Chapitre 3

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Je me réveille le lendemain du départ d'Elie mais plus rien ne me donne envie. Je veux juste crier, pleurer et me laisser mourir à petit feux. Je pensais que l'amour ne pourrait jamais me faire si mal, que la personne avec qui je sortais était respectueuse, douce et gentille. Mais la vérité est bien plus dure. Je souffre. Je repense à nos souvenirs. Je pleure. Je me dis que tout est de ma faute que j'aurai dû être plus belle, plus gentille, que je n'aurais jamais du partir un an, peut-être même que j'aurai dû coucher avec lui. Au final, je l'ai bien chercher. La matinée défile mais je reste allongée sur mon lit sans rien, ni musique, ni réseaux sociaux, ni lumière. Juste les ténèbres de ma chambre. C'est à midi que mon père toque à ma porte

- Ma chérie, tu es réveillée? Le repas est prêt. 

Je ne réponds pas, je ne veux pas sortir, je ne veux pas bouger et je ne veux surtout pas manger. Un peu comme Coraline

- Ma chérie, je sais que c'est dure mais tu ne peux pas rester comme ça.

Je ne réponds toujours pas. 

- Si tu m'écoutes, le repas est sur la table, je te laisse une assiette comme ça si tu sors de ta chambre pendant que ta mère et moi sommes au travail tu pourras te nourrir. 

Je l'entends repartir et je ne peux contenir mes larmes. Quelle fille horrible je fais, ignorer son propre père. C'est une honte. 

 L'heure continue de tourner et vers quinze heures je commence à avoir vraiment faim. Je me dirige, donc, vers la cuisine silencieuse. Je trouve l'assiette que mon père m'a laissé. Il a cuisine du poulet à midi, mon plat préféré. Je me mets à pleurer. Je suis tellement faible, pleurer pour du poulet. Pathétique. Je finis par sécher mes larmes et mange le repas. Mais celui-ci ne suffit pas alors je fouille les tiroirs, c'est là que je trouve des barres chocolatés.

- Une devrait suffire. 

Après avoir mangé la première, je ne peux m'empêcher d'en manger une deuxième, puis une troisième. C'est bientôt les six barres du paquet qui se retrouve dans mon estomac. Je pleure de nouveau. Quelle goinfre. Je remonte en vitesse dans ma chambre et m'y enferme. J'ai honte de mon comportement. Je pleure de nouveau et je finis par m'endormir. 

Le même schéma se répète le lendemain et durant toute la semaine. J'ai eu tellement honte de ma façon d'agir avec la nourriture que je reste enfermée dans ma sombre chambre. Mes parents ont déposer tous les jours de la nourriture devant ma porte avec toujours un petit mot me rappelant de me nourrir.

Le mois de Juillet finit par se terminer et je suis restée bien au chaud dans ma chambre à me lamenter sur mon sort et à maudire l'amour. Tout en envoyant quelques messages à Max, au cas où il aurait bien voulu me récupérer. Il n'a répondu à aucun de mes messages. Trop occupé à faire l'amour à d'autres filles. "Je suis différents de mes amis", quel culot. Soudainement, la porte de ma chambre s'ouvre accompagné d'un flot de lumière et dans l'entrée ma meilleure amie. 

- Julie

Elle fonce sur moi et me prends dans ses bras sans que j'ai mon mot à dire. 

- Tes parents m'ont dit que tu étais restée enfermée dans ta chambre tout le mois. 

- Je suis bien ici. 

- Ju, tu ne peux pas rester ici. 

- Pourquoi pas? Au moins je ne risque pas de tomber sur Max ou un autre abruti.

- Parce qu'en restant ici tu te fais du mal Ju, il faut que tu t'occupes l'esprit. 

- Mon esprit est très bien occupé dans ma chambre. 

- Et à part penser à l'autre type tu fais quoi dans ta chambre. 

Elle m'a eu. 

- Ecoute je sais que ce que je vais te dire ne va pas te faire plaisir mais j'ai pris rendez vous chez une psy pour toi, reprends ma meilleure amie. 

- Elie ! Je vais bien, je n'ai pas besoin d'une psy

- Non Ju tu ne vas pas bien et tu peux bien faire une séance. Au moins une. 

Je reste silencieuse quelques instants avant de céder sous le regard de ma meilleure amie. A contrecœur, je pars prendre une douche et m'habiller avant de suivre Elie. 

- On est obligé d'y aller à pied, me plaignais je

- Oui marcher te fera du bien. 

Elle m'accompagne jusqu'au devant du cabinet pour être sure que je ne m'enfuis pas. Quand la psychologue m'appelle, je rentre avec réticence dans sa salle. 

- Alors Julie, que fais tu là? 

- Bonne question, on m'a forcé à venir. 

- Je vois et tu sais pourquoi? 

- Parce que je suis restée un mois dans le noir, dans ma chambre en ne mangeant que quelques plats et surtout du chocolat. 

- Pourquoi? 

Cette question me stop net. Je suis comme bloquée, je n'arrive plus à parler ma gorge est nouée. Je regarde ma psychologue les larmes aux yeux. 

- S'il vous plait madame aidez moi. 

Second souffleWhere stories live. Discover now