Chapitre 2

97 3 14
                                    


Les mois, puis les saisons avaient passé, et Lucius s'était doucement habitué à sa nouvelle vie. Cela faisait plus d'un an, maintenant, qu'il vivait à Barnanrusheen et s'il avait toujours l'espoir, quelque part, de retourner un jour dans le monde magique, la tentation s'était faite moins forte à mesure que sa ferme prospérait.

Avec l'argent, il avait fait agrandir sa maison et avait retrouvé avec bonheur le confort d'une alimentation saine et variée en apprenant à cuisiner. Il avait fait automatiser l'arrosage de ses cultures et la traite de son bétail pour faciliter son travail. Il avait découvert l'usage de la télévision, du réfrigérateur et des piles électriques. Et il s'était, pour la première fois de sa vie, émerveillé de l'ingéniosité moldue.

Sa ferme contenait des poules, des vaches et des moutons. Outre les fruits et les légumes, il produisait du vin, de l'huile, du lait, du fromage, des œufs et de la laine. 

Il faisait plusieurs milliers de Livres de recettes chaque jour et avait même gagné un concours agricole. Il pouvait se vanter d'être devenu l'habitant le plus riche du village sans magie ni malversations pour cela. Les habitants l'appréciaient et lui envoyaient régulièrement des présents tandis que lui-même était devenu la personne ressource, capable de procurer n'importe quoi en un temps record. 

Outre son statut de pilier de la ville, il ne craignait plus de voir un jour un Auror venir pour l'arrêter tant il était devenu méconnaissable. Grâce à son travail, il avait gagné en musculature et il pouvait désormais couper des arbres comme arpenter les sous-sols de la mine sans difficulté. Son teint auparavant pâle s'était doré à force de passer toutes ses journées à l'extérieur et il avait troqué ses vieux vêtements contre des tenues plus pratiques et robustes, qu'il n'aurait jamais osé porter en tant que Lucius Malefoy. Il portait en général un pantalon cargo, des bottes de travail, un t-shirt et un blouson sans manches, et cela lui convenait parfaitement. Seuls ses longs cheveux blonds, qu'il portait désormais en une tresse, étaient les témoins de son identité passée.

Ainsi, lorsque le maire vint lui annoncer l'arrivée d'un nouvel habitant au village, la nouvelle ne provoqua en lui qu'un vague sentiment de curiosité. D'après les dires de Lewis, il s'agissait d'un écrivain solitaire, qui avait décidé d'installer sa maison sur la plage. Pierre lui avait parlé d'un homme brun dans la fleur de l'âge et plusieurs jeunes femmes s'étaient déjà enthousiasmées à l'idée d'avoir un nouveau célibataire en ville.

Lui-même avait déjà reçu quelques propositions, mais il s'était contenté de les ignorer. Il avait trop de mauvais souvenirs suite à son mariage arrangé avec Narcissa, pour se remettre avec qui que ce soit, d'autant plus un moldu.

Ce jour-là, Lucius avait donc suivi son quotidien sans se préoccuper du nouveau venu, récoltant le produit de sa ferme avant de se rendre au village. Gustave lui avait réclamé 24 œufs frais pour faire une omelette géante et il se rendit donc au pub dès son ouverture afin de les remettre à son commanditaire.

- Hey ! Voilà Angus le fermier ! Bonjour !

- Bonjour Gus. J'ai ramené les œufs que tu m'as commandé.

- Parfait ! Voilà 12 Livres, comme promis. Tes œufs sont vraiment de la meilleure qualité. Je compte inviter le nouveau villageois pour lui faire goûter ma fameuse omelette en guise de bienvenue. Est-ce que tu crois que tu pourrais aller le prévenir ?

Lucius hocha sobrement la tête.

- Cela ne me dérange pas. Je comptais de toute façon aller sur le quai pour relever mes paniers à crabes.

Il se rendit immédiatement à la plage et alla frapper à la porte de la maisonnette. Lorsque le nouvel arrivant se présenta à l'embrasure, il était encore en train d'observer les crustacés fraîchement récupérés, de ce fait il ne put s'empêcher de sursauter en relevant les yeux.

Le miracle de l'étoile hivernaleWhere stories live. Discover now