épisode quatre-vingt-dix-huit

Bắt đầu từ đầu
                                    

– J'ai un créneau de libre dans une heure. Je te l'ai réservé.

Je le prends et le regarde avec aversion alors que ma psy salue mon père et disparaît. Je me faufile hors de ma cachette à quatre pattes et me rassoit à ma place avec le peu de dignité qu'il me reste.

– C'est quoi ce truc ? lance mon père en désignant le stéthoscope autour de mon cou.

– Cadeau de tata.

– Oh non, elle est dans le coin ? Je ferais mieux de repartir, de toute façon je dois être au bloc dans une heure.

Il continue de déblatérer en s'enfuyant de la cafet et je retiens un ricanement. Le bruit d'une chaise qu'on traîne par terre se fait entendre et Rosalya apparaît à son tour.

– Enfin je vous trouve ! s'exclame-t-elle. Je devenais folle moi à tourner en rond.

– Pourquoi ? s'exclame Ginny, paniquée. Qu'est-ce qu'il y a ?? Il s'est passé quelque chose de grave ?

– Bon... Par où commencer...

Rosa ferme les yeux pour se concentrer et... les garde fermer. Elle non plus n'a pas beaucoup dormi ces derniers jours.

– Rosa ?! s'impatiente ma meilleure amie.

– Doucement... murmure la blonde. Je me concentre... Ok... Après le choc provoqué par cet abruti de chauffeur dont personne n'a eu de nouvelles...

Elle marque une pause et ses paupières se ferment à nouveau.

– Lysandre a eu un trauma crânien modéré, je continue, abrégeant les souffrances de mes amis. On a empêché le pire grâce à la trépanation que j'ai faite mais il a besoin de repos, il est resté inconscient pendant un moment mais maintenant... Enfin les risques sont écartés.

Je serre la main de Nate sous la table pour m'empêcher de craquer face à ce terrifiant mensonge. J'aurais dû dire la vérité, j'aurais dû le faire mais bon sang, comment on explique à sa meilleure amie que son copain ne se rappelle pas de son existence ? Elle semble déjà si éteinte, je ne peux pas lui infliger ça, je n'en ai pas la force.

Nath semble comprendre le message, son pouce commence à caresser ma main en soutien.

– Peu de gens sont au courant mais son père est très malade, continue Rosa. Donc si on ajoute ça et toutes les angoisses que ça a généré... En gros les médecins pensent que son état est lié aux deux traumatismes, son père et l'accident. Comme ils sont arrivés coup sur coup... Il... Enfin vous verrez.

– On peut y aller ? s'impatiente Castiel.

– Oui, venez, répond Rosa.

Ils se lèvent tous les trois et se tournent vers nous, attendant qu'on en fasse de même.

– Allez-y, commente Nath. On vous rejoint dans quelques minutes.

Ginny me lance un regard suppliant, me demandant silencieusement de venir avec elle et je commence à me redresser, culpabilisant de ne pas avoir été présente pour elle ces derniers jours. Nath se redresse aussitôt et passe son bras autour de mes épaules pour me forcer à entrer dans l'ascenseur un peu plus loin, appuyant non pas sur la touche du troisième étage, mais celle du rez-de-chaussée.

– Faut que tu prennes l'air, dit-il. Tu peux pas continuer à absorber les émotions des autres comme ça.

– C'est mon rôle, je réponds. Je dois veiller sur elle.

– Et moi je veille sur toi, répond Nath. Alors tu obéis à mes ordres.

J'acquiesce et ferme les yeux quelques instants. N'y tenant plus, je presse le bouton d'arrêt d'urgence et ferme les yeux pour essayer de calmer la crise qui est sur le point de m'emporter.

– Je peux pas... je murmure. Je peux pas entrer dans cette chambre, je peux pas voir ses yeux tout tristes quand elle découvrira ce que j'ai fait.

– De quoi tu parles ? s'inquiète Nath.

Je prends une grande inspiration et avoue :

– Il y avait une compression dans son lobe préfrontal. Quand j'ai pratiqué la trépanation, la perceuse... Ce n'est pas aussi précis qu'une perceuse de neurochirurgie et... On savait que c'était un risque mais...

Un sanglot m'échappe et je me force à continuer :

– La mémoire à court terme de Lysandre a été endommagée. Je l'ai su à l'instant où il a ouvert les yeux... A cause de moi il se souvient plus de ces derniers mois et a totalement oublié Gi'.

Nath pousse un soupir avant de m'attirer à lui. Je lui rends son étreinte et laisse échapper la crise de larmes que je retiens depuis des jours. Il caresse doucement mes cheveux, me laissant le temps de me calmer avant de prendre mon visage en coupe et de répondre :

– Tu n'as rien fait de mal. Tu lui as sauvé la vie, et ça c'est miraculeux. Peut-être que tu as endommagé sa mémoire, ou peut-être qu'elle l'était déjà mais tu n'es pas responsable. Et peut-être qu'il ne retrouvera jamais la mémoire, mais peut-être que si. Dans tous les cas, on n'a aucun contrôle sur la situation alors cesse de te blâmer pour quelque chose dont tu n'es pas fautive. Tu lui as sauvé la vie, et je pense que c'est la seule chose dont ta meilleure amie se souviendra.

Je pouffe avant de secouer la tête d'un signe négatif.

– Tu connais pas Ginny, elle va avoir besoin de se décharger sur quelqu'un, de trouver un fautif et en l'occurrence, c'est moi...

– C'est faux, me coupe Nath. Écoute, Castiel et Rosa sont avec elle, son frère et sa mère sont au courant de la situation et pourront la soutenir. Tu as passé deux jours à veiller sur son petit-ami pour elle, il est temps que tu délègues. Alors on va sortir de cet hôpital et je vais te ramener chez toi, d'accord ? Assez d'émotions pour le moment.

Je devrais le contredire, je devrais presser l'interrupteur et remettre en marche cet ascenseur pour retrouver ma meilleure amie, je devrais faire mon devoir mais j'en suis incapable. Je suis épuisée, aussi bien physiquement que psychologiquement. L'adrénaline m'a permis de tenir jusque là, de réaliser l'impossible pour une personne qui n'a reçu de formation médicale, mais cela m'a aussi renvoyé à l'un de mes tout premiers traumatismes, celui qui m'a envoyé chez le psychologue scolaire il y a trois ans. Alors au lieu d'être une bonne amie, je me contente de répondre par un hochement de tête positif à mon copain qui me lance un regard timide.

– Oh non... je souffle. Le rendez-vous avec la psy...

– On va prendre l'air, tu vas à ton rendez-vous et ensuite on rentre, d'accord ? reprend Nath.

J'hoche la tête et pose ma main sur l'interrupteur. Nath saisit mon poignet avant que j'appuie dessus et je lève les yeux vers lui.

– Avant qu'on revienne à la réalité, commence-t-il en baissant la tête, laissant quelques mèches de ses cheveux lui tomber devant les yeux. Je voulais te dire que j'aime l'idée d'être celui vers qui tu te tournes lorsque les choses vont mal.

– Je n'imagine même pas ce que ça aurait été si tu n'était pas là... je réponds. J'arrête pas d'y penser, si cela avait été toi à la place de Lysandre... Je sais pas comment je...

Au lieu de continuer ma phrase, je me jette dans ses bras.

Malheureusement, le retour à la réalité est rude puisqu'à l'instant où les portes s'ouvrent, le docteur Leiko m'attend de pied ferme. 

 

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