— Ça fait plaisir de l'entendre, alors... Surtout si ça vient de quelqu'un comme toi.
Les paroles de Spencer résonnent profondément en moi, déclenchant une réaction immédiate : mes joues s'empourprent violemment, comme si chaque mot s'était inscrit directement dans ma peau. « Une personne comme toi. » Ce compliment, bien que vague, charge l'air d'une signification que je peine à déchiffrer. Mon esprit s'emballe, cherchant à comprendre ce que ces mots impliquent réellement, cherchant le sens caché derrière cette remarque inattendue.
Cet embarras se mue en une incapacité presque paralysante à trouver les mots adéquats. Face à ce flot imprévu de chaleur et de reconnaissance, je me contente de hocher la tête, encore une fois.
Pour dire vrai, je suis enveloppée dans une confusion douce-amère, un tourbillon émotionnel qui m'empêche de formuler une réponse cohérente.
Mon désir de poursuivre cette conversation avec Spencer est là, comme une étincelle d'espoir qui éclaire mon esprit. Cette interaction, bien que marquée par une gêne persistante, m'offre une perspective potentiellement enrichissante. Mon désir de comprendre et de me connecter avec lui, d'explorer davantage cette connexion mystérieuse que je ressens avec sa musique, surpasse mes réticences initiales.
Je me répète intérieurement que le moment est venu de sortir de ma zone de confort. Ce mantra silencieux, une déclaration silencieuse de mon intention de dépasser mes limites auto-imposées, se renforce à chaque instant.
Ce défi personnel, ce combat entre la peur et le désir, se manifeste par une impulsion de dépassement. Je me force à franchir ce pas, à dépasser les barrières que j'ai érigées autour de moi.
Alors que je cherche les mots pour exprimer mon désir de partager plus sur ma propre passion pour la musique, mon cœur bat avec une intensité renouvelée, chaque battement résonnant comme une déclaration de ma volonté de saisir cette opportunité.
— Alors... Comment tu trouves l'inspiration pour tes chansons ? demandé-je, tentant de maintenir la discussion.
Il boit une gorgée de son verre d'eau avant de répondre :
— Je m'inspire de ce que je ressens, de mes expériences perso'... C'est vachement plus facile de les mettre en musique que de le dire.
À ces mots, une compréhension profonde s'installe en moi. J'acquiesce, mes pensées résonnant avec la vérité de ses paroles. Pour lui, la musique semble être un refuge, une voie d'évasion où les émotions prennent forme de manière plus directe et authentique que les mots eux-mêmes. Je me laisse emporter par cette idée, me rendant compte que la capacité à transformer des sentiments en mélodies peut offrir une forme de libération que les simples échanges verbaux ne parviennent pas toujours à atteindre.
Même si, pour moi, cette voie d'expression reste un défi constant, je comprends totalement son point de vue. La musique, dans son essence, se révèle être un miroir des expériences personnelles, un pont entre l'artiste et son public, une alchimie entre émotion brute et composition.
Mon esprit vagabonde alors, réfléchissant à la manière dont cette révélation pourrait influencer ma propre approche artistique. La musique comme refuge, comme miroir des expériences personnelles, est une notion qui me touche profondément.
— Je vois... C'est... C'est un peu pareil pour moi avec l'écriture, finis-je par lâcher. Ça semble plus facile de s'exprimer sans vraiment parler.
Son regard se fixe sur moi, ses sourcils se fronçant légèrement alors qu'une lueur de curiosité éclaire ses yeux sombres. Une surprise fugace, peut-être même de l'impression, se lit sur son visage. Comme s'il venait de découvrir une facette insoupçonnée de ma personnalité. Je suis presque certaine que Nara avait laissé suffisamment d'indices sur mon goût pour l'écriture vendredi dernier, mais ce moment semble être une révélation pour lui.
— Tu écris ? Qu'est-ce que tu écris ?
Une vague d'hésitation me submerge. Je sens mes joues rougir sous la pression de l'instant, une pulsion instinctive de me cacher m'envahit. Pourtant, je reste ancrée dans ma décision, résolue à ne pas mentionner que je chante aussi. Je préfère me concentrer sur l'écriture, une partie de moi que je suis prête à dévoiler.
— Juste des trucs personnels... Des chansons, en fait.
Son sourire s'élargit, révélant un anneau argenté sur sa lèvre inférieure que je n'avais pas remarqué auparavant. Ce sourire, plein de chaleur et d'encouragement, fait une brèche dans mes réticences. Son regard semble capturer chaque mot, chaque nuance de ma réponse, et l'intérêt qu'il manifeste fait battre mon cœur plus fort, comme si chaque pulsation était une réponse à son attention.
— Des chansons, vraiment ? Ça a l'air fascinant. Écrire des chansons, c'est un vrai défi, mais aussi un moyen puissant de se connecter avec ses propres émotions.
Ses paroles, chargées d'une sincérité inattendue, renforcent ma détermination à poursuivre cette conversation. Je ressens un soulagement, un répit momentané dans l'intensité de la situation. L'échange devient plus naturel, les barrières entre nous semblant se dissoudre petit à petit.
— Oui, je suppose que c'est un peu comme ça que je vois les choses, réponds-je, le regard baissé un instant pour cacher mon embarras.
Spencer, visiblement intrigué, se penche légèrement en avant, son intérêt sincère perceptible. Le confort de cette interaction est en train de transformer ma nervosité initiale en une curiosité partagée, créant un espace où la discussion devient une exploration mutuelle des passions et des inspirations.
— J'aimerais bien en entendre plus sur ce que tu écris. Peut-être qu'un jour, tu pourrais me montrer quelque chose, propose-t-il, son ton encourageant et ouvert.
Ce commentaire me prend de court, un mélange d'appréhension et d'excitation envahissant mes pensées. L'idée de partager mon travail avec lui est à la fois intimidante et exaltante. L'invitation à le faire me pousse à réfléchir à la manière dont je pourrais surmonter mes propres hésitations. Une vague d'adrénaline me parcourt alors que je mesure l'ampleur de sa proposition, chaque mot résonnant comme une ouverture sur quelque chose de nouveau et potentiellement transformateur.
– Si par hasard, tu n'as rien à faire vendredi après-midi, je serai là, dans la salle de répétition juste derrière le bar. Je laisserai la porte ouverte, on pourra parler musique... Si... Si tu le sens, évidemment.
Il me sourit doucement, ses yeux noirs plongeant dans les miens avec une intensité qui semble déchiffrer chaque nuance de mon âme. Ce sourire est à la fois rassurant et chargé de promesses, et je me perds dans la profondeur de son regard. Les mots qu'il prononce semblent suspendus dans l'air, créant un lien silencieux et profond entre nous. Même Chavez, qui se tient à quelques pas, semble retenir son souffle, comme s'il comprenait l'importance du moment.
Je reste figée, absorbée par la signification de ses paroles. Mon esprit tourne en boucle, analysant chaque aspect de cette invitation inattendue. Une chaleur douce envahit mes joues, amplifiant l'intensité du moment. Le simple fait qu'il propose un espace privé pour parler musique me touche profondément, comme une validation de mes propres efforts créatifs.
Comme par hasard, je ne travaille jamais le vendredi...
— C'est... Je ne travaille pas ce jour-là, finis-je par répondre, ma voix trahissant une certaine nervosité malgré ma tentative de paraître détendue. Peut-être que... je pourrais passer, alors.
Le sourire de Spencer s'élargit, et un éclat de satisfaction traverse ses yeux. Ce moment partagé, ce petit pas vers l'ouverture, semble marquer le début d'une connexion plus profonde. L'idée d'entrer dans l'espace privé où il crée et répète, de découvrir un morceau de son monde musical, est à la fois intimidante et incroyablement excitante.
— Parfait, dit-il avec un enthousiasme sincère.
⫘⫘⫘⫘⫘⫘
Hellooo ! J'espère que vous allez bien !
Les choses sérieuses commencent enfin !
Je trouve ce chapitre sérieux et un peu drôle à la fois (y a pas que Bella qui a des contradictions), mais je pense qu'elle en avait besoin !
Enfin bref, j'espère que ce chapitre vous a plu ?
Rebi 🍓
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𝐁𝐄𝐓𝐖𝐄𝐄𝐍 𝐓𝐇𝐄 𝐋𝐈𝐍𝐄𝐒 ; 𝑎 𝑠𝑜𝑛𝑔 𝑓𝑜𝑟 𝑎𝑛 𝑜𝑡𝘩𝑒𝑟
Romance𝑩𝑬𝑻𝑾𝑬𝑬𝑵 𝑻𝑯𝑬 𝑳𝑰𝑵𝑬𝑺 Maribel n'a jamais connu l'amour, sauf celui de la musique. En tant que compositrice passionnée, elle trouve son bonheur à composer des ballades, sa voix souvent comparée à celle d'un ange. Accompagn...
✦ C H A P I T R E • C I N Q
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