II.

41 6 1
                                    

-Elizabeth, très chère, deux jours que je pars et vous m'en revenez plus ravissante. fit mon cher mari, tendant son manteau au domestique.

Je lui souris et offris ma main pour qu'il y dépose un baiser

-ça doit être simplement mes yeux aveuglés par votre beauté naturelle, mais j'ai la fidèle impression de vous voir rajeunir d'année en année.

Il ne pouvait pas savoir à quel point il avait raison.

-Papa ! Papa ! crièrent les enfants courant à grande vitesse vers leur père, manquant de renverser celui-ci quand il les attrapa pour les serrer dans ses bras.

-Mes enfants laissez votre père se reposer, il à besoin de repos après son long voyage. Filez, embêtez votre gouvernante plutôt ! fis-je d'une voix autoritaire.

Les enfants s'empressèrent de m'obéir sans se plaindre.

Mon mari me regarda en souriant, je lui rendis son sourire.

-Ils vous ressemblent, vous savez ? dit-il avec un regard rempli de sous-entendus.

« Mon pauvre, si tu avais été un peu plus malin tu aurais fuit depuis longtemps » pensai-je en lui souriant d'un air faussement naïf.

-Venez, j'ai à vous parlez. fit-il d'un ton plus sérieux.

Nous nous dirigeâmes vers le petit salon personnellement aménagé pour nous. Je m'installai sur le canapé rouge près de la cheminée avec le livre que je lisais tout le temps en venant me reposer ici, posé sur un oreiller. J'attendis que mon époux se décide à me parler au lieu de faire les cents pas devant le bureau. Soudain il s'arrêta et me regarda, j'avais les yeux posé sur mes jambes croisées, je relevai la tête quand il m'appela, il était crispé.

-Mon père est vivant ! lâcha t-il finalement.

Je n'en fus pas étonnée mais, feignis quand même la surprise.

-J'ai reçu une lettre et il menaçait de nous mener en justice si nous ne lui rendions pas l'argent de l'héritage.

Il s'affala sur le fauteuil en face du canapé. Je me levai et passa derrière le fauteuil pour lui masser les épaules.

-Henry, calmez-vous ! D'où provient la lettre ? demandai-je.

Je le savais déjà, j'étais l'auteur de cette lettre.

-De Paris, il nous laisse un sursis de quelques mois car je lui ai envoyé un peu d'argent. Ce père est incroyable, nous déranger pour une histoire d'argent. Comment va t'on faire sans cet héritage ? Mais ça lui passe par-dessus, mon père est un égoïste, se faisant passer pour mort, gambadant sur ses deux jambes dans le monde entier, nous laissant dans une bien belle panade !

Faux, son père était toujours enterré sous terre, sa carcasse pourrissant dans l'un des cimetières de Paris.

-Oh ! Mon cher relevez vous ! le motivai-je. Vous n'êtes pas n'importe qui après tout. Vous êtes le grand Duc Montgomerry.

Henry se prit la tête entre les mains, les coudes poser sur les genoux.

-Un Duc qui ne serait rien sans l'héritage de son idiot de père !

Je levai les yeux au ciel, s'il déprimait mon dîner ne serait pas merveilleusement succulent, je me plantai devant lui et prit sa tête entre mes mains le forçant à me regarder.

-Alors, vous allez abandonner tout ce que vous avez ! Vous nous avez amenés en Angleterre dans ce magnifique manoir et que je sache c'est grâce à vos relations, non à l'argent de votre égoïste de père que nous vivons ici, en ce moment ! m'énervai-je en haussant le ton, pas question de laisser glisser mon dîner. Si vous ne le faites pas pour vous, faites le pour les enfants et... pour moi, bon dieu !

Henry ne répondit rien, et ne se mit pas en colère, se contentant de me regarder dans les yeux. Cherchait il la réponse en moi, malheureusement, il ne trouverait rien que du vide et des milliers de mensonges si ce n'est plus.

TrompeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant