SHATTERED SOULS [T2]

17. PELAR

Pendant nos séances d'entraînement, nous partagions aussi nos histoires, nos pensées, nos peurs. Osael me parlait de sa famille, de son enfance, de la manière dont il avait été élevé en tant que Céleste. Il me parlait de sa peur de ne jamais revoir sa famille, de sa frustration face à son incapacité à communiquer avec eux.

Je lui parlais de ma vie avant tout ça, avant que je ne sois kidnappée, avant que je ne me retrouve coincée dans ce territoire effrayant. Je lui racontais mes voyages avec Protea, nos bétises et nos folies, les aventures que nous avions eues, les lieux que nous avions visités.

Nos sessions d'entraînement étaient devenues des moments de connexion, des moments où nous pouvions partager nos vies l'un avec l'autre. Nous apprenions à nous connaître, à nous comprendre, à nous faire confiance.

Et même si nous étions coincés dans ce territoire effrayant, même si nous étions entourés par des dangers, ces moments étaient devenus des refuges pour nous.

Assis au bord du lac, le visage illuminé par le clair de lune, Osael semblait plus céleste que jamais. Il levait la main vers le ciel étoilé, les yeux fermés en concentration. Après un moment, il a ouvert les yeux et s'est tourné vers moi.

- C'est ainsi que nous faisons un appel céleste. C'est une sorte de... prière, je suppose. Nous demandons de l'aide à nos ancêtres, à notre famille céleste, a-t-il expliqué. Veux-tu essayer ?

Nerveuse, j'ai hoché la tête et j'ai imité sa posture. J'ai levé ma main vers le ciel, fermé les yeux et j'ai tenté d'envoyer mon propre appel. À ma surprise, j'ai senti une vague d'énergie courir à travers mon corps, comme si je m'étais connectée à quelque chose de plus grand. Osael m'a regardée avec surprise.

- C'est... incroyable. Je ne pensais pas que tu serais capable de le faire.

- Et moi je ne pensais pas que je le voudrais. Mais... il est bon de se sentir connectée à quelque chose de plus grand, non ?

Pour la première fois depuis longtemps, je me suis sentie réellement en paix. Nous étions coincés dans ce monde d'ombre, entourés d'ennemis et de dangers, mais nous avions l'un l'autre. Et cela donnait une lueur d'espoir dans l'obscurité.

Nous avions établi un rythme, une routine de survie au cœur de l'obscurité. Osael et moi étions devenus une équipe, des alliés dans ce monde hostile.

Le temps passé ensemble nous avait appris à lire les signes subtils de l'autre, à comprendre les faiblesses et les forces de chacun. Et alors que je continuais à observer Osael, j'ai commencé à voir quelque chose de familier dans son comportement.

Il était souvent silencieux, concentré sur ses propres pensées. Parfois, il semblait déconnecté, perdu dans un autre monde. Il avait du mal à comprendre les émotions des autres, à comprendre les nuances sociales.

Et bien qu'il soit incroyablement intelligent, il avait du mal avec certains aspects pratiques de la vie. Tout cela m'était familier, pas à cause de mes propres expériences, mais à cause de quelqu'un que je connaissais.

- Osael, ai-je commencé un jour alors que nous étions assis ensemble, laissant nos pieds se balancer au-dessus de l'eau. J'ai une question. Tu... as-tu déjà été diagnostiqué avec un trouble du spectre de l'autisme ?

- Pourquoi tu me demandes ça ? a-t-il demandé, surpris.

- Ma soeur Ketmie, elle est avocate. Elle avait un client qui avait été diagnostiqué autiste. Je reconnais certains signes chez toi, ai-je expliqué. Et...