Maël

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Jeudi 25 décembre 2087.

10h14.

Je me réveille. C'est Noël. Encore un Noël seul. Je m'habille vite-fait et sors de la maison pour aller dans la forêt pour couper du bois. Pour ma cheminée. L'odeur du bois brûler... j'adore.

J'enfile un manteau, parce qu'il neige je risque d'avoir très froid et je descends les escaliers du palier. Je me dirige dans le garage, je prends une hache, et trottine vers la forêt.

J'ai finis de ranger le bois dans le garage et j'en ai ramené dans la cheminée, je retourne dans je garage pour ranger les gants et la hache. En sortant, mes yeux se pose sur une femme, je ne distingue pas ses traits, elle est trop loin mais je vois qu'elle porte un long manteau blanc, il a l'air doux. Mais son visage me paraît très familier, trop familier. On dirait Lucie.

Je deviens fou. C'est impossible. Je retourne à la maison, pour me vider la tête, j'enlève mon manteau, le pose sur le radiateur. Oui j'ai des radiateur et une cheminée, ça pose un problème à quelqu'un ?  J'aime bien. J'adore même.

Je m'assoie sur le canapé et lance Netflix. Je ne regarde pas vraiment la série, je jette de nombreux coups d'œil dehors. Je cherche la femme que j'ai vue, celle qui ressemblait à Lucie. Je la cherche, mais elle n'est plus là, je ne vois personne. Je décide d'abandonner, cela a dû être mon imagination... elle me manque trop... je la voit là où elle n'est pas. Elle est là où aucun vivant, ou être humain résidant sur Terre ne peut voir, ou ne peut y accéder avant de mourir. Réellement, pas comme les vampires.

Je me reconcentre sur ma série et laisse tomber... pour de vrai cette fois j'oublie tout. Je deviens fou, je crois. Je me lève jusqu'à la cuisine, et mets au micro-onde des restes de purée d'hier. Sympa pour un Noël ! Je n'ai ni le temps ni l'envie de préparer à manger pendant quarante ans, pour moi seul, si il y avait Lucie, on aurait passé la journée entière à faire à manger à deux. Mais elle n'est pas là...

Le micro-onde sonne pour me dire que ma purée est cuite, je prends des couverts, mon assiette et retourne m'assoir sur le canapé, devant ma série. Je l'a remets en route et commence à manger. C'est beaucoup trop chaud. Tant pis ! 

Toc toc

Le facteur le jour de Noël ? Bizarre. Les voisins ? J'en ai pas... je suis bête. J'ai oublié d'aller ouvrir ! Quel idiot ! Je me lève et me dirige vers la porte, puis l'ouvre. Je tombe nez à nez avec... la femme de tout à l'heure. Je ne suis pas fou. C'est bien elle ? Non ! Impossible ! Mais si ! Regarde là ! Regarde la ! C'est elle !  Elle est cernée, très, sale, on dirait qu'elle ne sais pas lavée depuis longtemps, qu'elle marche depuis longtemps.

— Lu... Lucie ?

Elle se jette dans mes bras en pleurant.

— Maël, Maël, Maël... Je suis tellement désolée. Oh, pardon, pardo... pardonne moi. S'il te plaît. 

Je ne sais pas comment réagir, je la sers contre moi, une larme s'échappe de mon œil, puis deux, puis trois... Je la sers du plus fort que je peux.

— Prin... Princesse ? C'est bien toi ? J'ose demander dans son cou.

— Oui, me chuchote-t-elle. 

Je m'éloigne d'elle. Je pense qu'elle lit la colère sur mon visage parce que le sien s'attriste.

— Pourquoi ? Pourquoi es tu partie sans me dire au revoir ?! Pourquoi m'avoir abandonné ?! Cela fait  soixante-quatre ans, que je vis seul ! Je pensais t'avoir perdu pour toujours que je te retrouverais seulement lors de ma véritablement mort ! Et toi tu vivais la belle vie pendant toutes ces années ! Pendant que moi j'étais au plus bas ! 

Je n'ai pas finis de lui expliquais tout mon mal-être, mais elle entre dans la maison ferme la porte et pose son manteau sur le radiateur, elle avance jusque dans le salon, elle s'assoie sur le canapé, prend une bouchée de ma purée, en silence. Elle ne parle pas. Moi non plus. Je la regarde faire sa petite vie tranquille.

— Je ne vivais pas la "belle vie" comme tu dis, déclare-t-elle enfin après un long silence.

— Ah oui ?! Alors où étais-tu ?! Que faisais-tu ?! Pensais-tu à moi ?! À comment j'all...

— Oui ! J'ai pensais à toi à chaque minute pendant soixante-quatre ans !! Je n'ai pas cessé de me demander, comment tu allais, ce que tu faisais, si tu pensais à moi, si tu m'aimais encore, si tu me remplaçais ! J'ai vécu soixante-quatre ans de misère !

Je ne sais pas comment réagir. Elle semble, triste, apeurée, méprisante, dégoutée... elle pleure... beaucoup. Je la sers contre moi.

— Pleure... je suis là. Ne t'en fais pas c'est fini... tu es à la maison.

— Je t'aime Maël... je veux pas te perdre... chuchote-t-elle contre mon torse.

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⏰ Last updated: Apr 26 ⏰

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Le journal de Maël Tome 2Where stories live. Discover now