ÉCLATS ASTRAUX

♤ ⎮ M I R O I R S

L'orage éclate au large pendant que mes songes vagabondent entre les murs fades de cette triste maison. Je cherche ton spectre dans tous les couloirs. Où te caches-tu mon amour ? Es-tu déjà si loin pour me paraître si éteint ?

Notre foyer n'est plus. J'existe sans être. Simple fantôme de ce qu'il reste de notre histoire, je suis prisonnière de nos souvenirs en manoir. Solitaire et mélancolique, je ne compte plus mes larmes ni mes cris. Il fut un temps où tu m'aurais réconfortée. Mais tes bras ne me réchauffent plus. Je t'ai perdu, ici et dans tous les coins de rue.

Miroir de toi, miroir de moi, miroir de nous, miroir du temps. L'horloge tourne, les aiguilles s'affolent et pourtant je te cherche toujours autant. Y-a-t-il plus agaçant que de courir après le vent ? Suis-je si étrange de poursuivre un ange ?

J'entends encore la porte qui claque. Et ta voix qui s'éloigne. Cette voix grave qui donnait vie à tous mes rêves et me chuchotait des paroles toujours plus belles. Mes larmes résonnent encore au creux de notre lit et ce, jusqu'à minuit.

Tu es parti et tu m'as laissé. Comment suis-je censée exister ? Le battement de mon organe vital m'a échappé, où suis-je supposée le retrouver ? Enfer ou paradis, que sais-je ? Une prison perfide m'attend, près de mes souffrances et de mes démons. Au-delà de notre maison, près de mes songes et de ce qui dépasse la raison.

J'aurais aimé être assez, te retenir, t'enlacer et te chérir. Mais à quoi bon poursuivre un cœur qui en entend un autre ? Étais-je censée attendre, me morfondre et pleurer tes absences ? J'aurais aimé que tu me vois, pour de vrai.

Mais alors que je déambule dans ces couloirs semi-éclairés, les pleurs sillonnent mes joues et résonnent sur chaque porte. Comme des hurlements me rappelant que nous n'avons jamais existé. Comme deux démons me chuchotant qu'ils ne sont jamais apprivoisés.

Miroir d'un couple qui n'a jamais su comment s'aimer.