Note des autrices
Alex/lesbiangalahad : Une fois de plus, je me permets de parler en nos deux noms (ma co-autrice et moi) et de vous remercier de votre patience. J'ai écouté Unforgettable de French Montana et Rae Sremmurd tout au long de la relecture/correction parce que les paroles correspondent à 100% à leur situation. Bonne lecture <3
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Mardi le 29 mars 2022
Gabriel savait qu'Olivier était rentré à Grenoble dimanche après qu'il soit passé à son bureau, pour voir Nina et Romain, ne revenait qu'aujourd'hui vers midi, a eu envie de passer faire un tour pendant son heure de lunch. Entend finalement les vingt cloches en provenance de l'église Saint-François-Xavier sonner l'heure alors qu'il n'est plus qu'à quelques pas du 14, avenue Duquesne.
Il doit s'empêcher de courir pour rejoindre le bureau d'Olivier, le corps tendu d'appréhension. Quand il arrive face à la porte, il se sent soudainement ridicule d'être venu : il aurait pu attendre qu'Olivier lui donne signe de vie. Il n'y a, logiquement, aucune raison pour lui d'arriver à l'improviste au ministère de la Santé alors qu'il était déjà prévu qu'ils se voient le lendemain matin - dans quelques heures à peine - tout juste avant le Conseil des ministres, que les vêtements que son collègue lui a prêtés sont encore empreints de son odeur. Se rappelle de ses mots, quelques jours avant - Tu viens ici quand tu veux - et c'est l'essence même du problème ; il en a eu envie dès qu'il l'a su de retour sur Paris, la bouche aussi sèche d'anticipation que l'alcoolique qui envisage déjà la première gorgée, celle qui commencera à soulager sa soif.
Il se demande si c'est ce que ressentent les autres omégas quand leur alpha n'est pas présent - il sait qu'Antoine, son conseiller de cabinet, est lié, imagine que cela fait peut-être une différence, n'oserait quand même pas lui poser une question aussi indiscrète, mais la curiosité demeure. Ne réalisera pas avant d'avoir quitté le bureau du ministre de la Santé qu'Olivier n'est pas son alpha et qu'il n'est pas non plus son oméga. Gabriel cogne à la porte, malgré la gêne ressentie.
"Entrez", dit Olivier, la voix quelque peu étouffée par le mur qui les sépare, donc Gabriel entre.
Il ne lui suffit que d'un instant pour qu'il ne fronce le nez quand un assaut olfactif l'envahit. À travers les notes familières du parfum d'Olivier, que Gabriel connaît désormais par cœur, il peut déceler ce qu'il comprend être l'odeur d'un ou d'une oméga. Le constat fait immédiatement naître un sentiment de jalousie dont il ne comprend pas la source au creux de son ventre, hérisse les poils délicats de ses bras sous les manches de sa chemise. Il recule, instinctivement, une telle odeur sur un alpha envoyant un message clair : pas celui-là. Pourtant, Olivier ne semble pas avoir remarqué son désarroi : au contraire, son visage s'éclaire lorsqu'il aperçoit Gabriel, indique qu'il est surpris de sa présence, mais nullement indisposé par celle-ci.
"Gabriel ?"
"Oui ?"
"Ça ne va pas ?"
"Si, tout va bien", et il entend dans sa propre voix que lui-même n'est pas convaincu.
"Je n'aime pas que tu me mentes. Ce n'était pas une question. Normalement, quand tu viens ici, c'est que quelque chose ne va pas."
Ça allait jusqu'à temps que je me rende compte que je ne suis pas une exception, que vous voyez d'autres omégas, se retient de dire Gabriel, opte plutôt pour le silence. Je pensais que nous pourrions avoir un moment privilégié, et à la place j'ai découvert quelque chose que j'aurais préféré ne pas savoir.
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i know i should go (but i follow you like a man possessed)
Romanceomegaverse ; vérattal « Arrêter ton traitement aura de graves conséquences. » « Je sais. » Olivier secoue la tête pour démentir immédiatement. Gabriel ne sait pas. N'a même aucun début d'idée de ce qu'il prétend savoir. Est à des années-lumière de...
