– Je ne prétends pas comprendre exactement ce que tu ressens, Sarah, mais je suis là pour toi. Si tu veux partager ce fardeau, je t'écoute.

Submergée par l'émotion, elle laisse échapper un rire sarcastique.

– Tu ne peux pas comprendre, Ayana. Tu as une famille aimante, des parents qui se soucient de toi. Moi, je n'ai personne.

– Je sais que je ne peux pas remplacer ce que tu as perdu, mais ça ne signifie pas que je ne me soucie pas de toi. Je veux être là pour toi, peu importe ce que tu traverses.

Elle soupire et regarde ses pieds.

– Sarah, je ne veux pas que notre amitié en souffre. Peux-tu me dire ce qui se passe vraiment ?

Elle me regarde avec des yeux empreints de tristesse et de colère.

– Je n'ai plus de famille. Aujourd'hui ça fait seinze ans que mes parents sont morts, et maintenant, mon oncle et ma tante on besoin de moi pour je ne sais quoi. Je n'ai pas trouvé ce qu'il me plait, j'ai l'impression que ma vie se résume a dormir, travailler dans un truc qui me plait pas et encore dormir. C'est comme si tout s'effondre autour de moi.

Réalisant la profondeur de la douleur de Sarah, je me lève et m'approche d'elle.

– Je suis désolée, Sarah. Je ne savais pas tout cela.

– Tu sais...Je ne t'ai jamais dit comment mes parents sont morts.

– Si tu ne te sens pas capable d'en parler ne le fais pas d'accord ? Je ne veux pas te forcer la main.

– Si, ne t'inquiète pas.

Je prends délicatement sa main.

– Je ne peux pas changer le passé, mais je peux être là pour toi maintenant. On traversera cela ensemble. Vide ton sac.

– Mon père allait tout le temps chercher ma mère au bureau et ensuite ils venaient tout les deux me chercher à l'école et on prenait une crêpe en chemin. C'était comme une rituel chez nous.

Elle marque une pause, prend une profonde inspiration.

– C'était un après-midi comme les autres. J'avais neuf ans à l'époque. Mes parents avaient promis de venir me chercher à l'école comme d'habitude. J'étais là, à attendre devant le portail, excitée à l'idée de leur raconter ma journée.

Un voile de tristesse passe dans les yeux de Sarah, mais elle continue son récit.

– Le temps passait, et ils n'étaient toujours pas là. Je me suis inquiétée, mais je me disais que quelque chose avait dû les retenir. Les maîtres et maîtresses commençaient a sortir, ma maitresse s'est approchée de moi et m'a demandée ce que je faisais encore là. Je lui ai alors dis que j'attendais mes parents, elle m'a fait entrer et m'a emmenée chez le directeur qui a essayé d'appeler mes parents en vain.

Elle marque une nouvelle pause en regardant dans le vide.

– Ensuite... Il a appelé ma tante qui était venu passer la semaine à la maison avec mon oncle et au moment où j'ai entendu les pleures de ma tante à travers le téléphone j'ai su que quelques choses n'allait pas. Le directeur et ma maîtresse me regardaient d'un air désolé. Puis, j'ai entendu parler de l'accident. Je n'arrivais pas à y croire. Je refusais d'y croire.

Ses larmes commençaient a couler. Je la prends dans mes bras et lui caresse tendrement les cheveux.

– Ma tante et mon oncle sont venue me chercher, ils m'ont pris dans leur bras. Ils m'ont ensuite expliqués la situation. Mes parents avaient été impliqués dans un accident de voiture. Un conducteur ivre a percuté leur voiture de plein fouet. Ils sont morts sur le coup.

Des Destins EntrelacésDonde viven las historias. Descúbrelo ahora