Chapitre 1

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Lee

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Lee

    Le taxi se gare devant l'immense tour de verre qui file en flèche vers le ciel. Je demeure de longues secondes enfoncée dans mon siège, à observer d'un air absent à travers la vitre l'énorme "G" majuscule fixé sur la façade qui surplombe l'entrée. La fameuse tour Guerrera, l'antre de mon père. Je n'y ai pas remis les pieds depuis une éternité, et une boule d'angoisse se forme au creux de mon ventre. La dernière fois que j'en ai franchi le seuil, il était encore parmi nous, et avoir conscience que cette fois, il ne sera pas là pour m'accueillir... je ne sais pas. Je ressens juste une sorte de vide en moi, le genre de truc béant dans ta poitrine dont tu as conscience qu'il ne se comblera plus jamais vraiment.
J'inspire profondément, prends mon courage à deux mains et règle le chauffeur avant de sortir enfin du véhicule. Je me dirige d'un pas décidé vers l'édifice, ignore l'agent de sécurité qui me détaille de la tête aux pieds avec un mépris ostentatoire dès que j'y pénètre.
    Ouais, je ne ressemble pas aux nanas qui ont coutume de passer la porte de cet endroit qui transpire le fric, mais les petits tailleurs de secrétaire et moi, on n'est pas copains.
Mes baskets crissent désagréablement sur le carrelage rutilant, et ce son déplaisant tire une moue crispée à l'une des hôtesses d'accueil. Assise derrière son comptoir immaculé aux courbes épurées, elle m'adresse un bonjour des plus policés lorsque je parviens à sa hauteur tout en me gratifiant d'un regard qui en dit long. Je n'ai pas besoin d'être dotée d'un quelconque don de télépathie pour deviner qu'elle se questionne sur la raison de ma présence en ces lieux, se demandant par la même occasion si je ne me suis pas égarée, et je mettrai ma main à couper qu'elle se prépare à me rembarrer bien gentiment.

— Je peux vous aider ? demande-t-elle sur un ton suintant la condescendance.

    Je ne prends pas la peine de lui répondre. J'extirpe simplement mon permis de mon sac et le lui flanque sous le nez. Elle s'en empare du bout de ses doigts manucurés comme si elle craignait de s'abîmer un ongle, ou une griffe en l'occurrence, peint d'un rose Barbie écœurant. Quand elle déchiffre enfin le nom inscrit dessus, son teint sans défaut blêmit au point qu'il en devient presque translucide.

— Oh, mademoiselle Guerrera, je... je ne vous avais pas reconnue. Veuillez m'excuser. Monsieur Kane vous attend au dernier étage.

    De toute évidence. Cependant, je ne relève pas sur son attitude dédaigneuse et me contente de lui accorder un sourire de façade tandis que je récupère le document, ainsi qu'un badge estampillé à mon nom. À l'instant où je me détourne, sa voix résonne dans le hall :

— Mademoiselle Guerrera ! Toutes mes condoléances pour votre père.
   
    Je m'arrête net, lui jette un bref coup d'œil par-dessus mon épaule.

— Merci.

    Un simple mot, froid et emprunté, toutefois, je n'ai jamais été du genre à m'étaler. Je ne m'attarde donc pas davantage, marche d'un pas vif en direction des ascenseurs qui me font face. J'appuie sur le bouton, martèle le sol du pied dans une cadence soutenue qui marque mon impatience et rejette un énième appel d'Oliver, l'avocat de mon père. Oui, je suis en retard. Un chouia. Mais me harceler au téléphone ne palliera en rien mon cruel manque de ponctualité.
Dès que les portes s'entrouvrent, je m'engouffre dans la cabine, jouant des coudes afin de me frayer une place parmi les employés qui s'y pressent, et sélectionne tant bien que mal le dernier étage. L'ascension est incroyablement lente, l'habitacle se vide au fur et à mesure que nous nous élevons à travers les entrailles de l'immeuble, et si j'en avais atteint le sommet ne serait-ce qu'une seconde plus tard, je pense que j'aurais tout bonnement éclaté le haut-parleur diffusant une musique des plus soporifiques.

6 mois avec toiOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz