II. Grand frère, grande sœur

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__ Je songeais.. que tout cela serait plus facile... un véritable jeu d'enfant. Mère prétend vouloir notre bonheur... tout ce qu'elle fait ne va jamais dans ce sens. Elle en profitera que notre chère sœur soit à Peyredragon pour couronné Aegon, Roi des Sept Couronnes. Père... aucun de ses vœux ne prescrivait cela. Je haïs Rhaenyra... mais ce n'est pas à elle que j'en veux. Celui à qui j'en veux le plus sans nul doute... c'est moi-même.

Il avait dit tout ça, l'œil perdu dans le vide. Silencieuse, Helaena lui saisit doucement la main, lui laissant le choix de la retirer s'il en avait envie. Son frère ne le fit pas. Au contraire, il réaffirma son emprise et leva son visage vers elle. Sa sœur aperçut dans son œil unique, une tristesse et les reflets de ses doutes, qu'elle n'avait jamais vu auparavant. En tant que grande sœur, elle fit la première chose qu'il lui vint à l'esprit. Elle se décala très légèrement de sorte à ce que son cadet puisse poser sa tête sur son épaule, ce qu'il fit sans la moindre hésitation. Au bout de longues minutes de silence, Helaena le brisa.

__ Nous allons devoir être forts... et donner suffisamment de soutien à Aegon pour qu'il puisse s'en sortir. Tel est notre devoir de frère et sœur de veiller et de prendre soin de lui. 

Un grognement s'échappa de la gorge d'Aemond pour toute réponse. Défendre et protéger les intérêts de son aîné ? Et puis quoi encore ? C'était le bouquet ça...

__ De grand frère et grande sœur plutôt. Ce qui est totalement ironique étant donné que nous savons tous, y compris les personnes habitant au Donjon Rouge, que nous sommes les cadets de Père et que nous sommes bien plus matures que notre cher aîné.

Helaena ne disait rien. Elle savait parfaitement qu'il avait raison. Elle se contenta de passer ses doigts dans les cheveux du jeune prince pour l'apaiser. Ils l'avaient compris. Ils allaient devoir être plus solidaires que jamais avec leurs deux frères, même s'ils n'en avaient pas envie. C'était la seule solution qu'ils avaient, à juste titre.

Dès le lendemain, tout fut prêt. La couronne d'Aegon le Conquérant, leur ancêtre et le fondateur de leur dynastie, les autres symboles du pouvoir royal qui renforceraient indéniablement la légitimité d'Aegon à être sur le Trône de Fer.
Les membres de sa famille attendait, sur l'estrade, qu'il arrive et fasse son chemin parmi la foule. Aemond et Helaena étaient l'un à côté de l'autre. Le premier observait toute cette scène, cette mascarade selon lui, d'un œil mauvais. La seconde, quant à elle, était plus désespérée qu'autre chose par cette nouvelle. Puisqu'elle était la fiancée d'Aegon, son épouse même, elle deviendrait, dans quelques minutes à peine, assurément, la nouvelle Reine des Sept Couronnes. La princesse ne voulait plus de ça. Ce qu'elle souhaitait était de prendre soin de ses enfants, les voir grandir normalement, passer du temps avec ses frères. L'unique fille de Viserys ferma les yeux un instant et secoua doucement la tête. Ça, ça ne se passerait que dans ses rêves. Il était trop tard pour reculer maintenant.
Les bruits des trompettes, annonçant l'arrivée de la Garde Royale, les firent légèrement sursauter. Silencieusement, fatigués, ils suivirent la marche de leur aîné dans leurs yeux marqués par la lassitude et les doutes. Quand il fut arrivé au niveau de l'estrade, Alicent s'approcha et l'embrassa tendrement sur le front.
Aemond détourna le regard en la voyant faire ce geste, si anodin, et pourtant si abject à son avis. Toute cette famille le dégoûtait. Bien évidemment, Helaena était une exception à la règle. Ce fut elle d'ailleurs, qui, d'un seul coup d'œil, arriva à le détendre instantanément. Il ne la remercierait jamais assez de l'aider à se calmer quand il ne pouvait pas le faire lui-même.

__ Aujourd'hui, notre nouveau Roi se trouve parmi nous. Il apportera une période se prospérité et de paix dans les Sept Couronnes. Je proclame Aegon II Targaryen, Roi des Andals, des Rhoynars et des Premiers Hommes, Seigneur des Sept Couronnes et Protecteur du Royaume.

Helaena reçut, contre son gré, le diadème de sa mère sur ses cheveux blancs. Aegon se releva pile à ce moment précis, après avoir obtenu sa bénédiction. Tout d'abord, la foule resta silencieuse. Quelques applaudissements se firent entendre au bout de longues minutes. Subitement galvanisé par cet élan de joie, selon lui, le nouveau roi sorti son épée de son fourreau, Feunoyr et la leva en l'air. Le peuple l'acclama davantage. Alicent eut un petit sourire sur ses lèvres, fière de ce qu'était devenu son premier enfant.
Une immense secousse fit soudainement trembler toute la salle. Un dragon surgit du sol, monté par une femme. Il s'agissait de Meleys et de sa dragonnière, Rhaenys Targaryen. Otto cria aux gardes d'ouvrir les portes.
Cependant, après une deuxième secousse qui fit trembler le sol, Aegon se trouvait derrière sa mère, comme si sa vie en dépendait... mais ce fut Aemond qui garda Helaena contre lui alors que Rhaenys se tenait devant eux.

Fin du chapitre 2.
1553 mots

Je ne veux pas te voir verser des larmes

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Je ne veux pas te voir verser des larmes. L'homme que j'aime vaut mieux que cela.
Ne te fais pas de soucis pour moi, princesse. Tout ira pour le mieux... tout ira pour le mieux...

Pareils à des saphirs  Where stories live. Discover now