10. OTHNIEL

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Le silence qui suivit la déclaration de Lionel était lourd, chaque personne dans la salle pesant ses mots. Leur signification était claire : Lionel ne permettrait pas que l'on porte atteinte à Anthéa sans preuve irréfutable de sa culpabilité. L'Ancien regarda Lionel avec un regard dur et scrutateur, pesant ses options. Il s'éclaircit la gorge, rompant le silence qui s'était installé.

- Je n'oublie pas qu'Anthéa est une enfant, Lionel. Mais une enfant capable de blessures graves, comme nous le voyons avec Adriel.

Sa voix s'était adoucie, mais la fermeté sous-jacente n'avait pas disparu. Adriel, pendant ce temps, lutait pour contrôler son essence qui s'échappait de la blessure infligée par Anthéa. Son frère Judicaël se tenait à ses côtés, tentant de le calmer alors qu'il murmurait des mots dans une langue que personne d'autre ne comprenait.

- Je pense, ajouta l'Ancien, que tu as raison Lionel. Anthéa doit rester sous surveillance jusqu'à ce que toute la lumière soit faite, nous pouvons l'accueillir au Temple...

- Bon...

L'annonce de l'Empereur marqua la fin de la dispute. Tout le monde se tourna vers lui, attendant de voir ce qu'il allait dire. Le visage de l'Empereur était aussi lisse que le marbre alors qu'il révélait sa décision. Sa voix emplissait la salle, calme mais portant un poids d'autorité incontestable.

- L'enquête aura lieu dans quinze jours, commença-t-il, chaque mot résonnant avec une gravité solennelle. D'ici là, Anthéa sera libre, mais demeurera sous la supervision des Impérators du palais.

Les yeux de l'Empereur se déplacèrent alors vers l'Ancien, une lueur insondable dans son regard.

- Et je tiens à rappeler à chacun d'entre nous, y compris vous, Ancien, que nous sommes tous tenus de respecter les règles. Soumettre une enfant, une nymphe céleste vierge en plainte croissance, c'est la première et la dernière fois que je vois ça sinon nous aurons une conversation sérieuse Ancien.

Sa déclaration était incontestable. Le silence qui suivit témoignait de l'effet que ses mots avaient eu sur tous ceux présents dans la salle. Même l'Ancien ne trouvait plus rien à redire. L'Empereur avait tranché, et il était clair qu'il n'accepterait pas de remise en question de sa décision. Alors que le silence se prolongeait, l'Empereur se leva enfin, sa cape royale écarlate ondulant gracieusement derrière lui. Il s'adressa d'abord à Esdras.

- Anthéa rentre avec nous, occupes-toi d'elle !

Puis, il se tourna vers Judicaël, une lueur de sympathie mêlée de gravité dans son regard.

- Et toi, Judicaël, assure-toi qu'Adriel reçoit les soins dont il a besoin. Raphaël sera plus qu'à même de le soigner.

Presque instantanément, l'Ancien se tourna vers l'Empereur, un sourire de convenance sur ses lèvres.

- Juge Judicaël, nous pourrions soigner le jeune Adriel au Temple. Nos guérisseurs...

Adriel se retint de fusiller l'Ancien du regard, je souris. Mais avant qu'il ne puisse finir sa proposition, Judicaël l'interrompit, son ton respectueux mais résolu.

- C'est aimable de votre part, Ancien, mais Raphaël saura s'en occuper. Adriel sera soigné au palais.

La décision de Judicaël était irréfutable. Sans un autre mot, l'Empereur fit demi-tour, quittant la salle dans un bruissement de cape et laissant un silence lourd derrière lui. Le verdict avait été rendu, les tâches attribuées et maintenant, le temps de l'action était venu.

Je ramenai les nymphes au palais. Une fois à l'intérieur de ses appartements, l'Empereur se tourna vers elles. Sa stature imposante et son expression sérieuse imposaient un respect naturel, tandis que ses yeux doux brillaient de sympathie pour la situation d'Anthéa.

SHATTERED SOULS [T2]Where stories live. Discover now