatigue, de soulagement... et d'un amour si puissant que j'en ai presque le vertige.

Je n'arrive pas à dormir. Mon corps est vidé, mes muscles encore douloureux, mais mon esprit, lui, tourne à mille à l'heure. Je repense à tout. Aux contractions, à la peur, à cette montée d'adrénaline quand j'ai compris que c'était vraiment le moment. À Maïa qui ne m'a pas lâchée une seconde, même quand j'étais au bord de craquer. À ce prénom qu'elle a soufflé dans un moment suspendu : Bienvenue, petit Mathéo.

J'ai encore du mal à y croire. Mathéo... C'est lui. C'est vraiment lui. Ce petit être que je portais depuis des mois, que j'imaginais sans jamais vraiment pouvoir me le représenter. Et maintenant, il est là. Il respire. Il vit. Il est... parfait.

Et ce prénom... Mon cœur se serre encore une fois, mais cette fois c'est de gratitude. Elle ne m'avait rien dit. Elle a attendu, patiemment, discrètement. Elle savait à quel point ce prénom comptait. Mathéo... C'était mon meilleur ami. Mon frère de cœur. Et maintenant, c'est aussi le prénom de notre fils. Une façon de ne jamais l'oublier. De transmettre. De l'ancrer à jamais dans notre vie, notre histoire.

Je sens une larme rouler doucement sur ma joue. Je l'essuie d'un revers de main discret pour ne pas réveiller Maïa. Mais dans ma poitrine, c'est un feu d'artifice silencieux. Ce bébé est arrivé plus tôt que prévu. Et pourtant... je crois qu'il est arrivé pile au bon moment. Comme si c'était écrit comme ça. Comme s'il avait choisi ce jour, celui de l'anniversaire de Maïa, pour nous dire : je suis prêt, je suis là.

Je tends doucement la main et touche la petite couverture dans laquelle il est emmailloté. Il bouge à peine, cligne des yeux une fraction de seconde, puis se rendort. Et là, dans cette nuit si calme, je chuchote pour moi-même, comme une promesse :

Marine: Je vais tout faire pour te rendre heureux, petit trésor. Et pour elle aussi.

Je tourne de nouveau la tête vers Maïa. Je souris. Je n'aurais jamais pu rêver d'une meilleure personne pour vivre tout ça. Cette nuit, je ne dors pas. Mais je n'en ai pas besoin. J'ai tout ce dont j'ai besoin, juste là. À portée de main.

La pièce est toujours plongée dans une pénombre rassurante quand un petit gémissement fend le silence. Un léger couinement au début, presque timide, puis plus fort, plus pressant. Je me redresse doucement dans mon lit, un peu raide, le corps encore engourdi par l'accouchement.

Je tourne aussitôt la tête vers le berceau :

Marine: Chut, mon cœur, j'arrive...

Maïa se réveille aussi, doucement.

Maïa : Il pleure ?
Marine: Oui... Je crois qu'il a faim, (souffle-je en me penchant au-dessus de lui).

Mathéo remue ses petits bras en l'air, son visage plissé par l'effort de ses pleurs. C'est étrange, je découvre encore tout. Ce petit cri minuscule, c'est lui qui me rappelle qu'il est là. Qu'il dépend de nous maintenant. Qu'il est vivant, vibrant, bien là.

Maïa se lève à son tour, les cheveux en bataille, les yeux encore mi-clos, mais elle me rejoint sans un mot, avec cet instinct qu'elle a toujours eu. Elle passe son bras dans mon dos, m'aide à m'installer un peu mieux contre les oreillers.

Mon eternal flame tome1Where stories live. Discover now