Prologue : comment je suis devenu un agent secret

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Règle 001 du guide de l'agent secret XX7 : "Toujours mourir une fois pour goûter la pleine expérience de la vie"

Vanitas enviait les gens ayant une vie normale, vraiment ! Il aurait aimé avoir eu le même genre de comportement, celui où tout va bien, et où la seule inquiétude de votre journée consiste à se demander si la fille de vos rêves sort avec le gars de vos cauchemars (à noter que chacun de ces êtres se retrouvent dans vos songes : faites ce que vous voulez de cette information). Toujours est-il que pour lui, sa vie se composait de drames (beaucoup), de mauvais coups (il n'aurait clairement pas dû ouvrir cette porte et s'avancer vers la lumière), de meurtres et de drogues (le "mauvais endroit au mauvais moment", c'est ce qu'on dit n'est ce pas ?).

"Tu dois signer ici, mon chaton."

Les yeux de l'homme en face semblaient presque briller dans la pénombre, c'était assez dérangeant. Remarque, c'était son métier d'être dérangé, parce qu'il savait parfaitement que ça allait inspirer le danger. Putain, il aurait vraiment dû rester dans la voiture, pourquoi il avait ce besoin d'aller voir l'extérieur ? Pourquoi il avait besoin de faire ce qu'il croyait être juste ?

Un geste élégant de la main de l'homme au chapeau, un sourire effrayant vers son collègue.

Le canon de l'arme se rapprocha contre la tempe de Vanitas, alors que des larmes coulaient de ses joues alors que sa signature se faisait attendre. Tic, tac. L'horloge continuait son inlassable traversée, aucun obstacle n'aurait pû arrêter sa course, et surtout pas les larmes dévalant de ses joues. Il n'avait pas voulu venir ici, enfin si, mais c'était juste pour suivre un vieux conseil d'une personne disparue (spoiler : il n'aurait pas dû le suivre). Merde, la prise de l'arme contre sa tête se faisait plus pressante, et le temps continuait à filer, il avait juste à apposer sa signature en prenant le stylo noir à sa droite.

Mais signer un contrat avec ce mec, c'était limite vendre son âme au diable : personne ne savait le prénom du boss, mais tous les rats du quartier savaient le reconnaître. Des dents d'un blanc éclatant, un sourire carnassier, et le regard d'un prédateur : le comte de St Germain était là. Bon sang, Vanitas aurait limite vendue sa mère pour avoir la possibilité de s'enfuir de cette partie de la ville (non pas qu'il en ait une, mais vous savez, c'est le type d'expression qu'on emploie). Une rue au nom historique réduite à un simple repère pour les hauts gratins de la pègre, qui l'aurait pensé ?

"Alors, tu signes, le barillet de l'arme se chargea et se fit entendre le glissement de la presque balle dans les conduits métalliques, ou pas ?"

L'inclinaison de l'arme et de la voix se fit de suite plus menaçante, et Vanitas se sentit tomber dans les rives de l'inconscience. Son esprit avait entrepris une longue route vers une autre réalité, un monde inconnu, et il ne parvenait pas à l'empêcher de dériver. Il ne se rendit pas compte du contact granuleux de la feuille sous sa peau, ou de l'encre qui s'écoulait en taches informes sur ses doigts.

Vanitas

C'était simple comme nom, c'était pas forcément très beau, mais c'était le sien, et l'horreur était là. Il pensait avoir presque tout perdu, sa famille, son honneur, sa vie mais il avait l'impression qu'avec son nom il possédait encore une certaine partie de lui-même. C'était un peu ridicule non ? Sauf que désormais, il scintillait de manière ironique sur le contrat, lui rappelant une nouvelle fois, que c'était déjà trop tard : il avait tout perdu, même son identité.

"Joli visage, mais trop lent. Vas-y, prends le."

Un geste élégant formulé par une tournure de la main, et puis plus rien dans le silence, même le bruit de l'horloge semblait être atténué après le coup de feu entendu dans la pièce.

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⏰ Last updated: Jan 26 ⏰

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