Je commence à tourner les talons, mais il me rattrape doucement par le coude pour me forcer à le regarder.

-En fait, ton idée débile, je crois que j'ai eu la même. J'allais chez toi là. Parce que je me suis dit que cette nuit, sur ton canapé, dans les bras l'un de l'autre, avait été tellement agréable que reproduire les conditions nous permettrait certainement de nous endormir. Et même si ce n'était pas le cas, et bien, au moins on serait tous les deux...

Je n'en reviens pas qu'il ait pensé à la même chose que moi.

-Si on veut recréer cette nuit-là, alors il nous faut de l'orage, le taquinais-je.

-Oui ou sinon on dort juste ensemble, c'est bien aussi.

Je rigole doucement et il me regarde comme si j'étais la plus belle chose qu'il ait jamais vu.

-Tu veux qu'on aille dans mon appart ? On y sera seuls, je n'ai pas de colocataire moi.

J'acquiesce en silence et il tourne les talons pour rouvrir sa porte. J'entre à sa suite et il referme la porte derrière moi. Quand il se retourne, je suis à quelques pas de lui, et je le regarde. Il y a un moment de flottement pendant lequel on se regarde dans les yeux et ma respiration s'accélère. Puis il fait un pas, attrape mon visage entre ses deux grandes mains et m'embrasse à pleine bouche. Je lui rends aussitôt son baiser, en m'agrippant à son t-shirt pour reprendre un peu d'équilibre. J'incline la tête pour intensifier le baiser et il glisse une de ses mains dans mes cheveux, me faisant gémir dans sa bouche. Je me colle à lui en glissant mes mains dans son dos et il émet un léger grognement. À bout de souffle, je décolle ma bouche de la sienne et il pose son front contre le mien, les yeux fermés en reprenant son souffle. Je sens les battements de son cœur dans son cou sous ma main, parfaitement synchronisés avec les miens.

-Et dire que je pensais que je te dégoûtais...

Nooooon !! Pourquoi t'as dit ça Elena ?!

Il s'écarte légèrement de moi, et me regarde avec des yeux étonnés.

-Mais de quoi tu parles ?

-Tu te souviens de cette journée, avec Seb et Anthony, quand je suis tombée dans les escaliers et que tu m'as soigné ? Je voulais t'embrasser ce jour-là, mais la tentative a échoué et après tu m'as regardé avec un air de tel dégoût...

-Dans la salle de bain ?

J'acquiesce en baissant la tête. Il pose un doigt sous mon menton pour me forcer à le regarder droit dans les yeux, et reprend lentement, comme s'il tentait de maîtriser tout ce qu'il était sur le point de dire.

-Elena, je veux que tu m'écoutes et surtout que tu retiennes e que je vais te dire d'accord ? Jamais, au grand jamais, je n'ai été dégoûté par toi. Ce jour-là, j'étais dégoûté par moi-même, car je croyais que cette attirance était à sens unique et que je forçais ce baiser. Mais jamais je ne t'ai trouvé repoussante, jamais tu ne m'as dégoûté.

Une larme coule le long de ma joue, et il l'essuie du bout du pouce dans un geste tendre.

-Tu es la personne la plus belle, la plus intelligente, la plus drôle et la plus adorable que je connaisse. Et ça me tue que tu ne penses pas comme moi, que tu te rabaisses constamment, que tu ne penses pas mériter qu'on t'aime. Tu es tellement lumineuse qu'il suffit que tu entres dans une pièce pour y mettre de la gaieté. Ton sourire est tellement éclatant qu'il suffit que je le voie pour me mettre de bonne humeur. Tu me fais tout le temps rire, même à tes blagues pourries qui ne font rire que toi. Et puis putain, t'es aussi une bombe !

Je ris légèrement à travers mes larmes et il me sourit.

-Je sais que notre histoire risque d'être compliquée, mais je sais surtout qu'elle en vaut la peine. Et je sais que je donnerais tout ce que j'ai sans hésiter si c'était pour que tu te vois comme moi je te vois. Parce que tu es parfaite.

Mon cher voisinWhere stories live. Discover now