— Tu n'as rien d'un nul. Regarde la bonne note que tu as eue à l'examen !

Ce qui ne fait évidemment rien pour améliorer mon moral.

J'ai tout raconté à Auguste sauf le fait que je me suis retrouvé à tricher accidentellement. J'aurais sans doute dû. Mais... Je ne sais pas... Je ne voulais pas qu'il ait une trop mauvaise opinion de moi-même. Il est une chose de dévoiler le secret des créatures surnaturelles à l'humanité tout entière et de casser la tour Eiffel, par la même occasion. Il en est une autre de tricher lamentablement à un examen.

Pour achever la journée en beauté, j'ai cours de sport cet après-midi, c'est-à-dire en l'occurrence de vol puisque c'est ce que j'ai fini par choisir, et je sens que je vais encore une fois me ridiculiser devant tout le monde.

Auguste attrape ma main et me sourit.

— Au moins, aujourd'hui, nous avons tous nos cours en commun.

Mon estomac se noue. Je n'ai pas dit à mon petit ami que je m'étais finalement décidé pour le vol et non le football. Je voulais le faire, mais je craignais de le décevoir. Si je le déçois trop, il risque de se dire que, finalement, il n'a pas très envie de traîner avec un garçon fée et préférera sortir avec une louve plus douée que moi pour taper dans un ballon !

— Je... Je... Eh bien oui, mais... mais...

— Mais ? m'encourage le loup.

— Mais... rien.

Je lui dirais tout à l'heure. Je ne veux pas gâcher sa bonne humeur.

Nous sommes arrivés devant les vestiaires répartis par espèces. Depuis le début de l'année, je squattais sans grande légitimité celui des magiciens mâles. Je sais maintenant que, en réalité, j'y suis parfaitement légitime. Même l'abominable Hector ne pourra rien y trouver à redire.

— À tout de suite ! me lance mon petit ami.

Je reste figé sur place. Il faut que je lui dise. Maintenant. Sauf que ma gorge est trop nouée et que rien n'en sort ! Le temps que je parvienne à produire un couinement, l'alpha est déjà parti.

Je pousse la porte du vestiaire, plein de mauvaise conscience. Hector, déjà présent, prend soin de faire comme si j'étais invisible, même si je vois sa main se crisper sur sa veste. Il craint peut-être que je la change à nouveau en essaim de guêpes. Ce que je pourrais bien faire, s'il m'embête encore. Et si j'arrive à me souvenir de la façon dont je m'y suis pris.

Je sors mes baskets. Faut-il d'ailleurs que je les porte pour le cours de vol ? Aucune idée. Sans doute que oui. Je ne vais quand même pas me balader pieds nus.

Pendant ce temps-là, Hector enfile son t-shirt, dévoilant les horribles boutons qui parsèment ses bras. Pour ma part, j'ai retrouvé ma peau toute lisse de fée grâce à la potion que m'avait remise M. Marlin, ce qui a été un vrai soulagement. Je sais, il ne faut pas accorder trop d'importance à la beauté extérieure. N'empêche...

Le magicien quitte le vestiaire aussitôt habillé. À aucun moment, il n'a pris la peine de me demander quand je voulais m'entraîner avec lui, nonobstant les instructions de M. Marlin. Cela dit, j'aurais sans doute été tenté de lui répondre "jamais", ce qui aurait été satisfaisant, mais peu productif.

J'étais prêt à sortir à mon tour lorsque je sens mon portable vibrer dans ma poche. C'est un SMS qui provient d'un numéro inconnu, ce qui provoque aussitôt ma méfiance. La dernière fois que j'ai obéi aux instructions d'un tel message, j'ai fini enfermé dans une horloge à voyager dans le temps. Le coupable était Hector, bien entendu. C'était une expérience intéressante, sans nul doute, mais je ne tiens pas plus que cela à la revivre.

Le lycée des Surnaturels (tome 2)Where stories live. Discover now