Chapitre 1

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“Maxime je sens plus mes jambes j’crois que je vais mourir.
- Si tu les sens plus au moins elles te font pas mal, continue il te reste un tour.
- J’te déteste.”

Le jeune homme qui courait avait passé son poignet sur son front pour en essuyer la sueur, le bandeau qu’il avait sur le front n’étant même plus assez efficace. Il devait courir depuis 45 minutes, et il avait fait des dizaines de tours de terrain. Il adorait courir, mais dehors, pas autour d’un terrain où les seuls bruits qu’il entend sont la voix de son coach et ses baskets qui grincent sur le sol.
Le tour terminé, il s’était complètement étalé au sol, et il s’était fait au passage sermonné par son coach puisqu’il ne faut pas complètement arrêter de bouger après une course.

“M’en fout, pitié j’ai besoin d’eau.
- Lèves-toi, tu peux rêver pour que je t’en apporte.
- Même pas, je rampe.”

Maxime avait soupiré, mais surtout il avait dégainé son téléphone parce qu’il savait que le garçon ne plaisantait pas. Il avait en effet rampé jusqu’à son sac pour attraper sa bouteille d’eau, et il s’était remis sur le dos pour boire. Enfin, il se l’était plus versé sur le visage qu’autre chose.

“Pourquoi tu me tortures comme ça ?
- C’est pas de la torture, je suis sûr que t’aimes ça.
- Tu me fais peur. “

Le coach avait ri, avant de se prendre le bandeau du garçon droit dans la figure. Il avait répliqué en lui lançant une balle dessus, et il s’était pris une chaussure en retour.

“Aide moi à me relever, faut que je rentre.
- T’as raison, va prendre une douche tu pues.”

La seule réponse du garçon fut de lui tirer la langue, avant de tirer sur sa main pour se relever. Il avait rapidement refait son sac, récupérant son bandeau qui gisait sur le sol, et sa chaussure.

“Eh Edward.
- Hm ?
- A la semaine prochaine.
- Si tu me fais encore courir je te jure que je viens pas.
- Nan promis, je joue contre toi.”

Edward avait souri, et il avait fait un clin d'œil à son coach, qui s’était ouvertement foutu de sa gueule d’ailleurs.

“Tu sais pas les faire !
- La ferme. Je t’explose mercredi prochain le vieux.
- C’est ça, cours toujours.
- Vu ce que tu m'as fais faire je cours plus pendant un mois.”

Ils s’étaient quittés la dessus, enfin, plutôt sur Edward qui tire la langue au plus vieux, encore.
Le jeune homme avait salué la personne qui venait d’entrer, le prochain élève de Maxime. Il ne savait pas comment il était avec ses autres élèves, il espérait sincèrement pour eux qu’il n’était pas pareil qu’avec lui. Il avait mis son casque une fois dehors, et il avança un peu pour aller trainer à une aire de jeux pour enfants. C’était son petit rituel lorsqu’il attendait que son père vienne le chercher, il y faisait de la balançoire. C’était d’ailleurs là qu’il se rendait compte d’à quel point il avait travaillé avec Maxime, l’air de rien la balançoire ça fait les jambes. Une voiture l’avait arraché à ses rêveries, son père était arrivé.

“Eh beh mon vieux tu marches comme un grand père, qu’est ce qu’il t’a fait ?
- Des tours de terrain, j’ai cru que j’allais mourir. Faut que je prenne une douche aussi j’ai l’impression d’être poisseux.
- J’osais pas te le dire.”

Son père avait ri, se prenant un coup de la part d’Edward. Le jeune homme devait parler de quelque chose que lui avait dit Maxime, mais il savait que ça ne lui apporterait rien de bon.

“Max m’a parlé d’un truc.
- Oui ?
- Il y a un tournoi bientôt.
- Tu y vas ?
- Je veux pas mais il va envoyer un mail, tu veux pas me couvrir face à maman ?
- Je veux bien essayer, mais considère que tu y vas, tu sais que c’est pas gagné.”

Les deux avaient poussé un soupir en même temps. Le jeune homme n’avait aucune envie de faire des tournois, qu’il soit bon ou pas la question n’était pas là. Le problème était qu’il n’avait pas le choix. Il avait même fini par être classé. Tout ça, c’était parce que sa mère le poussait à y participer, malgré sa réticence. Il essayait toujours d’argumenter avec elle, mais vu les disputes que ça causait il préférait essayer de la tenir au courant le moins possible, et juste d’accepter si elle prenait connaissance d’un tournoi.
Son père, joueur aussi, avait essayé de se mettre du côté d’Edward, mais à part encore plus de disputes ça ne menait à rien. Il essayait toujours aussi, mais il se faisait vite rembarrer.
Au final Edward avait un petit classement, dont il se fichait royalement, il aimait juste jouer, et ne voulait pas atteindre l'excellence. Ses idoles étaient des joueurs, mais jamais Edward ne les avait pris en exemple, jamais il ne s’était dit qu’il allait atteindre leur niveau. Son rêve n’était pas de fouler la terre battue de Roland Garros, son rêve c’était de voir ses athlètes préférés y jouer. Il ne voulait que taper dans une balle, pas compter les points. 

Une fois rentré chez lui, il avait foncé sous la douche, et il s’était empressé de vider son sac. Il avait fait l’erreur d’y laisser une serviette un jour, plus jamais. Il était maintenant aux alentours de 16h, et il venait de s’asseoir à son bureau pour faire ses devoirs. Une notification l’avait distrait, visiblement sa mère avait appris pour le tournoi, et il n’avait déjà plus le choix d’y participer.

L’Open d’Australie avait commencé depuis quelques jours, et l’un de ses plus grands plaisirs était de regarder les matchs avec son père. Il suivait tout avec assiduité, si bien qu’il regardait les évolutions des scores en cours. Ça pourrait lui coûter terriblement cher si il se faisait prendre, son collège étant particulièrement strict, mais il s’en fichait.
Il avait dû partir se coucher sans connaître la fin du match qu’il regardait. Il avait hâte de connaître les résultats, et d’en parler avec son père le lendemain.

Jeu, set et matchWhere stories live. Discover now