Chapitre 3 : Double Vie

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June

Deux jours plus tard, je retourne à la fac comme si rien ne s'était passé. Hier soir, j'ai dormi chez Max et nous nous sommes réveillés en retard. Max, avec ses cheveux blonds ébouriffés et ses yeux bleus pétillants de malice, m'aide à me préparer rapidement. Sa carrure athlétique et ses traits fins sont apaisants dans cette matinée chaotique.

— Max, tu peux mettre mon arme dans mon sac s'il te plaît ? J'ai oublié mon holster pour la mettre à ma cheville, dis-je en hâte, mes yeux cherchant frénétiquement mes clés.

Max attrape l'arme avec une main assurée et la glisse dans mon sac, ses mouvements précis et rapides trahissant une certaine familiarité avec cette routine.

— Pas de souci, chérie. Allez, file ! dit-il en me déposant un rapide baiser sur la joue.

Je pars de chez lui avec précipitation. Nous ne partons pas en même temps car avant les cours, j'ai un rendez-vous avec un professeur. Et nous n'avons pas le même emploi du temps. Malheureusement, avec mon retard, je n'ai pas fait attention et j'ai oublié de prendre mon insigne qui est resté chez lui.

En arrivant à la fac, comme d'habitude, une surveillante fouille les sacs à l'entrée. Lisa, une femme au visage sévère et aux cheveux tirés en un chignon strict, m'accueille avec son regard perçant. En fouillant mon sac, elle découvre mon arme. Mon cœur s'arrête un instant. Je pensais que Max l'avait cachée correctement, mais ce n'est visiblement pas le cas.

— Oui, Emma. C'est Lisa, je suis au portail. On a un petit problème, une élève est armée. Tu peux venir avec les autres surveillants et le principal s'il te plaît, dit-elle à voix basse, son ton urgent et alarmé.

— Ok, d'accord. On arrive, répond Emma au téléphone.

Lisa raccroche puis se tourne vers moi, ses yeux se durcissant davantage.

— June, mets-toi sur le côté, s'il te plaît.

— Oui, d'accord, aucun problème, dis-je calmement, essayant de masquer ma nervosité.

Je me mets sur le côté. Mon cœur bat la chamade alors que les surveillants et le principal arrivent. Le principal, un homme d'une cinquantaine d'années avec des lunettes rondes et un air toujours préoccupé, est dans l'incompréhension totale. Un des surveillants, un jeune homme à la carrure imposante, prend la parole :

— Attends, June, ce n'est pas possible. Ce n'est pas toi qui a l'intention de faire du mal à quelqu'un. Je n'en crois pas mes yeux que ce soit vraiment toi qui ait apporté une arme au lycée.

— Non, je n'ai pas l'intention de faire du mal à qui que ce soit. Mais c'est bien moi qui ai apporté une arme, mais je peux tout vous expliquer.

Le principal prend à son tour la parole, sa voix calme mais ferme :

— Allez-y, June, expliquez-nous.

— Monsieur, sauf votre respect, il faudrait qu'on aille à un endroit où personne ne peut nous entendre.

— D'accord, on va aller dans la salle de conseil. J'espère que vous allez nous dire la vérité et que vous avez de bons arguments, car nous sommes à deux doigts d'appeler la police.

— Oui, je comprends, aucun problème.

Nous allons dans la salle, le principal prend mon sac et le vide entièrement sur la table pour voir si je n'avais rien d'autre de caché. Il regarde les objets éparpillés, ses sourcils se fronçant.

— Bon, vous avez une explication à tout ça, mademoiselle Johnson, parce qu'en plus d'avoir une arme à feu dans votre sac de cours, vous avez trois chargeurs pleins à craquer.

Sous couvertureWhere stories live. Discover now