Le grenier

Alya serra la main au vieil homme qui venait de lui vendre sa nouvelle maison. Ils venaient tout juste de faire la visite de la vieille demeure, et le seul défaut de la maison, hormis les quelques travaux à faire, était la présence de rats dans le grenier. La jeune femme n'aurait qu'à appeler un dératiseur et le tour serait joué.

L'homme partit peu après avoir fourni les clés à Alya, et cette dernière retourna chez ses parents afin de récupérer ses affaires puis se rendit dans sa toute première propriété et commença à ranger.

22h00 venues, la jeune femme se trouvait épuisée et il ne lui restait que la cuisine à ranger. Exténuée, elle se laissa tomber dans le lit dont elle venait de faire les draps et sombra dans son sommeil.

Alya se réveilla en entendant des grattements venants de son plafond. D'abord déstabilisée, elle ne comprit pas ce qu'il se passait mais se souvint ensuite de l'avertissement de l'ancien propriétaire à propos des rats. Elle regarda son réveil, qui affichait 3h33. Elle décida de se rendormir et n'eut aucun autre problème de toute la nuit.

le lendemain matin, Alya appela le dératiseur qui lui  promit de passer dans l'après midi. Tenant ses promesses, l'homme âgé d'une trentaine d'années arriva aux alentours de 15h et la jeune femme l'accompagna jusqu'à l'entrée du grenier. Il monta, et Alya l'entendit utiliser toutes sortes d'objets, puis il redescendit, l'air grave. La jeune femme, inquiète, l'interrogea sur le grenier, et l'homme lui annonça qu'il n'y avait absolument aucun rat dans ce grenier. Il repartit vers 17h, laissant la jeune femme seule.

Alya partit faire ses courses et, lorsqu'elle revint, elle décida qu'il était tard et se coucha après avoir rangé la nourriture. Mais, en cherchant son chargeur, elle ne le trouva pas sur sa commode mais sur le buffet dans la cuisine. Elle se dit simplement qu'elle l'avait déplacé, et se coucha sans creuser plus.

Les jours suivants furent terribles. Il ne se passait pas une seule nuit sans être réveillée par des bruits de grattements toujours plus forts, et de plus en plus d'objets disparaissaient puis réapparaissaient dans des endroits improbables. Tout ceci était terrifiant, et Alya vivait dans la peur constante. Ce ne fut que lorsqu'elle retrouva un couteau de cuisine sous son oreiller qu'elle décida d'emménager.

Cependant, elle vivait dans une petite ville tranquille où peu de maisons étaient disponibles, et la sienne ne valait pas assez cher pour pouvoir en acheter une autre une fois celle-ci vendue.

Environ deux semaines après le commencement des bruits incessants, Alya trouva enfin un appartement, minuscule certes mais certainement pas hanté. La propriétaire luit confirma que le studio serait prêt dans trois jours, et la jeune femme en fut terriblement soulagée. Si heureuse, elle monta dans sa chambre et s'endormit. 

Dans la nuit, un bruit de grattement, encore plus fort que tous les précédents réunis, la réveilla dans un sursaut. Dans une ferme intention d'interrompre tout ce raffut, elle se rendit dans la chambre d'amis où se trouvait la trappe menant au grenier, monta, puis se mit à chercher l'origine du vacarme. L'endroit était sombre, froid, peu accueillant et horrifiant. Alya commençait à perdre son sang froid, quand elle sentit quelque chose lui lacérer le dos. Dans un hurlement, elle se retourna, mais ne distingua rien. Terrifiée, elle redescendit à toute vitesse l'échelle puis retourna se terrer dans son lit.

Lorsqu'elle se réveilla, elle se trouvait dans le lit de sa chambre se trouvant chez se parents. Elle descendit à la cuisine et interrogea ceux qui l'avaient mise au monde sur la maison. Ils lui répondirent avec inquiétude qu'elle n'avait jamais quitté la maison. Avec un rire forcé, Alya affirma qu'elle plaisantait, ce qui sembla satisfaire ses parents. 

Mais, lorsqu'elle prit son bain, son dos lui brûla au contact de l'eau chaude, et, en se regardent dans le miroir, elle constata que sa peau semblait avoir été déchirée.