Chapitre 1 - Une de plus

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— Je vous en    prie ! Me supplia-t-elle.

   Je penchai alors la tête sur le côté et la dévisageai, elle était belle.C'est vrai, elle l'était vraiment. Ses yeux bleus couleur océan avec son mascara noir opaque ayant bavé à cause de ses larmes qui ruisselaient sur ses joues sublimaient son regard. Elle avait des cheveux blonds vénitien magnifiques qui tombaient parfaitement sur ses petites épaules frêles et fragiles, et son teint... si pâle qu'on aurait cru que sa peau était de la porcelaine. Elle semblait si douce. Une vraie poupée.

J'aimais la façon dont elle me regardait. Son menton qui tremblait, ses yeux qui me suppliaient, son corps qui frémissait et de là où j'étais, je pouvais même voir que les poils de ses bras étaient hérissés.Elle avait une sacrée chair de poule et c'était moi qui lui faisait cet effet.


   Je l'avais repérée dans un bar, elle semblait désespérée, je l'avais observée me faisant discret, elle avait bu trois verres de tequila cul sec puis elle était partie aussitôt. Je l'avais suivie jusqu'à son domicile et c'est là que le travail a commencé. J'avais de la chance, elle vivait dans une petite maisonnette dans un coin isolé.J'avais attendu près de vingt minutes avant de m'introduire chez elle. Mon arme de ce soir ? Un simple couteau, ça allait être facile.


   Elle était dans sa cuisine quand je suis entré, je n'avais fait aucun bruit puis doucement, à pas de loup, je m'étais approché d'elle et je l'avais attrapée par les cheveux. Elle s'était tout de suite mise à hurler et à gesticuler dans tous les sens, alors pris d'un élan de rage, je l'avais jetée sur le sol, lui avais saisi la cheville et l'avais traînée jusqu'au séjour. Elle s'était débattue comme une hystérique, j'aimais bien quand mes victimes ne se laissaient pas faire, ça donnait un peu plus de « piment » à la chose.

Quand je l'avais relevée et qu'elle avait fait face à mon visage, nos regards s'étaient croisés quelques secondes puis elle s'était remise à gesticuler, si bien qu'elle était tombée sur le derrière.Elle avait alors reculé à l'aide de ses pieds et de ses mains pour se coller contre un mur. C'est à cet instant qu'elle me supplia.


   Je connaissais ça par cœur, c'était le réflexe des victimes.Supplier l'assassin de les épargner, or si le tueur est là avec un couteau prêt à lui trancher la gorge, ce n'est pas pour rien. Il ne va pas se désister au dernier moment (du moins c'est ce que je ne ferais pas.).

Après avoir détaillé cette magnifique créature, je m'approchai d'elle doucement, elle essaya de reculer mais elle ne fit que s'aplatir davantage contre le mur qui la bloquait. Elle ne me lâchait pas du regard, comme si finalement pris de pitié je la laisserais saine et sauve.

Enfin, je m'accroupis en face d'elle, l'une de ses jambes était égratignée sûrement à cause de moi lorsque je l'avais brutalement faite tomber. Je poussai délicatement une mèche de cheveux qui tombait sur son visage, sa respiration se cala sur la mienne, un rythme lent et régulier, mais pas pour très longtemps. Elle restait immobile,paralysée, laissant ses lèvres charnues entrouvertes. J'aimais contempler mes victimes une dernière fois avant de les tuer, c'était mon rituel.

Garder leur visage en tête.



— S'il vous    plaît... chuchota-t-elle.


   Ses mots ne me touchaient pas. Ça ne me faisait ni chaud ni froid de la voir dans cet état. De voir ses larmes couler et de l'entendre me supplier. J'aimais cela, c'était un sentiment de supériorité, je me sentais plus fort que jamais, plus puissant que mes victimes.J'adorais savoir que j'avais leur vie entre mes mains et que d'un moment à l'autre je pouvais leur supprimer. C'était magique,c'était fantastique ! Pouvoir décider à quel moment la vie d'une personne s'arrête et comment. Les faire souffrir, ou pas. Les faire saigner, ou pas... c'était fou. Il n'y avait pas mieux comme défonce que d'avoir le destin des gens entre ses mains.


   Au final, je décidai de la poignarder deux fois dans la cage thoracique, c'est ainsi que je transperçai son cœur, c'était comme planter un couteau dans du beurre, elle était si fragile. Rien ne sortit de sa bouche, seulement un souffle chaud, son corps finit par se raidir puis après quelques secondes de lutte interminables, elle laissa son âme la quitter.

Je l'avais admirée, la voir mourir avait été plaisant. Sentir sa vie disparaître petit à petit était un sentiment inexplicable. Je poussai un soupir bruyant quand elle perdit la vie et je me relevai lentement. J'inspectai la maison une dernière fois, effaçai toutes empreintes susceptibles d'avoir été négligées, et une fois certain qu'il n'y avait plus aucune trace de ma présence, je quittai les lieux comme j'étais arrivé : rapide et silencieux.


   Elle avait été ma vingt-troisième victime. 





Je vous remercie d'avoir lu.

Dans la tête d'un Psychopathe [Édité]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant