L'anorexie
La vie est rude. Faite d'épreuves, toutes surmontables. Mais celle-ci est dure. Cette maladie est implacable. L'anorexie est parfois, souvent même, insurmontable. Elle vous étreint. Elle vous prive du plaisir des bonnes choses. Vous ne pouvez plus savourer un morceau de chocolat ou une délicieuse pizza. Les saveurs s'évanouissent au plus profond de votre esprit, se faisant méconnaissables. Vous ne les appréciez même plus. Aucune, absolument aucune. Ce monde jadis rempli de saveurs exquises et de couleurs chatoyantes se métamorphose en une palette de gris, dénuée de toute saveur. Toutes les délices du monde deviennent lointains, enfouis au tréfonds de votre esprit.
Elle ne touche pas seulement vous, mais aussi tous vos proches. C'est tout ce dont ils parlent. Tout le temps. Elle ne se limite pas à votre apparence physique, mais atteint également votre moral. Vous-même, vous ne parlez plus que de ça. Votre douleur s'y rattache. Et même le miroir s'en mêle. Il vous renvoie votre propre image. Vous, l'innocente enfant que vous êtes. Et vous comprenez pourquoi tous les regards convergent vers vous. Pourquoi chaque personne qui croise votre chemin fixe ses yeux sur vous. Même si vous exécrez la pitié, elle vous entoure. Elle hante constamment votre esprit. Vous n'avez qu'un seul mot, qu'un seul sujet en tête. Et cette image de vous dans le miroir demeure, gravée à jamais dans votre esprit.
Comment décrire cette souffrance qui vous hante, jour et nuit ? C'est comme un précipice dans une forêt. Facile à descendre, mais remonter est une épreuve ardue, complexe et oppressante. Vous avez souffert, vous souffrez et vous continuerez à souffrir. Vous vous accrochez désespérément, refusant de céder au vide. Vous faites de votre mieux. Mais rien n'est certain. Vous ignorez ce qui vous attend. Une roche qui se détache, une branche qui cède, chaque obstacle supplémentaire que vous devez surmonter. Mais la pitié vous entoure. Les regards et les paroles vous assaillent. Et vos proches continuent d'en parler, encore et toujours. Ce sujet omniprésent. Et là, l'image de vous dans ce maudit miroir ressurgit. Et là, la branche cède et les roches dévalent.
Un beau matin, vous ouvrez les yeux et vous vous retrouvez dans cette chambre blanche. Le tuyau dans votre bras, ce n'est pas le pire. Le pire, c'est lorsque l'infirmière vous fait passer sous cette machine. Cette maudite machine qui affiche ses chiffres maudits. Des chiffres que vos proches ne comprennent pas.
Quand ce mot vous hante, jour et nuit, encore et toujours. Manger devient une torture. C'est la pire des choses. La plus insurmontable des épreuves.
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Les maux d'Emma
Short StoryIl s'est écoulé une décennie depuis que j'ai daigné poser les mots sur le papier. Et quand je dis "poser les mots", je veux dire vraiment les écrire, avec une vérité crue qui transperce l'âme. Oh, comme cela m'a manqué. Le dernier récit à avoir jail...
